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L'INTERVIEW de la Chronique

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La Biographie
Depuis plus de trois décennies, Ashok Khosla encourage la promotion d'alternatives pour le développement et la protection de l'environnement. Il est titulaire d'un doctorat en physique expérimentale obtenu à l'université d'Harvard où il a donné des cours sur l'environnement. Fondateur du Bureau de la planification et de la coordination du gouvernement indien, la première institution environnementale nationale dans un pays en développement, M. Khosla a été directeur du PNUE de 1976 à 1982. Il a créé INFOTERRA, le système mondial d'informations environnementales des Nations Unies. En 1983, il a fondé Development Alternatives, une société à but non lucratif qui associe les objectifs sociaux aux méthodes commerciales en créant des moyens d'existence durables pour des milliers de pauvres vivant dans les régions rurales et urbaines en Inde. Le 19 novembre 2002, il a reçu le prix Sasakawa pour l'environnement du PNUE, parrainé par la Nippon Foundation et fondé par Ryoichi Sasakawa (aujourd'hui décédé), qui, depuis 1984, est décerné chaque année aux personnes qui ont apporté des contributions remarquables à la gestion et à la protection de l'environnement à l'échelle mondiale.

Horst Rutsch de la Chronique ONU s'est entretenu avec M. Khosla, le 22 novembre 2002.

L'Interview
Sur les limites de la mondialisation
Jusqu'à présent, la mondialisation ne profite qu'aux riches, que ce soit dans le Nord ou dans le Sud. Elle se caractérise par l'accès aux biens à des coûts réduits, par des bénéfices exceptionnels issus de transactions financières et de mouvements de capitaux ainsi que par d'autres avantages qui sont loin des réalités auxquelles est confrontée la moitié de la population mondiale. La mondialisation engendre une croissance qui ne crée pas d'emplois, spécialement pour les pauvres, dont la plupart ne trouveront pas de travail par le biais des mécanismes mondialisés mis en place.

Il faut donc trouver d'autres moyens. À mon avis, cela est possible en renforçant les économies locales. D'où l'importance des moyens durables. Ceux-ci doivent être créés par des entreprises durables. Nous devons créer des entreprises qui mobilisent les ressources afin de créer des emplois. Et pour ce faire, il faut créer de nouvelles technologies, de nouveaux moyens de financement des mécanismes ainsi que des systèmes commerciaux entièrement nouveaux et souples. Mais les mécanismes sont caractérisés par la capacité à la décentralisation, la dépendance envers les sources renouvelables et la possibilité d'utiliser les compétences et les matériaux locaux. Les technologies et les institutions doivent être contrôlées par la communauté et les individus.

C'est une approche très différente — il ne s'agit pas seulement de construire de grands barrages ou de grandes usines, raffineries ou centrales électriques, mais de créer des opportunités pour les économies locales. Les économies d'échelle existent seulement tant que les coûts sociaux et environnementaux sont externalisés, etc. Mais il faut inclure bon nombre de coûts induits par une centralisation croissante, laquelle est subventionnée, en partie par le public mais surtout par la nature. Cela ne rime à rien d'avoir d'énormes systèmes quand on peut tout aussi bien faire les mêmes choses localement, et peut-être même mieux, adaptées aux besoins locaux. Ce sont ces économies qui sont essentielles à la durabilité.

Sur le développement durable
Beaucoup ont tenté de définir le développement durable, mais on pourrait tout autant le décrire. Il est évident qu'il ne peut y avoir de durabilité tant que l'inégalité et la pauvreté — ou la richesse — existeront sur une grande échelle. La richesse engendre souvent la surutilisation de certaines ressources, la plupart étant des ressources non renouvelables. Les pauvres, pour survivre, sont contraints à puiser dans des ressources naturelles de plus en plus fragiles et ont tendance à détruire celles qui sont les plus renouvelables. Il n'est plus possible d'accepter la pauvreté et la richesse extrêmes — pas seulement d'un point de vue écologique ou économique ou d'un point de vue moral ou de justice sociale, mais pratiquement de tous les points de vue. Avant de s'employer à trouver des solutions durables, il me semble impératif d'accepter d'abaisser les plafonds de consommation et d'en relever les niveaux minimaux.

