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Le programme de vidéoconférences de l'ONU
DePaul University : Une liaison entre les universités et l'ONU
Par Patricia A. Szczerba

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L'article

Peu de temps après avoir assisté à une démonstration sur la vidéoconférence à DePaul University où j'enseigne, j'ai lu un article sur les vidéoconférences des Nations Unies. " Pourquoi ne pas organiser des discussions entre nos étudiants, les ambassadeurs et les fonctionnaires de l'ONU via la vidéoconférence ", me suis-je dit. L'université ayant soutenu ma proposition, j'ai contacté Ahmad Kamal, représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies, qui préside le Groupe de travail de l'ONU chargé de l'informatique. Il a été enthousiaste.

Le 24 octobre 1997, je remontais Michigan Avenue, en compagnie de l'ambassadeur, pour me rendre à un déjeuner important organisé par Susanne Dumbleton, doyenne de la School for New Learning. Parmi les invités figuraient David Levin, directeur d'Office of Distance Learning (Bureau d'enseignement à distance), Barry Kellman, docteur en droit, College of law, plusieurs professeurs, ainsi que des experts de l'ONU invités par l'ambassadeur pour expliquer aux étudiants de DePaul Univisersity les principes de la vidéoconférence.

La connexion de notre materiel avec celui de l'ONU était facile du point de vue logistique, mais de quoi allions-nous parler ? Combien de temps une vidéoconférence devait-elle durer ? Combien de temps allouer aux experts de l'ONU et aux questions des étudiants ? Les intervenants aborderont-ils les questions que le professeur souhaitait traiter ? L'information présentera-t-elle une valeur académique ? Quels sont les étudiants qui en bénéficieront le plus et quelles seront leurs réactions ? Les professeurs empiéteront-ils sur leurs heures de cours pour s'entretenir avec les fonctionnaires de l'ONU ?

Nous avons décidé de tenter l'expérience. M. Kellman s'est porté volontaire et a proposé d'organiser en 1998 les premières discussions dans son cours traitant du droit international et de l'environnement. La vidéoconférence comporte trois aspects : la planification, le matériel et les discussions. Le personnel du Bureau d'enseignement à distance est chargé de la planification, un technicien en technologie s'occupe du matériel et le professeur et les étudiants se concentrent sur la discussion.



Notre classe est équipée du système de vidéoconférence Tandberg, solution complète conçue pour ce type d'environnement. Deux grands écrans de télévision sont placés à l'avant de la salle et deux autres dans le fond, des caméras étant installées entre ces deux points. Deux haut-parleurs fixés au plafond et des microphones transmettent et captent le son. Le système comprend un tableau de commande tactile, des haut-parleurs et des micros, une caméra de transmission de documents, un écran d'ordinateur, un magnétoscope et un téléphone normal. Le tableau de commande permet au technicien d'activer la caméra, d'agrandir l'image, de passer d'une caméra à l'autre et d'afficher le document sur la caméra de transmission ou sur l'écran d'ordinateur. Chaque unité contient un codec (codeur-décodeur) qui capte et comprime les sons et les images en signaux numériques pour les acheminer sur le réseau téléphonique. À l'autre extrémité, le codec décomprime les signaux, les décode et envoie l'image à l'écran d'ordinateur et le son aux haut-parleurs. Les signaux audio et vidéo étant trop larges pour être comprimés et transmis sur une seule ligne téléphonique, nous utilisons les lignes RNIS, réseau téléphonique numérique à intégration de services. Le codec combine les lignes RNIS en canaux et intègre l'agrégation de deux à douze canaux. Une transmission d'un appel sur six canaux est de 384 kbps et offre une très bonne qualité à un prix raisonnable. Pour que l'opération réussisse, les deux techniciens doivent vérifier que le matériel est compatible et faire un test de connexion au moins une semaine avant que la vidéoconférence n'ait lieu.

