Le Sommet en direct Sommet mondial pour le développement durable

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Site de l'ONU
Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002
ENV/DEV/J/3
26 août 2002

3e séance - après-midi

LE SOMMET DE JOHANNESBURG PLAIDE POUR UNE REPARTITION EQUITABLE DES BENEFICES DE LA BIODIVERSITE, BASE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

"La diversité biologique et de la gestion des écosystèmes a fait l'objet des discussions que le Sommet mondial pour le développement durable a tenues cet après-midi dans le cadre de ses "réunions organisées en partenariat". Inauguré, ce matin, par le Président de l'Afrique du Sud, M. Thabo Mbeki, le Sommet, qui doit terminer ses travaux le 4 septembre prochain, a prévu d'explorer les cinq domaines d'intervention identifiés par le Secrétaire général de l'ONU qui, outre la santé et la diversité biologique, sont l'eau, l'énergie et l'agriculture. Le Sommet avait examiné la santé et l'environnement ce matin.

Décrite comme la base même du développement durable, la diversité biologique à savoir la diversité des formes de vie sur terre, a fait l'objet d'une série d'accords multilatéraux dont le plus complet est la Convention du même nom à laquelle sont parties 180 Etats. Aujourd'hui, sur les 1,2 milliard de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, les 900 millions qui résident dans les zones rurales dépendent fortement de la diversité biologique pour les moyens d'existence et du bon fonctionnement des écosystèmes pour prévenir la perte en biodiversité, la pollution des eaux et la dégradation des sols.

Présentant le thème, aux côtés du Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, le Conseiller du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), M. Peter Schei, a illustré l'importance d'une bonne gestion des écosystèmes en mettant l'accent sur quelques biens -denrées alimentaires, médicaments ou matériaux de construction- et quelques services -eau propre et cycle des éléments nutritifs- fournis par les écosystèmes. S'agissant de la valeur économique de la biodiversité, il a indiqué qu'elle est estimée à environ 3 000 milliards de dollars par an; les services des écosystèmes représentant eux 33 000 milliards de dollars par an, soit à peu près le PNB mondial.

Le Conseiller du PNUE a lancé quatre défis à la communauté internationale concernant les connaissances sur l'impact de la biodiversité sur le développement durable, le renforcement des capacités humaines et institutionnelles, la répartition équitable des bénéfices de la mondialisation ainsi que l'exploitation de la biodiversité et un financement plus adéquat de la protection de la biodiversité. A propos de ce dernier défi, le Conseiller a jugé insuffisant la somme de 2,92 milliards de dollars que 32 Etats ont décidé de fournir au Fonds pour l'environnement mondial.

La responsabilité des agriculteurs dans la déperdition de la biodiversité a été soulignée par les participants aux discussions qui ont réuni des représentants des institutions des Nations Unies et des grands groupes ainsi qu'un certain nombre d'experts. L'élaboration de nouveaux modèles de production permettant de protéger la biodiversité tout en améliorant la productivité a été au cœur du débat. A ce propos, les partenariats avec les grands groupes, en particulier des syndicats, des populations autochtones et des femmes, ont été jugés essentiels tout comme la création de cadres d'application juridiquement contraignants. Une proposition a été faite de créer un groupe scientifique chargé de suivre les changements en matière de biodiversité à l'instar du groupe sur les changements climatiques.

En règle générale, une condamnation ferme des pratiques macroéconomiques qui sapent la durabilité de l'environnement et les réformes requises a été exigée par de nombreux intervenants. La révision des Accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle touchant au commerce (TRIPS) a aussi été préconisée au motif qu'ils permettent de breveter les formes de vie. C'est dans ce cadre que la question de la biotechnologie et de l'impact des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur la biodiversité a été évoquée.

Lever les obstacles politiques, institutionnels, économiques et financiers à la bonne mise en oeuvre des accords signés, telle a été la prescription du Secrétaire exécutif de la Convention sur la biodiversité, M. Hamdallah Zedan. Des traités et des accords valables existent, seule la volonté politique fait défaut, a-t-il noté en espérant que le Sommet donnera l'élan nécessaire requis, en particulier pour une répartition équitable des avantages de la biodiversité, entre le monde de l'industrie et les populations autochtones.

Demain mardi 27 août, le Sommet se penchera le matin sur le thème de l'agriculture.

REUNIONS ORGANISEES EN PARTENARIAT

Thème de la biodiversité et de la gestion des écosystèmes

Présentant le thème, le Conseiller du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a d'emblée établi la distinction entre la biodiversité et les ressources biologiques. Il a expliqué que c'est l'élément "diversité" qui est important et qui doit être considéré comme une prime d'assurance pour la vie elle-même et pour les biens et services fournis par les écosystèmes. Citant l'eau propre et le cycle des éléments nutritifs au titre de ces services, il a estimé qu'ils sont la base même du développement durable. Pour ce qui est des biens, il a cité les denrées alimentaires, les médicaments ou encore les matériaux de construction pour souligner le lien entre les différents secteurs qui s'en occupent. Il nous faut, a dit le Conseiller, la définition d'objectifs précis en matière de gestion durable des écosystèmes et pour ce faire, reconnaître l'importance d'intégrer les notions relatives à la biodiversité dans les politiques de santé et bien-être. Donnant les estimations de la biodiversité, le Conseiller a indiqué que sa valeur représente environ 3 000 milliards de dollars par an; les services des écosystèmes représentant eux 33 000 milliards de dollars par an, soit à peu le PNB mondial.

La valeur de la biodiversité, a-t-il poursuivi, n'est pas seulement économique, elle est aussi scientifique, esthétique, culturelle ou spirituelle. Tous ces aspects doivent être pris en compte lorsque l'on parle de biodiversité. Des progrès ont été faits en la matière, a indiqué le Conseiller en invoquant les traités et les plans d'action nationaux. Mais ces efforts pour l'instant n'existent que sur papier. Le Conseiller a donc voulu que le Sommet mette l'accent sur l'action et l'identification de quelques défis dont le premier est de collecter les connaissances et l'information pour comprendre le travail de la biodiversité en faveur du développement durable, soit sa place dans l'économie et les marchés. Il a plaidé pour davantage de programmes de recherches. Au titre du deuxième défi, il a cité le renforcement des capacités humaines et institutionnelles ainsi qu'à un financement plus adéquat de la protection de la biodiversité.

A cet égard, le Conseiller a souligné que la décision des Etats d'octroyer 2,92 milliards de dollars au Fonds pour l'environnement mondial ne suffit pas. Cette somme, a-t-il dit, ne représente même pas 1% du total des subventions agricoles. Parlant d'un autre défi, il a mis l'accent sur celui de donner un visage humain à la mondialisation et d'assurer une répartition équitable de ses avantages. Le manque d'équité est un aspect essentiel du problème, a-t-il dit avant de faire état des efforts du PNUE en matière de biodiversité. Il a conclu en espérant que le Sommet sonnera le début d'une période plus active, caractérisée par des actions plus concrètes dans le domaine de la biodiversité.

M. HAMDALLAH ZEDAN, Secrétaire exécutif de la Convention sur la biodiversité, a estimé que la diversité biologique est une des forces motrices du développement durable. Elle permet de créer tout un éventail de biens et de servies dont dépendent les économiques nationales et les populations pauvres qui vivent en zones rurales. C'est pourquoi, il est indispensable de s'adapter à un environnement qui change et qui est menacé par l'intervention de l'homme. La Convention sur la biodiversité qui a émané du Sommet de la Terre de 1992 revêt donc une importance cruciale et représente un instrument capital pour l'utilisation durable des éléments naturels. Il s'agit du traité le plus juste qui existe en matière de développement durable. Des progrès ont été réalisés en dix ans, notamment par le biais de la signature mise en place de certains accords internationaux qui ont permis d'affirmer l'importance de la diversité biologique. Les liens entre la diversité biologique et les changements climatiques ont également pu être soulignés. Ces accords représentent des instruments utiles pour développer des politiques et formuler des programmes d'action. Des progrès ont été accomplis en matière d'établissement de partenariats et l'adoption du Protocole de Carthagène représente une avancée considérable en matière de sécurité biologique.

Il faut cependant lever les obstacles qui empêchent la bonne mise en oeuvre de programmes de travail adoptés lors des conférences internationales, a souligné le représentant, car des obstacles politiques, institutionnels, économiques et financiers subsistent. Les mécanismes réglementaires qui existent n'ont quant à eux toujours pas été pleinement appliqués. Il est par conséquent indispensable d'intégrer la diversité biologique dans les plans et les activités sectoriels nationaux. Il faut aussi éliminer les problèmes de nature économique qui dissimulent les causes réelles de l'inaction, à savoir le manque de volonté politique. Le commerce mondial et les politiques environnementales doivent devenir complémentaires. Le représentant a insisté sur la nécessaire participation de toutes les parties prenantes, notamment les populations autochtones, et sur l'importance du partage équitable des bénéfices.

Échange de vues sur la biodiversité

Ouvrant le débat, l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sommet de Johannesburg, M. Jan Pronk, a demandé à la représentante des jeunes si elle considérait que leurs parents avaient suffisamment fait pour prévenir la perte de diversité biologique. Répondant par la négative, la représentante a jugé que sans mesures de protection de la biodiversité il n'est pas envisageable de garantir un avenir sûr pour l'humanité. Pour sa part, le représentant des populations autochtones a considéré que les politiques n'avaient pas suffisamment fait pour conserver et protéger la diversité biologique et pas été à l'écoute des populations autochtones qui ont une expertise et suffisamment de connaissances en la matière. Se tournant vers le monde scientifique, M. Pronk s'est interrogé sur l'état des connaissances scientifiques susceptibles d'aider les gouvernements à appliquer de bonnes politiques en la matière. La représentante du monde scientifique a jugé que le vrai problème ne réside pas tant dans le manque de connaissances que dans les pressions exercées pour transformer certaines zones de biodiversité en zones de production agricole.

Pour le représentant de l'Union mondiale pour la nature (IUCN), les connaissances scientifiques ne sont pas suffisantes pour mieux évaluer et anticiper sur la destruction des écosystèmes. Il a proposé la définition d'une clause de "feed back look" qui permettrait aux politiques de tenir compte des enjeux scientifiques dans leurs processus de décision. Interrogée à son tour, la représentante du monde des affaires a loué le concept de partenariats qui permettent de travailler de manière transectorielle et de s'attaquer aux causes des pertes de biodiversité. Elle a suggéré d'intéresser davantage les communautés locales à la notion de biodiversité et d'encourager le monde des affaires à tenir compte de la préservation de la biodiversité parallèlement au rendement. M. Pronk a demandé à la représentante si son intervention traduisait un changement d'attitude dans le secteur privé et le monde des affaires, ce à quoi elle a répondu que le monde des affaires est favorable à une meilleure redistribution des bénéfices et à une prise en compte de certaines valeurs mais considère qu'il n'est pas possible de renoncer à produire et à se développer.

Pour la représentante des collectivités locales, il est souvent trop tard lorsqu'on se rend compte que les écosystèmes disparaissent, d'où l'importance de sensibiliser les enfants notamment et les populations au niveau local sur les enjeux de la préservation de la biodiversité. Le représentant de la FAO a souligné la nécessité de tenir compte de la diversité culturelle et de la gestion de la biosphère. Le représentant des agriculteurs a admis que sa corporation a une énorme responsabilité dans la mesure où elle doit alimenter le monde et préserver l'environnement. D'où l'importance de nouer des partenariats pour préserver l'environnement et de mobiliser des ressources à cette fin car les exploitants agricoles ne peuvent, sans assistance financière, préserver la biodiversité.

Le représentant du PNUE a estimé qu'il n'est pas besoin de mettre en place de nouveaux instruments en matière de diversité biologique mais qu'il importe désormais de les appliquer. La notion de biodiversité reste très controversée tout comme les notions de gestion et de cogestion qui sont des concepts qui doivent être mieux expliqués et définis. La représentante des organisations non gouvernementales (ONG) a estimé que les populations rurales sont conscientes de la destruction de la biodiversité et que ce qui importe, ce n'est pas de les sensibiliser à la protection de la biodiversité mais de promouvoir des changements radicaux dans les modes de production et de consommation. Elle a déclaré que pour les ONG, l'Agenda de Doha est très préoccupant car il suppose la déréglementation de l'agriculture et de l'industrie.

La révolution verte exige que l'on soit attentif, a souligné un représentant du grand groupe des agriculteurs de Nouvelle-Zélande. Ce qu'il faut, a-t-il dit, c'est améliorer les systèmes de production et s'assurer de la compatibilité des produits et de l'environnement. Il est tout à fait possible d'améliorer la biodiversité tout en augmentant la productivité, a affirmé le représentant de l'Union internationale pour la protection de la nature et des ressources naturelles qui a illustré ses propos en citant l'exemple de la culture du café à l'ombre des arbres permettant de préserver

l'habitat des oiseaux. Voulant rappeler l'aspect social de la gestion des écosystèmes, la représentante du grand groupe des syndicats a fait part des mécanismes de coopération avec d'autres secteurs économiques dans le domaine par exemple de la gestion des forêts. La détérioration du tissu social qui fait suite à la déperdition de la biodiversité a été souligné par la représentante du grand groupes des femmes qui a aussi souligné le rôle des femmes dans la protection de la biodiversité et de la gestion des écosystèmes.

Y a-t-il conflit entre les impératifs de la préservation de la biodiversité et de l'économie de marché? Pour répondre à cette question, la représentante du grand groupe "commerce et industrie" a invoqué les modèles émergeants dans l'industrie forestière qui montrent les grands avantages de l'implication des communautés, des syndicats et des femmes. L'accent mis sur la modification de la production et l'atténuation de ses effets négatifs sont des données essentielles, a-t-elle concédé. La question des subventions agricoles n'est pas en soi le problème, a souligné le représentant de l'Union internationale pour la protection de la nature et des ressources naturelles. Le grand défi, selon le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) est de convaincre l'opinion publique de l'importance de la biodiversité pour la survie de la planète. Des recherches élaborées sont effectuées sur le lien entre l'économie et l'écologie, a indiqué la représentante du grand groupe du monde scientifique pour répondre aux préoccupations de l'UNESCO. Les scientifiques doivent sortir de leur tour d'ivoire et travailler avec les autres grands groupes dont les populations autochtones et les travailleurs. Il faut aussi réviser les Accords sur les droits de propriété intellectuelle touchant au commerce (TRIPS) de l'OMS, a estimé pour sa part la représentant des ONG en dénonçant que ces Accords permettent le brevetage des formes de vie. Il faut aussi, a-t-elle ajouté, condamner les politiques macroéconomiques qui sapent la durabilité de l'environnement et les réformes requises.

L'information et l'éducation ne suffisent pas, a estimé quant à lui le représentant des syndicats. Il faut avant tout mettre en place des mécanismes pour garantir la mise en oeuvre des plans d'action en matière de biodiversité afin de ne pas transférer le fardeau de la protection de l'environnement aux travailleurs. Des choix politiques doivent être formulés.

Le représentant des populations autochtones a dénoncé l'appropriation indue des connaissance ancestrales des populations autochtones et a lancé un appel pour que les individus et les groupes qui usurpent et s'approprient ces connaissances soient jugées et punies.