Dans mes travaux internationaux, je me penche, évidemment, sur les moyens d'abaisser les plafonds ou de réduire les modes de consommation et, pour cela, les systèmes de production dans les pays industrialisés doivent être transformés pour être plus durables. En Inde, où je réalise la plus grande partie de mon travail, je m'emploie à changer les choses à la base — faire en sorte que chacun puisse satisfaire à ses propres besoins et régénérer l'environnement qui a été détruit : forêts, sols, cours d'eau. Et nous y parvenons par une intervention que nous appelons les " moyens d'existence durables ", car je pense que pour éliminer la pauvreté il faut créer des emplois, qui soient bien rémunérés et qui créent des biens et des services pour le marché local et restaurent la santé de l'environnement et ses ressources.

Sur le financement du développement durable
À moins d'être suffisamment développée, l'innovation ne sert à rien. À cet égard, les résultats ont été plutôt médiocres, en partie parce nous disposions d'un capital financier insuffisant. Il est très difficile de convaincre les gens que les investissements sont plus importants que les dons. La réduction de la pauvreté dans les pays en développement se résume souvent à ceci : les membres des Parlements votent un certain budget consacré à la réduction de la pauvreté pour que l'on vote pour eux. L'argent est acheminé au travers de divers mécanismes gouvernementaux, mais il est intercepté en cours de route principalement par les partis de la classe dirigeante. Au bout du compte, un sixième, peut-être un dixième de l'argent parvient à ceux à qui il était destiné. Nous essayons de montrer que le développement peut être une activité rentable. Il faut donner aux gens les moyens de gagner de l'argent pour améliorer leurs conditions de vie et l'environnement.

Nous essayons de créer des mécanismes à cette fin mais nous avons besoin d'investissements. On ne peut pas créer une entreprise sans un certain capital de départ et il en est de même pour cette initiative. Et nous n'avons pas encore réussi à réunir les fonds nécessaires.

D'importantes sommes d'argent sont prêtées par le biais du microcrédit, des prêts bancaires destinés aux ménages et aux petites entreprises, et je me réjouis de cette initiative. Cela a permis de sauver la vie de 200 millions de femmes. Mais avec le microcrédit, la vaste majorité peut seulement passer du niveau de survie à celui de subsistance. Certes, certains s'en tireront mieux mais, fondamentalement, c'est le niveau de crédit qui permet chaque jour de faire tourner le capital. Si vous achetez du poisson et que vous le vendez, avec l'argent obtenu vous pouvez acheter des matières premières ou fabriquer des jouets. Mais vous ne pouvez pas créer un surplus et le réinvestir pour améliorer la productivité et l'équipement.

Photo HCR
Le microcrédit est avantageux pour les personnes, mais il ne créé pas d'infrastructure. Il ne permet pas à ces personnes de développer leurs capacités afin d'économiser et d'investir pour augmenter la capacité de production. Il y a, bien sûr, des exceptions : une femme, qui a obtenu un microcrédit, est actuellement à la tête d'une entreprise qui emploie dix travailleurs. Mais les exemples sont rares. Vous pouvez obtenir d'importantes sommes d'argent si vous êtes établi. Les grandes entreprises, elles, peuvent obtenir des millions de dollars. Elles sont influentes et souvent ne remboursent même pas les prêts, mais ce genre de prêts sont toujours disponibles. Et c'est vrai que les petites et les moyennes entreprises en bénéficient aussi. Ce n'est pas comme si les pays en développement, en tout cas l'Inde, n'avaient pas les moyens d'octroyer des microcrédits.

Mais ce sont les petits investissements qui font défaut. Je suis favorable aux microcrédits, même d'un montant modeste, mais qui s'élèvent au moins entre 1 000 et 20 000 dollars afin de pouvoir créer des emplois.

Ce sont ces prêts qui permettent de créer les petites industries qui sont, en fait, les moteurs en matière de création d'emplois, qui permettent de créer 10, 15 ou 20 emplois, ou encore de produire divers biens et des services nécessaires sur le marché, mais basés sur la technologie. Cet argent est nécessaire pour acheter une machine et la faire fonctionner. Il faut aussi un capital de travail pour acheter des matières premières et former les travailleurs. Or, ceci n'existe pas.

Au cours des vingt dernières années, nous avons fourni des efforts importants afin de démontrer à la Société financière internationale, à la Banque mondiale, au Programme des Nations Unies pour le développement et à d'autres encore que le développement durable n'était pas possible sans la mise en ouvre de petits investissements, mais c'est un domaine qui n'est pas traité avec suffisamment de sérieux.