Le 2 février 1998, le technicien de DePaul University, Charles Mitchell, a composé le codec des Nations Unies. Le panel de l'ONU et les étudiants sont apparus sur l'écran de télévision à Chicago et au siège de l'ONU, à New York. M. Kamal, ambassadeur du Pakistan, George Saliba, ambassadeur de Malte, l'australien Mark Grey, Nahel Elmiry, de la Division des Affaires maritimes et du droit de la mer, et James Sniffen, du Programme de l'ONU pour l'environnement, ont débattu avec perspicacité et humour des " Réglementations relatives à la pollution des mers " et ont répondu aux questions des étudiants intimidés. Ce fut un début très réussi ! DePaul avait établi la première vidéoconférence universitaire avec l'ONU. Les sept discussions hebdomadaires suivantes se sont ensuite déroulées avec succès.



Le feedback des étudiants et du professeur a été encourageant : tous ont voté pour continuer. Les étudiants ont eu accès à de nouvelles informations et à de nouvelles idées qui ne sont présentées ni dans les manuels scolaires ni en ligne. M. Kamal et les intervenants invités ont abordé des sujets spécifiques et, dès la troisième discussion, les étudiants étaient à l'aise. " Le fait de discuter avec des ambassadeurs de différents pays ainsi qu'avec des fonctionnaires de l'ONU nous amène à réfléchir en considérant d'autres points de vue que le point de vue américain ", ont-ils commenté. Pour M. Kellman, l'interaction des étudiants avec l'ONU a été une expérience fructueuse.

Au printemps de 1998, alors que j'enseignais un cours sur le commerce international à la School for New Learning, j'ai décidé d'organiser quatre discussions de 90 minutes en vidéoconférence, la moitié des trois heures de cours. Le 5 mai, nous nous sommes connectés avec l'ambassadeur d'Indonésie auprès de l'ONU, Makarim Wibisono, qui présidait la discussion sur le " rôle de l'ONU dans le commerce international ". Le panel de l'ONU était animé et les étudiants ont posé des questions très pertinentes. Nous avons enregistré chaque session sur vidéo, pris des photos et j'ai créé un site Internet. Le succès fut total !

Chaque semaine, les étudiants ont suivi attentivement les discussions et se réjouissaient lorsque des désaccords survenaient entre les experts de l'ONU, ce qui arrivait fréquemment pour stimuler le débat. M. Kamal a encouragé les ambassadeurs et les fonctionnaires de l'ONU à avoir des discussions franches. Au début, les étudiants étaient intimidés mais, dès la troisième session, ils étaient plus à l'aise et ont pris la parole librement. Ils étaient tous enthousiastes : " Il est important d'être confronté à des points de vue différents, à des idées auxquelles je n'aurai jamais pensé. Je n'avais jamais réalisé que l'ONU établit les normes dans tous les domaines - des transports au courrier international, des protocoles modem aux satellites dans l'espace. La collaboration des pays par le biais des organisations et des traités de l'ONU est un aspect auquel je n'avais pensé. Je prenais cela pour un acquis. J'adore leur sens de l'humour. " Les experts internationaux de l'ONU ont fourni des informations utiles, avec enthousiasme et humour. Mais je pense que les étudiants n'avaient pas suffisamment de temps pour poser leurs questions dont le nombre augmentait de semaine en semaine.

Quels sont les étudiants qui bénéficieraient le plus de la discussion avec les fonctionnaires de l'ONU ? Que pourrions-nous faire pour améliorer les débats ? Nous avons décidé d'organiser des discussions en automne pour plusieurs classes - quatre vidéoconférences avec quatre professeurs et quatre classes différentes : les étudiants de première année, les plus jeunes, ceux du premier cycle et ceux préparant une maîtrise en gestion. Chaque session enregistrée sur vidéo durait 90 minutes. M. Kamal a demandé à chaque professeur de fournir une description du cours, le sujet de la discussion et cinq ou six questions. Il était essentiel que les étudiants soient bien préparés. Une semaine avant, je me suis donc adressée à chaque classe, expliquant le matériel utilisé et les procédures, et chaque professeur a présenté le sujet de la discussion. Cela a porté ses fruits et, par la suite, nous avons adopté cette procédure. James Moore, un étudiant de troisième cycle en informatique et webmestre du Bureau de l'enseignement à distance, a créé un site Internet pour le programme de vidéoconférence de l'ONU et a affiché les photos de chaque session (http://www.life-learn.depaul.edu/un).

Avant le début de la vidéoconférence, Patricia Szczerba s'entretient avec Ahmad Kamal, représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies.


