UN Chronicle Online

Un puzzle à reconstituer
Apprendre à utiliser l'eau à bon escient
Par le Prince Talal Bin Abdul Aziz

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article

En qualité d'envoyé spécial de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l'eau, je contribue à la sensibilisation du public sur les problèmes d'eau, notre ressource la plus précieuse. Dans certains parties du monde, la demande excède la capacité de production : au Koweït, les ressources annuelles sont seulement de 10 m3 par personne et la situation est à peine meilleure en Arabie saoudite, mon pays natal, où chaque personne dispose de 118 m3 d'eau par an. L'eau est vitale pour vivre - pour la consommation, les besoins de base, l'énergie, l'industrie et l'alimentation. C'est un bien rare et précieux. Il est donc essentiel que nous comprenions comment l'utiliser efficacement. Elle assure notre existence ainsi que celle des écosystèmes dont nous dépendons. Ces aspects sont étroitement liés, et nous venons seulement de comprendre comment l'eau relève à la fois des questions humaines et écologiques.

Aussi importante que les efforts menés au sein des institutions et des gouvernements, l'Année internationale de l'eau douce de 2003 est une plate-forme permettant de promouvoir les activités existantes, d'atteindre et de sensibiliser un public plus large. Nous avons tous un rôle important à jouer dans la sauvegarde des richesses naturelles - dans les entreprises, les écoles et les ménages. Nous devons apprendre à gérer l'eau de manière efficace. Nous pouvons y parvenir en encourageant la participation de tous les groupes, y compris les femmes, les jeunes et les peuples autochtones.

En Australie, un grand continent insulaire aride, les peuples aborigènes connaissent les secrets de la terre, y compris où se trouvent les cours d'eau, quand surviennent les pluies et où trouver les points d'eau pendant les sécheresses les plus graves. Par le biais de leurs peintures murales illustrant les points d'eau et les manières d'accéder à ce bien précieux, les Aborigènes communiquent leur savoir. Même si la diffusion d'information varie selon les méthodes enseignées à l'école, le savoir et les traditions autochtones peuvent nous être très utiles pour apprendre aux communautés à gérer l'eau de manière efficace.

Dans la même veine, en appliquant le système traditionnel de gestion des terres, un projet local tanzanien de conservation du sol, HASHI, a permis de remettre en état les terres gravement endommagées.


Les formes traditionnelles d'abri ont permis aux fermiers de fournir du fourrage plus longtemps pendant les saisons sèches et d'améliorer la production alimentaire. Le système s'est révélé tout aussi avantageux pour l'environnement, notamment avec le retour des espèces animales et des arbres originaires de cette région.

L'Année internationale est l'occasion pour tous - que ce soit les leaders nationaux ou les écoliers - de participer et d'apprendre à gérer et à protéger l'eau. Les jeunes représentent l'avenir et peuvent apporter leur énergie et leur imagination aux projets liés à l'eau, deux qualités qui font souvent défaut dans les autres programmes. Dans le cadre d'initiatives innovantes, des lycéens canadiens qui participeront en juillet au Great Lakes Challenge Race, s'embarqueront sur un bateau. Ils s'arrêteront dans douze ports au Canada et aux États-Unis où ils créeront un espace éducatif interactif sur la qualité de l'eau, en se concentrant particulièrement sur les produits ménagers et les pesticides afin d'éduquer les cinq millions de visiteurs attendus sur les manières d'utiliser et de sauvegarder l'eau qu'ils consomment.

Peintures murales, photos, concours de dessin, spectacles de marionnettes et projets de conservation et de plantation d'arbres sont des exemples d'initiatives que les jeunes du monde entier ont entrepris dans leurs communautés. Bien que les femmes soient traditionnellement exclues des projets liés à l'eau, même les plus simples comme la gestion des parcelles de terre irriguées, leurs contributions aux pratiques de gestion de l'eau sont autant utiles que nécessaires. Tel fut le cas à Patan, en Inde, où un syndicat composé de 215 000 femmes travaillant à leur compte a lancé une campagne de dix ans consacrée à l'utilisation efficace de l'eau. Cette initiative a donné des résultats positifs, tels que la réalimentation de 120 puits tubés, la construction d'étangs, l'amélioration de la qualité du sol, la diminution de la salinité et l'augmentation des salaires des femmes.

Ce n'est pas dans le cadre scolaire que l'on peut apprendre comment utiliser l'eau de manière efficace. Cela doit être vécu, ressenti, compris et, le plus important, être mis en pratique pour devenir une habitude. Nous devons embrasser la vision la plus large possible notamment par le biais de l'éducation afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes possibles dans le monde entier. C'est l'objectif ultime de l'Année internationale de l'eau douce : briser les barrières qui nous séparent afin de construire un avenir plus durable.

Pour plus d'informations sur les projets liés à l'eau, veuillez consulter les sites de l'Année Internationale de l'eau douce à http://www.wateryear2003.org et http://www.unesco.org/water/wwap

BIO


Le Prince Talal Bin Abdul Aziz, président de l'AGFUND, est envoyé spécial de l'UNESCO pour l'eau. Il est également président du Conseil arabe de la jeunesse et du développement et président du conseil d'administration du Réseau arabe d'organisations non gouvernementales, tous deux établis au Caire, en Égypte.
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut