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La lente reprise économique en 2002

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Selon un rapport de l’ONU, publié le 10 janvier, la reprise de la crise économique survenue au début de 2001, aggravée par les attentats terroristes, risque d’être lente au cours de l’année à venir, le ralentissement qui se poursuit frappant de plein fouet les économies de l’Asie de l’Est et de l’Amérique latine. La faiblesse de l’économie mondiale a eu des répercussions partout dans le monde, plus d’une dizaine d’économies étant en récession et plus des trois quarts ayant enregistré une baisse par rapport à l’année précédente. La Conférence internationale de mars sur l’aide au développement, qui se tiendra à Monterrey (Mexique) en mars 2002, fournira une occasion d’accomplir des progrès dans ce domaine.

Selon le rapport de l’ONU La situation économique mondiale et les perspectives en 2002, le produit mondial brut connaîtra un taux de croissance de 1,5 % seulement en 2002 - comparé à 1,3 % l’année dernière - cette hausse étant freinée par un certain nombre de facteurs économiques incertains, notamment la forte dépendance de l’économie mondiale par rapport à la reprise aux États-Unis qui pourrait être compromise en raison du taux des capitaux propres qui reste élevé, des taux d’épargne bas, de l’importance de la dette du secteur privé et des déficits extérieurs. Les difficultés que connaît le Japon et la situation problématique en Argentine n’arrangent pas les choses.

L’impact à double face de la croissance du produit mondial brut, qui est restée en deçà de la croissance de la population mondiale en 2001 et en 2002, est problématique pour les pays en développement. En effet, plusieurs de ces pays ont enregistré une baisse de la production en 2001 et, en Asie de l’Est et de l’Ouest, en Amérique latine ainsi que dans les Caraïbes, le revenu par habitant a baissé. Ces revirements compromettent les chances de réduire le nombre de personnes vivant dans la pauvreté.

Selon l’ONU, les pays en développement et les économies en transition font face à un environnement économique international fragilisé par la limitation de la croissance du commerce international, le prix bas des produits de base, l’accès difficile au financement extérieur et les coûts élevés de celui-ci. Le rétablissement de ces pays dépend donc, dans une large mesure, de la capacité des économies des pays développés à améliorer l’environnement international.

La stagnation du commerce international a été le facteur essentiel du ralentissement des pays en développement et des économies en transition. “Dans certains pays, notamment en Argentine et en Turquie, les difficultés financières, à la fois au niveau national et au niveau international, ont eu des conséquences négatives mais les chocs extérieurs répercutés par l’intermédiaire des réseaux financiers internationaux en 2001 ont été moins importants que lors des crises financières internationales de 1997-1998”, indique le rapport. Cependant, selon les prévisions, la baisse des flux de capitaux privés nets vers les pays en développement et les économies en transition, enregistrée en 2001, se poursuivra en 2002.

Les investissements étrangers directs (IED) dans les pays en développement, qui étaient restés relativement stables pendant les années de crise de 1997-1998, ont diminué l’année dernière et devraient continuer de diminuer en 2002, malgré l’augmentation de ceux-ci en Chine, au Mexique et en Afrique. Selon le rapport, la croissance économique est essentielle pour rétablir l’IED, “les facteurs fondamentaux le déterminant n’ayant pas changé” et “le potentiel étant loin d’être épuisé dans bon nombre de pays en développement”.

Alors que les corporations transnationales se repositionnent en fonction de l’environnement davantage fondé sur les prix et que les pays en développement libéralisent davantage leurs cadres de réglementation, une redistribution du produit mondial brut vers les pays en développement est possible, en particulier en raison de l’augmentation des bénéfices réinvestis. Le rapport montre également que dans les pays en développement l’IED a connu une baisse importante en 2001, ceci étant dû principalement aux scissions résultant des fusions et des prises de contrôle transfrontalières. Ces investissements reprendront probablement lorsque la confiance des consommateurs sera rétablie, indique le rapport, mais le retard ne sera pas rattrapé.

Mais il note également des signes favorables sur le plan économique. À la fin de l’année dernière, la politique monétaire s’était assouplie dans de nombreux pays développés : la politique de relance budgétaire commençait à porter ses fruits; les prix de l’énergie avaient baissé et les marchés des capitaux propres avaient montré des signes de reprise. L’impact de ces développements devrait se faire progressivement sentir en 2002 et rétablir la confiance des consommateurs ainsi que celle des entreprises et susciter un regain d’activité dans le secteur privé.

Le défi actuel auquel font face les décideurs politiques mondiaux ne consiste pas seulement à poursuivre leurs actions pour sortir l’économie mondiale de la récession. La volatilité de l’économie mondiale a eu des conséquences inégales, la plupart des pays en développement “bénéficiant moins de la reprise que les pays développés, alors qu’ils ont souffert autant si ce n’est plus pendant les périodes de recul”. Il est donc important de “soutenir l’ordre du jour à long terme qui cherche à s’assurer que les pays en développement participent plus efficacement à l’économie mondialisée.”

Le rapport souligne la nécessité de résoudre le problème de la dette des pays en développement par le biais de l’Initiative des pays pauvres surendettés et par la mise en place d’accords destinés à favoriser les investissements du secteur privé dans les pays à revenu intermédiaire. Recommandant le programme de travail lors de l’assemblée ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce en novembre 2001, il appelle également à une plus grande participation des pays en développement dans les négociations commerciales ainsi que dans la mise en œuvre des résultats.



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