Communiqué de presse

L’action contre le sida progresse, mais les objectifs mondiaux sont loin d’être atteints
Les gouvernements examinent l’action internationale contre le sida lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies des 10 et 11 juin

D’après un rapport du Secrétaire général des Nations Unies Ban-Ki-moon, mettant en lumière la réduction des nouvelles infections par le VIH et de la mortalité due au sida pendant cette période, les investissements réalisés dans l’action contre le sida ces dix dernières années commencent à porter leurs fruits.

Cependant, malgré les avancées réalisées et l’augmentation des ressources pour le VIH qui se sont élevées à dix milliards de dollars US l’an dernier, le chef des Nations Unies a prévenu que l’écart entre les ressources disponibles et les besoins réels entravait les efforts en faveur de l’accès universel. « Le monde ne pourra pas instaurer l’accès universel à la prévention du VIH, au traitement, aux soins et au soutien psychologique, du fait que le niveau des ressources disponibles pour les programmes de VIH-sida dans les pays à revenus faibles et moyens n’ ont pas augmenté de manière substantielle, » a-t-il déclaré.

M. Ban présentera son rapport devant l’Assemblée générale de l’ONU lors de la réunion de haut niveau qui aura lieu les 10 et 11 juin au siège des Nations Unies à New York. Au cours de cette réunion, les États membres et les représentants de la société civile examineront les progrès réalisés pour atteindre les objectifs visés et approuvés par l’Assemblée lors de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et la déclaration politique de 2006.

Le Dr Peter Piot, directeur exécutif du programme conjoint des Nations Unies sur le VIH-sida (ONUSIDA) a complimenté le Secrétaire général de l’ONU pour son rapport et souligné la nécessité de s’engager davantage pour la prévention du VIH. « Presque 7000 personnes sont infectées inutilement par le VIH chaque jour parce qu'elles ne peuvent profiter d’interventions efficaces pour prévenir la contamination. Il est temps d’agir », a-t-il déclaré.

Le rapport du Secrétaire général soulignait aussi que l'accès au traitement antirétroviral avait connu une augmentation sans précédent de l’ordre de 42 % en 2007. Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, a déclaré : « le nombre de personnes traitées s’élève à présent à 3 millions, dont 1,75 million par le biais de programmes pris en charge par le Fonds mondial. Il s’agit là d’un exploit remarquable de la part des bailleurs de fonds, des partenaires techniques comme l'ONUSIDA et ses co-sponsors, et avant tout, de la part de milliers de travailleurs sociaux et professionnels de la santé. Cela montre bien ce qui peut être réalisé grâce à une volonté politique et mondiale suffisante.

Le rapport du Secrétaire général s’appuie sur l’analyse des renseignements fournis par les gouvernements sur les progrès de l’action nationale contre le HIV. Au 10 mars 2008, 147 pays avaient communiqué leurs informations nationales sur 25 indicateurs de base élaborés pour suivre les résultats de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida.

La réunion de haut niveau sur le sida s’ouvrira par une séance plénière officielle de l’Assemblée générale. Le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l'ONU, le directeur exécutif de l’ONUSIDA, le directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuse des États-Unis et une personne séropositive, membre de la Coordination de recherche active sur le sida feront des déclarations.

Données importantes tirées du rapport du Secrétaire général de l’ONU
On estime qu’en décembre 2007, 33,2 millions [entre 30,6 et 36,1 millions] de personnes dans le monde étaient atteintes du VIH. Le taux annuel d’infections nouvelles par le VIH semble avoir diminué au cours des dix dernières années, se situant à environ 2,5 millions de personnes nouvellement infectées par le VIH, en diminution par rapport aux 3,2 millions de 1998. Le nombre annuel des décès liés au sida a baissé, passant de 3,9 millions en 2001 à 2,1 millions en 2007.

La protection antirétrovirale a couvert 3 millions de personnes dans les pays à bas et moyen revenu, couvrant environ 30 % des besoins. Bien qu’il existe des traitements à prix raisonnable pour la tuberculose, seules 31 % des personnes atteintes du HIV et de la tuberculose ont reçu des médicaments à la fois antirétroviraux et antituberculeux en 2007.

L’Afrique sub-saharienne représentait 68 % de la population adulte atteinte du VIH, 90 % des enfants infectés par le VIH dans le monde et 78 % de tous les décès liés au sida en 2007. C’est la région du monde la plus touchée, celle où le sida reste la plus importante cause de mortalité. Les femmes représentent la moitié des infections par le VIH dans le monde, mais 61 % des femmes atteintes se trouvent en Afrique sub-saharienne.
Bien que le taux mondial des infections nouvelles ait chuté sur le plan international, le nombre de personnes nouvellement infectées a augmenté dans de nombreux pays, dont la Chine, l’Indonésie, la Russie et l’Ukraine, dans certains pays de l’Union européenne et en Amérique du Nord.

Le nombre d’infections nouvelles n'a pas encore diminué dans certains des pays les plus durement atteints, comme le Lesotho, le Swaziland et l’Afrique du Sud. D’autre part, même quand les niveaux d’infection se sont stabilisés ou ont décliné, l’ampleur de l’épidémie reste inquiétante, notamment en Afrique sub-saharienne, où la VIH reste l’un des plus grands dangers pour le développement.

Les progrès réalisés pour accroître l’accès aux services essentiels ne parviennent pas à suivre le rythme d’accroissement de l’épidémie elle-même. Alors qu’un million de personnes de plus avaient commencé à suivre un traitement antirétroviral en 2007, 2,5 millions de plus étaient infectées.