Nous avons sélectionné les étudiants en maîtrise de gestion et ceux de la School of New Learning pour participer à ces discussions par vidéoconférence, considérant qu'étant dans la vie active, ils pouvaient apporter leur expérience professionnelle et appliquer les compétences et les informations. Chaque trimestre, nous organisons deux à cinq vidéoconférences sur des sujets aussi variés que l'Organisation mondiale du Travail, le conflit israélo-palestinien, la crise financière en Asie du Sud-Est, la technologie en Afrique, les attaques du 11 septembre.

Mme Dumbleton m'a invitée, ainsi que M. Kamal, à donner un cours sur l'ONU et les corporations internationales au printemps de 1999. Nous avons choisi les sujets de discussion, et mon collègue a invité les intervenants, donné les devoirs et noté le travail du trimestre. Il a créé le Club des ambassadeurs à l'ONU, une organisation à but non lucratif chargée de la mise sur pied du programme. Au printemps de 2000, il a enseigné un cours similaire à temps partiel pour le programme de maîtrise en gestion à la Kellstadt Graduate School of Business.

Février 2003 a marqué l'anniversaire de notre merveilleuse collaboration avec M. Kamal et le Club des ambassadeurs. Deux mille étudiants de DePaul ont participé aux discussions avec des dizaines d'ambassadeurs et de fonctionnaires de l'ONU, des vidéos ont été visionnées dans d'autres classes, des articles ont paru dans nos journaux universitaires et des milliers de personnes ont suivi nos débats. Notre site Internet a reçu des milliers de visiteurs venant des quatre coins de la planète et, lors de conférences consacrées à la technologie, nous avons présenté notre programme de vidéoconférence de l'ONU et nos vidéoclips.

DePaul University soutient le dialogue avec le Club des ambassadeurs parce que sa mission est en harmonie avec la Charte de l'ONU et ses activités. L'université poursuit une mission d'excellence académique, offrant des services à la communauté, un accès à l'éducation et enseignant le respect d'autrui. Nous nous attachons à créer des opportunités pour les défavorisés et les marginalisés. Dans nos cours, nos centres, nos instituts, les nombreuses conférences, les forums et les manifestations, nous soutenons les valeurs de justice sociale de l'ONU, " la foi dans les droits de l'homme fondamentaux, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes " ainsi que " la promotion du progrès social et de meilleures conditions de vie pour tous les peuples ". Nos étudiants intègrent dans leur vie personnelle et dans leur lieu de travail l'information, les compétences, les valeurs humaines et les préoccupations concernant les peuples et la planète, telles qu'elles sont promues par les dignitaires de l'ONU.

Patricia A. Szczerba est directrice du Programme de vidéoconférences des Nations Unies, travaille à l'Office of Distance learning and Visiting Faculty, à la School for New Learning à DePaul University (Chicago, USA), où elle enseigne depuis 1996. Elle est rédactrice pour l'Almanac du New York Times, où elle écrit des articles sur des sujets variés tels que la santé mondiale, la population, l'ONU et d'autres sujets pertinents.

DePaul University a été fondée en 1898 par la Congrégation de la communauté religieuse catholique (vincentienne). Accueillant actuellement 23 227 étudiants, c'est l'université catholique la plus importante et la huitième université privée à but non lucratif aux États-Unis. Elle comprend neuf collèges, avec des classes dans huit campus répartis à Chicago et dans la périphérie, ainsi que la School for New Learning et des programmes de maîtrise en gestion à Hong Kong, au Bahreïn et en République tchèque.

Le Programme de maîtrise de gestion à temps partiel de la Kellstadt Graduate School of Business a été classé quatrième dans le rapport de U.S. News & World pendant huit années consécutives, le plaçant parmi les dix meilleurs programmes du pays. La School for New Learning, accréditée par le Département de l'information de l'ONU depuis 1997, offre une licence en lettres pour les adultes et a été qualifiée l'une des six meilleures institutions de formation pour adultes aux États-Unis. En plus des vidéoconférences, elle soutient le programme de modélisation des Nations Unies, les cours avec visites sur le terrain lors de la Conférence annuelle DPI/ONG et visites des bureaux de l'ONU établis à Genève.
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