Cela ne peut pas continuer. S'il n'existe aucune conspiration empêchant la création de petits investissements, il doit y avoir des raisons qui expliquent cette réticence. Peut-être a-t-on peur du développement; peut-être n'est-ce qu'un vou pieux. Il faut se demander pourquoi 1,3 milliard de personnes vivent toujours sous le seuil de pauvreté d'un dollar par jour, et 2,7 ou 3 milliards sous celui de deux dollars et demi. Il n'est pas facile d'éliminer la pauvreté, il doit donc y avoir une raison. Peut-être ces personnes savent-elles qu'elles ne pourront pas être riches sans les pauvres. On se demande donc dans quelle mesure elles veulent vraiment réaliser le développement ?

L'ONU parle de développement, la Banque mondiale aussi. Pourtant, il y a de plus en plus de pauvres dans le monde. Ce n'est pas simplement par manque de compétences, qui est déjà bien trop important. Nous sommes indignés de constater que cet immense système a débloqué plus de mille milliards de dollars pour le développement des pays du Tiers Monde, et qu'il y a plus de pauvres que jamais auparavant. Le sentiment d'indignation dont étaient animés saint François et le Mahatma Gandhi ne semble pas être partagé. Ce ne sont pas les discours qui manquent. Tout le monde s'évertue à parler de la pauvreté, mais personne ne semble véritablement s'en soucier. Au fil des ans, ces mêmes organisations ont toujours tenu le même discours, m'assurant qu'elles étaient d'accord avec mon point de vue, et invoquant à la dernière minute une ligne budgétaire ou une procédure bureaucratique pour se désister. Leur champ d'action est tellement limité qu'elles ne peuvent pas prendre les décisions qui s'imposent. À quoi servent-elles ? Pourquoi avons-nous besoin de la Banque mondiale si elle ne prête pas de l'argent en vue de réaliser le développement durable ?

Sur les technologies durables
Les pays en développement ont besoin de technologies qui leur permettent de participer à l'économie selon leurs propres termes : faire partie d'un système économique qui n'est pas entièrement dicté par les riches et les puissants mais qui inclut, dans une certaine mesure, leurs vues, leurs facteurs de production et leurs coûts. Ce qui nous amène à ce que nous appelons les " technologies durables ", qui vont des concepts traditionnels de base, comme l'utilisation de la boue et des briques en boue séchée, aux technologies sophistiquées comme les communications par satellite et par Internet, etc. Ces technologies sont adaptées aux besoins. Nous en avons besoin d'un grand nombre pour réaliser nos objectifs.

Alors que de nombreux aspects de ce modèle de développement sont probablement pertinents pour les pays du Nord, ils sont inadéquats en Inde pour " Development Alternatives ". Les pays du Nord devraient peut-être analyser ces questions et en tirer les leçons. Ils doivent trouver leurs propres solutions, qui peuvent être différentes selon les pays, mais les concepts de base de l'économie, la gestion des ressources naturelles, etc., sont valables pour tous. Ils peuvent certainement s'appliquer au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et ailleurs. Les habitants de ces pays viennent passer un certain temps avec nous et de retour chez eux essaient de faire la même chose. Ces méthodes peuvent donc s'appliquer.

Le modèle est très simple. Il nécessite la création de technologies qui soient sous le contrôle des communautés locales; l'utilisation des ressources de manière à ne pas les détruire et la production de biens et de services commerciaux nécessaires. C'est d'ailleurs de cette façon que le Nord s'est développé. Tous ces programmes de développement n'existent pas en Amérique. En résumé, donc, c'est ce à quoi s'emploie Development Alternatives. Nous avons un avenir prometteur. Notre initiative réussira.

Sur les franchises de Development Alternatives
Il nous faut mettre en place un système de gestion, envoyer des personnes dans les villages pour créer des entreprises locales. Nous avons compris que nous pouvons mettre le système en échec en adoptant les méthodes de Kentucky Fried Chicken et de McDonald's, en créant des franchises pour les entreprises locales. Ce sont les seules qui resteront dans la communauté, leur offrant les systèmes de support et l'accès au capital, les nouvelles technologies, le savoir-faire, la formation et la commercialisation des systèmes ainsi que l'image de marque. C'est une voie que nous devons essayer. Nous ne connaissons pas de programmes d'aide au développement formel qui soutiennent ce genre d'initiatives. Et nous le regrettons vivement car nous savons que cela peut marcher non seulement du point de vue théorique mais également du point de vue pratique. Ces entreprises fonctionnement, elles génèrent des revenus, elles se développent, se multiplient et recrutent des travailleurs. Il ne leur manque que les capitaux.

