Chronique ONU
Le développement des sciences et de la technologie
Une nécessité, pas un luxe
Par Namrita Talwar, pour la Chronique

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article
Aujourd'hui, l'accent est mis sur le développement des sciences et de la technologie qui, dans de nombreux pays, a ouvert la voie à la révolution verte, afin de permettre aux pays en développement de prendre des décisions informées qui répondent à leurs besoins essentiels et améliorent leurs capacités, spécialement en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Lors de la présentation le 5 janvier 2004 au siège de l'ONU d'un nouveau rapport intitulé, Inventer un avenir meilleur : stratégie de renforcement des capacités de tous les pays dans le domaine des sciences et de la technologie, à laquelle assistait un groupe d'étude international de chercheurs, le Secrétaire général, Kofi Annan, a dit que la réalisation des huit objectifs couvrant un large éventail de questions comme réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim, lutter contre le VIH/sida et assurer un enseignement primaire pour tous d'ici à 2015, nécessitait d'exploiter la créativité et l'esprit novateur de l'humanité. C'est là que les sciences et la technologie interviennent. « L'ONU et ses partenaires espèrent mobiliser les meilleurs esprits scientifiques de notre temps et mettre leur savoir et leurs enseignements au service des populations du monde entier pour les aider à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement », a-t-il déclaré.

Ce rapport a été élaboré par l'InterAcademy Council, qui a été créé en mai 2000. Regroupant 90 académies scientifiques nationales, ce Conseil fournit le savoir d'experts aux organismes internationaux, telles que l'ONU et la Banque mondiale, et encourage les gouvernements du monde entier à mettre au point des stratégies scientifiques et technologiques afin de vaincre la pauvreté, la faim, les maladies ainsi que d'autres problèmes sociaux.

Selon le co-directeur du groupe d'étude, Ismail Serageldin, directeur de Bibliotheca Alexandrina, en Égypte, « ce n'est plus la force physique mais les cerveaux qui, aujourd'hui, forment la plus grande partie des richesses dans le monde ». Le renforcement des capacités scientifiques dans les pays en développement « est une nécessité, pas un luxe », a-t-il ajouté.

Selon le rapport, les nations riches investissent entre 1,5 et 3,8 % de leur produit intérieur brut (PIB) dans la recherche et le développement. Alors que l'Inde consacre 1,2 % de son PIB à la recherche et au développement et la Chine 0,69 %, les nations en développement y consacrent moins de 0,5 %. C'est pourquoi, selon M. Serageldin, ces pays doivent augmenter les dépenses d'investissement par habitant dans le domaine de la science et de la technologie afin de réduire les écarts entre les pays nantis et les autres.

Mamphela Ramphele, directrice générale pour le Développement humain à la Banque mondiale et membre du groupe d'étude, a mis l'accent sur le développement de stratégies dans le domaine des sciences et de la technologie, qui reflète les priorités locales et le financement spécifique, en consultation avec les communautés scientifiques, techniques, médicales et industrielles. « La recherche doit sortir de sa tour d'ivoire et avoir pour vocation de fournir des solutions aux problèmes les plus immédiats auxquels sont confrontées les sociétés », a-t-elle expliqué. Pour ce faire, selon les chercheurs, les pays devraient chercher les moyens d'attirer la participation du secteur privé étant donné que les entreprises sont responsables des deux tiers de l'investissement dans la recherche. En outre, l'engagement du secteur privé permettrait d'éviter que la science soit limitée au secteur de la haute technologie des économies dynamiques.

Selon les membres du groupe, il faut encourager les politiques nationales qui permettent de développer et d'attirer des éléments compétents en science et en technologie ainsi que la coopération régionale en confiant aux pays plus avancés dans ces domaines, tels que le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique, le soin de former des chercheurs. Parallèlement à ces politiques, les experts ont fait valoir que les pays en développement devraient intensifier leurs efforts pour créer des universités de qualité, des instituts de recherche autonomes et des centres de formation. Il est temps que les institutions multilatérales en matière de développement et les donateurs bilatéraux accordent de l'importance au renforcement des sciences et de la technologie dans leurs plans de financement », a commenté Mme Ramphele.

Le Secrétaire général Kofi Annan a conclu en disant qu'il espérait que l'InterAcademy Council et la communauté scientifique s'appuieront sur ce rapport pour poursuivre leur action, en partenariat avec l'ONU et ses organismes, les autres organisations internationales et régionales et les gouvernements du monde entier. « C'est ainsi que nous parviendrons à exploiter au mieux les sciences et la technologie pour améliorer la condition humaine », a-t-il dit.
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut