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Eliminer ou construire des barrières


Par Inga Eggers

Tout au long des discussions menées lors du Débat de haut niveau sur les technologies de l'information organisé au Conseil économique et social, il est apparu clairement qu'il n'existe pas de formule unique qui assurerait le succès d'un programme des TIC. Les Nations Unies, en qualité d'organisation mondiale des peuples, peuvent simplement encourager et guider les stratégies des pays en matière de de développement des technologies de l'information et des communications mais il incombe à chaque pays d'accomplir l'effort nécessaire pour surmonter les obstacles au niveau national.

La voie d'une véritable "société à forte intensité de connaissances" qui soit vraiment juste est hérissée d'obstacles et l'on ne peut les identifier uniquement dans le contexte du "fossé numérique" entre le Nord et le Sud. Des clivages existent également entre les sexes, entre les régions rurales et urbaines, et entre divers groupes ethniques. Combler ces fossés, ce n'est pas seulement une question d'application d'une stratégie en matière de TIC — ce doit être une condition sine qua non, en l'absence de laquelle la "société de l'information" risque de devenir une société de classes. Lorsqu'on importe les TIC dans une culture déjà divisée, le risque existe que seule une minorité tire parti de leurs bienfaits et que leur utilisation accentue la marginalisation des catégories de la société déjà désavantagées.

Dans ce contexte, les pressions sociales qui limitent l'accès des femmes à l'éducation et à la formation sont particulièrement inquiétantes. Dans les pays oł les femmes n'ont toujours pas de pouvoir, où leurs droits continuent d'être ignorés ou violés, on ne leur donnera pas le moyen d'utiliser les technologies de l'information pour augmenter leur savoir et donc leur pouvoir. Ce n'est que si la communauté internationale et les responsables politiques nationaux veillent activement à ce que les bienfaits des TIC soient répartis d'une manière équitable qui tienne compte des aspirations des femmes comme des hommes, que les TIC favoriseront la démocratie au lieu de l'entraver.

La Déclaration ministérielle élaborée à la suite du Débat de haut niveau affirme que les êtres humains et les capacités institutionnelles ont un rôle critique à jouer pour maintenir l'accès aux technologies de l'information et assurer que l'ensemble de la société tire profit de ses bienfaits. Les investissements dans l'éducation, notamment l'instruction de base et les connaissances informatiques, restent le moyen fondamental de développer à leur maximum les capacités humaines et devraient être au centre de toutes les stratégies des technologies de l'information, que ce soit au niveau national, régional ou international. L'incapacité à lire constitue l'un des plus gros obstacles à la diffusion et à l'utilisation des technologies de l'information. Les taux d'analphabétisme atteignent jusqu'à 90 % de la population féminine en certaines régions d'Afrique et dans presque tous les pays du monde, le nombre de femmes qui ne savent pas lire ni écrire est considérablement plus élevé que celui des hommes.

Tant que nous n'aurons pas réussi à atteindre l'objectif d'une éducation universelle pour tous et à garantir à chacun des droits justes et égaux, le monde ne sera pas prêt à profiter des bienfaits que la science moderne peut apporter.


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