Pour contourner le problème, nous venons de lancer le projet TARAhaat. Nous avons décidé de faire une opération commerciale pour générer l'argent dont nous avons besoin. D'ailleurs, cela sert aussi notre cause car nous n'avons aucun problème dans le domaine de l'innovation mais, en revanche, nous en avons dans le domaine de l'expansion. Mais pour ce faire, il faut que nous adoptions une nouvelle approche commerciale, par le biais du projet TARAhaat, afin de trouver les moyens de former les populations rurales à Internet, qui se résume à Yahoo.com, Amazon.com et AOL.com. Mais si, aujourd'hui, un paysan avait accès à Internet, il y naviguerait quelques heures et ne recommencerait pas l'expérience à moins d'être intéressé par les nouvelles ou un autre sujet bien précis.

Quel avantage les populations rurales peuvent-elles tirer d'Internet ? Il n'y a pratiquement aucune information utile pour elles. C'est pourquoi nous avons créé un site Internet appelé TARAhaat.com, qui répond à leurs besoins, sous une forme à laquelle elles peuvent accéder et dans une langue qu'elles comprennent. Ceux qui ne savent pas lire peuvent écouter les informations qui sont transmises oralement. Il y a donc des graphiques, des informations orales, trois langues — et bientôt 14 —, et on peut accéder à tout : commerce, gouvernance et messages électroniques, prendre connaissance de ses droits de citoyens, des soins de santé, etc.

Sur l'éducation par le biais d'Internet
L'éducation est notre plus grand produit du moment, et il se vend bien. Il y a une forte demande dans ce domaine, spécialement des parents. On dit que les pauvres ne comprennent pas la valeur de l'éducation — et c'était probablement le cas auparavant. Mais à l'heure actuelle, avec la télévision, les gens ont appris que les Indiens gagnaient beaucoup d'argent en Californie. Les plus pauvres sont prêts à payer 500 roupies par mois, ce qui est représente une somme d'argent importante, pour envoyer un enfant à l'école. Une fois que le contenu est établi et que le système est connecté à l'ordinateur dorsal, il faut que les villages puissent y avoir accès. Bien entendu, personne ne possède un ordinateur. Nous créons donc des cybercafés, qui sont sous franchise. L'idée de départ était simplement de commercialiser nos produits TARA. Mais pour cela, il faut des sources de revenus multiples. Ce produit a été conçu avec grand soin, axé sur les pratiques commerciales — les moyens commerciaux pour le développement efficace de sa vente, car nous n'avons reçu aucune subvention. C'est un système commercial basé sur Internet. Une fois que l'affaire sera lancée, on aura accès au commerce électronique : plaintes auprès des gouvernements ou demandes de formulaires ou de papiers officiels — actes de naissance, etc. — par le biais d'Internet. Puis il nous faut aussi assurer une gestion efficace des commandes et des transactions. Nous nous penchons sur les cartes à puce, les services d'emplois, etc.

Photo HCR
Nous avons des consultants TARA. Chaque homme d'affaires — même le plus avisé et le plus intelligent au monde — a besoin de consultants pour l'aider à monter son entreprise. Il ne le fait pas seul. Ces consultants viennent dans les villages pour aider à télécharger les informations sur Internet — plans directeurs et plans d'entreprise — pour créer des entreprises sur place. Nous fournissons de multiples services et je crois qu'ils généreront d'importants revenus. Notre plan d'entreprise montre que cette initiative est très rentable — et que les revenus générés par une entreprise à but non lucratif sont investis dans le développement.

