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Éducation: Les enfants parleront-ils nos langues ?

Par Herminia Roque, pour la Chronique

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De nombreux facteurs incitent les gens à abandonner leur langue maternelle. Cela peut être à cause du démantèlement ou de la transplantation d’une communauté où les membres ou les groupes sont immergés dans un environnement culturel et linguistique différent. Ou, parce que, en contact avec une culture plus dynamique et économiquement plus forte, les adultes encouragent leurs enfants à apprendre la langue de la culture dominante, surtout pour trouver un emploi. La situation est pire lorsque les autorités découragent systématiquement l’usage des langues locales à l’école, dans le gouvernement local et dans les médias. Pourtant, il est possible de sauver une langue menacée, moribonde ou même en voie de disparition par le biais d’une politique déterminée.

Les experts considèrent généralement qu’une langue est « menacée de disparition » lorsqu’elle n’est plus enseignée qu’à moins de 30 % des enfants. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), près de la moitié des quelque 6 000 langues parlées dans le monde sont menacées, en voie de disparition ou moribondes. D’après l’Atlas des langues en péril dans le monde, au cours des trois siècles passés, les langues ont disparu à un rythme de plus en plus marqué et constant dans de nombreuses parties du monde, surtout sur le continent américain et en Australie.

La Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année en février, vise à promouvoir la diversité linguistique ainsi que l’éducation multilingue et à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles fondées sur la compréhension, la tolérance et le dialogue. L’Atlas montre les « zones problématiques » où la diversité linguistique est la plus menacée. Environ 50 langues européennes risquent de disparaître et, en Scandinavie et dans le nord de la Russie, certaines langues parlées sont considérées en péril ou moribondes. En Sibérie, près des quarante langues locales ont disparu, alors qu’en France quatorze sont en péril.

Dans de nombreuses régions de Chine, la situation est incertaine; par contre, l’Inde a su maintenir et documenter sa vaste diversité linguistique grâce à la politique de son gouvernement. Selon l’UNESCO, les langues sont « généralement vivantes et dynamiques » dans la région Pacifique qui compte plus de 2 000 langues - soit un tiers du nombre total dans le monde. À elle seule, la Papouasie-Nouvelle-Guinée compte au moins 820 langues - un record mondial en termes de densité linguistique. Il existe cependant trois zones problématiques. À Taiwan, 14 des 23 langues locales sont abandonnées au profit du chinois, tandis qu’en Nouvelle-Calédonie, deux tiers des 60 000 autochtones ont oublié leur langue maternelle. En Australie où, jusque dans les années 1970, la pratique de quelque 400 langues étaient interdites aux aborigènes, un nombre record de langues ont récemment disparu ou sont menacées de disparition, et seulement 25 sont encore actuellement parlées.

Selon l’Atlas, l’Afrique est le continent le moins documenté du point de vue linguistique, un grand nombre de gouvernements encourageant l’usage des langues africaines importantes, telles que le swahili (en Afrique orientale) ou même les langues coloniales. Sur les 1 400 langues locales, entre 500 et 600 sont en déclin, tandis que 250 sont menacées de disparition. Le Nigeria et l’Afrique orientale sont les deux zones problématiques de cette région. En Amérique du Nord, peu nombreuses sont les langues des Inuits qui ont survécu à l’anglais et au français. Le Canada s’est attaché à sauver ces langues, ainsi que 104 langues amérindiennes. Aux États-Unis, moins de 150 langues indiennes ont survécu sur plusieurs centaines qui étaient parlées avant l’arrivée des Européens. En Amérique centrale et du Sud, la diversité linguistique n’est pas aussi riche que dans d’autres régions parce que des communautés entières de l’est du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay ne sont plus distinctes.

Dans le domaine des langues, le rôle de l’UNESCO consiste à protéger le patrimoine intangible ainsi que les richesses naturelles et culturelles du patrimoine tangible.



« Dites oui pour les enfants »
Par Matthias Georg Wabl, pour la Chronique

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Fédération internationale de l’Association de football (FIFA) - l’organisme qui régit le football au niveau mondial - a annoncé une alliance mondiale en faveur des enfants. La FIFA dédiera la Coupe du monde 2002 aux enfants, sous la bannière « Dites oui pour les enfants ». C’est la première fois qu’une Coupe du monde est dédiée à une cause humanitaire. Ce partenariat fera la publicité à la campagne « Dites oui pour les enfants », qui exhorte les gens du monde entier à respecter dix actions nécessaires pour améliorer et protéger la vie des enfants. « Nous sommes absolument ravis de ce partenariat avec la FIFA », a déclaré de son côté la Directrice générale de l’UNICEF, Carol Bellamy. « Ce n’est pas la première fois que l’UNICEF et le football unissent leurs forces. Ce sport nous aide déjà à ‘Bouter la polio hors d’Afrique’ , et plusieurs de nos Ambassadeurs itinérants sont ou ont été des vedettes de football. Ils œuvrent de manière inlassable à la construction d’un monde digne des enfants. » Plusieurs célébrités, parmi lesquelles le légendaire footballeur brésilien Pelé (à gauche) et le fameux Ambassadeur itinérant Roger Moore ( « James Bond » ) participeront activement à la promotion de la campagne.

Tous deux ont assisté à son lancement, avec le Secrétaire général, Kofi Annan, ainsi qu’avec un groupe d’élèves (photo ci-dessous). (Photo ONU)


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