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Comment les experts connecteraient le monde


Par Inga Eggers

Du 17 au 20 avril 2000, 17 experts des technologies de l'information du monde entier se sont réunis à New York pour débattre de la façon dont les Nations Unies et la communauté internationale peuvent favoriser l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) et la parité dans ce domaine. Les recommandations du Groupe d'experts figurent dans le Rapport du Groupe de haut niveau sur les technologies de l'information et de la communication.

La discussion avait été directe, les participants ne s'embarrassant pas de formalités et allant droit aux faits, a dit Chuck Lankester, Directeur du Programme de réseaux pour le développement durable, un projet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui organisa la rencontre d'experts. Il s'est entretenu avec la Chronique juste avant l'ouverture du Débat de haut niveau du Conseil économique et social.

En dépit de la diversité des pays à tous les stades du développement et des domaines d'activités représentés — entreprises, gouvernements et société civiles —, le Groupe d'Experts était animé de la même passion pour le potentiel que recèle les technologies de l'information pour les pays en développement. Le Groupe était convaincu que sa tâche consistait à convaincre la communauté internationale de reconnaître qu'il était urgent de permettre aux pays en développement de partager les bienfaits des TIC. Au lieu de demander des progrès dans les domaines de la pauvreté, de la santé et de l'éducation avant d'avoir recours aux TIC, le moment était venu de reconnaître qu'il fallait intégrer les TIC dans les programmes d'aide sociale et économique pour les pays en développement. Dans le domaine du commerce électronique par exemple, les pays qui n'entrent pas rapidement sur les marchés verront forcément leurs chances se volatiliser.

La réponse du Groupe d'experts concernant les choses à faire était double. D'abord, avant de pouvoir agir au niveau mondial, les Nations Unies devraient se servir des TIC pour améliorer leur propre performance et intégrer complètement les TIC dans leurs opérations. Ensuite, il faudrait réexaminer tous les programmes de développement, qu'il s'agisse du développement durable, du VIH/sida, du réchauffement de la planète, de la pauvreté ou de la santé, pour voir comment on pourrait les mettre en œuvre plus rapidement avec l'aide des technologies de l'information.

Ils fixèrent un objectif ambitieux aux participants au Débat de haut niveau du Conseil concernant le rôle des technologies de l'information dans une économie mondiale : adopter l'objectif de connecter le monde d'ici à 2004.

La connectivité, cela ne voulait pas dire un ordinateur dans chaque foyer, a dit M. Lankester. "La connectivité, cela veut dire qu'un paysan de la campagne la plus reculée possible peut, en se déplaçant seulement pendant quelques heures, avoir accès à Internet, pour obtenir une réponse sur les cours actuels de ses récoltes ou sur des techniques d'engrais, ou sur la météo à long terme", a-t-il dit. Ces centres d'accès de la communauté, ou "cybercafés de brousse", devraient être accessibles à tous et d'un coût abordable, et il faudrait donc les subventionner.


UNDP/Vince Roberts
Les experts ont recommandé la mise sur pied d'un Groupe de travail sur les TIC, qui chercherait à combler le "fossé numérique" en créant un fonds et en élaborant des procédures efficaces pour sa gestion. Pour ce qui est des pays en développement, les experts ont souligné qu'il était important qu'ils aient à leur tête un dirigeant politique qui appuie vigoureusement la campagne pour les TIC. Les pays ont été priés de soutenir les efforts visant à créer un environnement de télécommunications compétitif dans leurs considérations de politique et budgétaires.

Les technologies, ont convenu les membres du Groupe, peuvent mettre fin aux migrations excessives vers les agglomérations et aux effets néfastes dont elles s'accompagnent, puisque le cyberespace diminue l'importance de la situation géographique. Toute communauté pourrait avoir accès aux services de santé et gouvernementaux, ainsi qu'à l'enseignement et à la formation à distance. Le défi présenté par le Groupe est mondial à tous les niveaux : il consiste à raccorder le monde entier à un réseau d'information et à laisser la seule organisation véritablement mondiale reconnaître que le droit à l'accès universel est un droit de l'homme. "Ce que nous espérons, dit M. Lankester, c'est que le débat évoluera et qu'au lieu de se demander si l'on doit utiliser les technonologies de l'information pour le développement, on se demandera comment y parvenir".


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