L'organisation Development Alternatives comprend trois groupes de services allant de la production à la commercialisation en passant par la sensibilisation et la promotion. Elle a pour mission d'offrir une alternative aux initiatives de développement qui manquent de cohérence, d'aller au-delà des frontières disciplinaires établies de manière artificielle dans les universités par des économistes pour qui le développement signifie microcrédit, de mettre en place une infrastructure ou de générer de l'énergie sur une grande échelle. Pour nous, le développement signifie tous ces aspects à la fois. On peut diviser les problèmes universels qui doivent être débattus en trois grands groupes. Nous les appelons les problèmes d'interface — l'interaction entre les individus et la nature, entre les individus et les machines et entre les individus entre eux.

Ce sont essentiellement les idées, les problèmes et les concepts qui constituent la structure de notre organisation : l'environnement, la technologie, ainsi que les institutions et les politiques. Bien que nous menions des efforts importants dans chacun de ces domaines — en matière de conseils, de production ainsi que de commercialisation et de sensibilisation —, il est impératif de les regrouper. On ne peut pas concevoir des technologies sans avoir une connaissance approfondie des implications sur le plan écologique. En d'autres termes, il faut veiller à ce qu'elles soient en faveur du développement durable. Nous regroupons ensuite ces trois domaines en un seul produit final. Il peut s'agir par exemple de politiques. Notre approche en matière de promotion des politiques peut concerner le retrait des subventions, le système fiscal ou la création de nouveaux mécanismes financiers. Certaines de ces politiques s'adressent aux gouvernements, aux sociétés et parfois aux particuliers.

Dans le domaine institutionnel, notre initiative la plus importante est la localisation du gouvernement. Tant que les populations n'auront pas le contrôle de la gestion de leurs ressources, celles-ci seront perdues ou détruites. Mais ne comprenant que cinq personnes, le Panchayat, l'assemblée du village, peut être sujet à la corruption et à la prise de contrôle. Par ailleurs, marginalisées, les personnes ne participent pas. Nous parlons du gouvernement au plus petit niveau, le village. Notre proposition est de confier la direction des opérations à tous, qu'il s'agisse d'un village ou d'un hameau. À ce niveau, nous comptons de 200 à 1 000 ménages. Les décisions prises par le Panchayat doivent l'être en leur présence. Le manque de transparence ou la corruption sont alors impossibles. C'est notre proposition institutionnelle numéro un en matière de localisation du gouvernement. Un certain nombre de choses y sont associées, telles que le recours au référendum et le droit de rappel ainsi que la transparence et les mécanismes d'information. Il s'agit de confier le contrôle des opérations aux habitants en leur fournissant l'accès à l'information dont ils ont besoin.

M. Khosla et le projet de l'eau
Dans le domaine de l'environnement, nous avons réalisé un travail important, cherchant à sensibiliser les sociétés afin qu'elles adoptent des méthodes davantage respectueuses de l'environnement. Nous nous occupons également de l'environnement rural - réduire la pollution de l'air et de l'eau — en cherchant des moyens d'utiliser les ressources qui profitent à l'ensemble de la communauté. Les réseaux hydrographiques sont une partie importante de nos activités. Nous avons fait construire des centaines de petits barrages, de 10 à 100 mètres, qui transforment véritablement l'environnement en permettant de faire trois récoltes par an au lieu d'une, et parfois aucune, et en renouvelant les nappes souterraines, ce qui a permis de restaurer les forêts, les stocks de poissons et la faune. Cette initiative permet de reconstituer les ressources naturelles de la communauté, un nouveau problème vieux comme le monde.

Development Alternatives a mis au point un certain nombre de nouvelles technologies très intéressantes en fonction de leur utilité pour les entreprises. Par le biais de notre branche TARA, nous les vendons ou les franchissons aux petites entreprises. TARA est notre nom de marque commerciale. Mais c'est essentiellement une marque que nous aimerions être considérée en Inde comme étant conviviale, une marque qui répond aux demandes et aux besoins mondiaux dans tous les domaines. Jusqu'à présent, nous avons mis en ouvre de nombreux projets dans les domaines de l'eau, de l'énergie et de la création d'emplois. Nous nous attaquons maintenant à la création d'habitations à des prix abordables — des innovations remarquables qui permettent aux très pauvres d'avoir accès à un logement. Ce sont des domaines où nous sommes compétents — et dans ceux où nous ne le sommes pas, comme l'assainissement, nous collaborons avec d'autres. Il s'agit d'un réseau d'innovation assez solide qui s'est développé depuis plus de vingt ans et qui encourage la création de programmes de recherche en faveur des pauvres.
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