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Tables rondes interactives…
Une innovation qui est la bienvenue

Une occasion d'intimité

Par Son Excellence Goh Chok Tong
Premier ministre de Singapour

 
Les Nations Unies ont 55 ans et, au fil des ans, elles ont institutionnalisé un cadre standard à leurs réunions. Les tables rondes du Sommet du millénaire ont été le premier effort entrepris depuis plusieurs années visant à s'éloigner de la tradition. Singapour a eu le privilège de présider l'une de ces tables rondes. Nous pensons que leur création sera bénéfique pour les Nations Unies et les Etats Membres car elles sont propices à un vrai dialogue. Pour la première fois, les leaders qui se sont réunis au siège de l'ONU ont pu avoir des discussions interactives au lieu de faire des discours préparés à l'avance. Ils ont eu l'occasion de parler librement de leurs préoccupations et de leurs priorités, sans avoir à se conformer à des points de vue officiels.

La table ronde présidée par Singapour a été très dynamique. Malheureusement, le manque de temps a limité la prise d'engagements et les échanges d'idées. Les plus fortes préoccupations des leaders ont été centrées sur la mondialisation et son impact sur leurs pays. Aucun d'eux n'a cependant rejeté l'idée de mondialisation. Il n'y a eu aucune division Nord-Sud. La plus grande préoccupation des orateurs sur le sujet a concerné la manière de faire face aux défis de la mondialisation, ne se sentant pas suffisamment préparés pour bénéficier de ses bienfaits. Ils ont demandé un plus grand accès de leurs produits aux marchés, une assistance dans la mise en place de capacités et des investissements étrangers pour créer des emplois.

Un nombre d'idées intéressantes ont été lancées. Elles n'ont cependant pas été suffisamment développées par manque de temps.

Mais, je pense néanmoins que bon nombre d'entre elles devraient faire l'objet d'un suivi. Par exemple, un point important a été soulevé : alors que les pays disposent d'institutions nationales pour réglementer leur économie et parviennent à équilibrer judicieusement les forces de marché et l'égalité sociale, l'équivalent n'existe pour ainsi pas au niveau international pour réduire les effets négatifs de la mondialisation. Il a été proposé de créer un organe économique qui aurait les mêmes fonctions que le Conseil de sécurité de l'ONU.

D'autres participants ont fait cependant remarquer qu'il faudrait veiller à ce que les nouvelles institutions internationales ne prennent pas de décisions de manière non démocratique comme certaines le font aujourd'hui. De plus, de nouvelles institutions risqueraient d'être, un fardeau pour les pays les plus pauvres qui auraient à payer des cotisations supplémentaires. Ces leaders ont donc pensé qu'une réforme des institutions existantes destinée à améliorer l'efficacité et la démocratie dans les opérations et la prise de décisions serait une meilleure solution.

Le "fossé numérique" fut un sujet qui a animé les discussions. Certains pays ont estimé que la technologie de l'information pourrait contribuer à réduire l'écart mais qu'il fallait, d'abord, qu'ils puissent y avoir accès. D'autres ont estimé que l'écart des revenus entre les experts en informatique et ceux qui ne le sont pas au sein d'un même pays et au-delà de leurs frontières s'accroissaient rapidement ou bien qu'il était inutile de discuter de la technologie de l'information quand les problèmes fondamentaux tels que l'analphabétisme et le manque d'infrastructure de base n'étaient toujours pas résolus.

Ce court résumé des discussions qui se sont tenues lors de la première table ronde n'est pas exhaustif. Mon intention est simplement de donner une idée de l'importance de générer des idées qui, sans cette occasion, n'auraient jamais été soulevées. A mon avis, cette expérience a été enrichissante. Il faudrait la renouveler, au moins une fois tous les dix ans. Les tables rondes sont tellement plus propices aux échanges d'idées. De plus, elles offrent aux leaders l'occasion de discuter et de se rencontrer. Une meilleure compréhension et une plus grande amitié entre les leaders amélioreront les relations entre les pays et créeront un monde plus pacifique, plus stable, un monde de progrès pour nous tous.


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