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Journal du Kosovo:
Une nouvelle stratégie pour les soins de santé primaires

Par Sergei Vinogradov

Photo/Kyung Shik Chung

La base du système de soins de santé au Kosovo sera les soins de santé primaires (PHC) dispensés par des équipes de santé familiale composées de médecins spécialisés dans la médecine familiale, d’infirmières et d’autres professionnels de la santé travaillant dans des centres de santé familiale et des « punctas » (petits centres de santé locaux). En mettant l’accent sur la prévention, ces équipes devraient être en mesure d’examiner et de résoudre 80 à 90 % des problèmes de santé courants. Les gens choisiront un médecin de famille qui deviendra leur médecin personnel.

Telle est l’essence de la nouvelle politique de santé développée par le Département de la santé et de l’aide sociale (DHSW). Cette stratégie vise à moins mettre l’accent sur le traitement des patients hospitalisés, à réduire le nombre de lits et à fournir des services de meilleure qualité.

« Un système moderne devrait impliquer des responsabilités partagées et une plus grande qualification des infirmières et des autres membres du personnel médical », a commenté Bengt Stalhandske, codirecteur du DHSW. « En général, les systèmes de soins de santé comme celui du Kosovo dépendent très largement des médecins qui, souvent, font le travail des infirmières. En conséquence, le système n’est pas suffisamment efficace - les médecins sont débordés, les infirmières font le travail de secrétariat alors que, dans d’autres pays, ce sont des secrétaires qui s’en chargent. Nous voulons changer tout cela. »

Le lieu et la taille des services de soins de santé primaires seront déterminés par le nombre de patients. Le DHSW apportera seulement son soutien à l’aménagement et au fonctionnement des services qui figurent sur son plan directeur et ceux-ci devront se conformer aux listes de matériel et de services standard émises par le Département.

Les services de maternité seront disponibles dans tous les hôpitaux et, en premier lieu, dans des centres de santé familiale sélectionnés. Pour offrir aux mères et aux bébés des services plus efficaces et plus sûrs, les hôpitaux se chargeront davantage des accouchements au fur et à mesure que leur capacité augmentera. Dans un premier temps, les transports d’urgence assureront seulement une aide médicale de base puis seront augmentés en fonction des ressources. Les soins bucco-dentaires de base, particulièrement leur promotion et la prévention des maladies, feront partie des soins de santé de base. Les services de santé mentale seront de plus en plus établis dans les communautés. Le système d’approvisionnement en médicaments assurera la disponibilité des médicaments essentiels.

Les centres hospitaliers actuels continueront d’offrir des soins aux patients hospitalisés mais l’accès aux soins secondaires et tertiaires - les cas nécessitant une hospitalisation et une intervention chirurgicale - sauf dans les cas d’urgence, devra faire l’objet d’une orientation par les services de soins de base. Les spécialistes de santé non familiale travailleront dans des hôpitaux ou y seront affiliés. La rééducation constituera une part essentielle des soins.

Le nouveau système de santé, qui sera en majeure partie financé par les fonds publics du Budget consolidé du Kosovo, intégrera également une composante privée dont le DHSW surveillera les effets négatifs. Une forme de prépaiement ou d’assurance-maladie sera introduite. Selon M. Stalhandske, la mise en place du service prendra plusieurs années. « Notre plan a été minutieusement élaboré sur la manière dont le secteur de santé devrait être organisé mais les facteurs politiques entreront également en jeu. Il nous faudra donc faire des compromis et notre politique s’en trouvera modifiée mais la stratégie sera toujours la même », a-t-il dit.

Le DHSW fusionnera avec le Département de la protection de l’environnement pour former un ministère et le personnel international sera progressivement réduit. Le rôle général de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) consistera à surveiller et à fournir des conseils. Mais le nouveau ministère aura besoin de l’expertise internationale pendant un certain temps, a fait remarquer M. Stalhandske.



Sergei Vinogradov, un membre de l’équipe de rédaction de la Chronique, est affecté à la Mission des Nations Unies au Kosovo. Il a écrit ce rapport à Pristina.

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