Le Ministre de l'environnement du Royaume-Uni, a estimé qu'il faut agir pour gérer efficacement les ressources naturelles. C'est pourquoi, il est indispensable de définir des objectifs clairs ainsi que des échéanciers précis en matière de mise en oeuvre des programmes d'action visant à protéger la biodiversité. Il faut également promouvoir un écotourisme viable et mettre en place des partenariats entre l'industrie et les gouvernements afin de promouvoir le secteur de la forêt et contrôler l'abattage illégal d'arbres. Enfin, le Ministre a lancé un appel pour que des réponses soient apportées aux problèmes posés par la destruction des stocks halieutiques en particulier par la pêche illégale.

La Ministre de l'environnement de l'Équateur a fait savoir que dans la province des Îles Galápagos, le revenu par habitant est trois fois supérieur au reste du pays et que cela représente un exemple réussi de gestion durable de l'écotourisme. C'est pourquoi elle a estimé qu'il est nécessaire de transformer la biodiversité en ressource stratégique. La communauté andine a quant à elle conçu une stratégie de protection de la biodiversité et défini des objectifs clairs en ce qui concerne les enjeux que représente une biodiversité bien soignée.

Le Ministre de l'environnement et des forêts de l'Inde a jugé que la conservation et l'utilisation des ressources biologiques doivent se fonder sur un partenariat avec les communautés locales. C'est le cas en Inde où le Gouvernement développe une stratégie qui contraint les parties prenantes à assumer leurs responsabilités dans ce partenariat chacune à leur niveau d'intervention. Il faut faire preuve de prudence au niveau international et mettre en place un mécanisme de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité pour que les bénéfices de l'exploitation des richesses des pays en développement soient redistribuées justement et équitablement, a-t-il jugé. Le Ministre a plaidé en faveur de la création de capacités de diversité biologique dans les pays en développement mais en conditionnant l'introduction d'espèces étrangères avec de bonnes clauses de sauvegarde. Abordant le lien entre santé et diversité, le Ministre a prôné un partage accru des connaissances traditionnelles pour la fabrication de médicaments.

Le Ministre d'État à l'environnement de l'Ouganda a souligné que la pauvreté est une des causes de l'épuisement de la biodiversité tout comme le déboisement. Le bois est utilisé comme seule source de combustible à près de 96% pour ce qui est de l'Ouganda par exemple. Aussi, le Ministre a-t-il regretté que les efforts de mise en valeur des ressources hydrauliques soient critiqués par certaines ONG et d'autres groupes de pression qui veulent empêcher le développement de ces nouvelles ressources énergétiques. Pourtant, l'argument selon lequel les barrages détruisent l'environnement est-il relevable comparé au déboisement en cours, a interrogé le Ministre. Il a insisté sur la mise en œuvre de la Convention sur les changements climatiques et souhaité que le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) soit envisagé comme un mécanisme de financement de la prévention de la biodiversité des forêts en Afrique. Il a souligné l'importance de prévenir dans les pays en développement l'introduction des organismes génétiquement modifiés.

Le représentant du Groupe du monde du commerce et de l'industrie a admis que la biotechnologie et les OGM ne sont pas une solution simple à tous les problèmes mais a jugé qu'ils peuvent permettre d'améliorer les cultures, comme ça a été le cas aux États-Unis, en Argentine, au Canada ou en Afrique du Sud. Ils contribuent à la diminution de l'impact négatif de l'agriculture sur l'environnement notamment par la fin de l'utilisation des pesticides.

Il faut fonder les décisions sur les données et analyses scientifiques, a estimé le représentant du Japon en souhaitant une intensification de la recherche. Il a souhaité la création de réseaux de conservation régionaux pour la protection des écosystèmes importants tels que les zones forestières. C'est le manque de volonté politique qui empêche les progrès en la matière, a ajouté le représentant en concluant sur la question de la protection des ressources marines. Il a appelé les Etats, la FAO et les organisations de pêcherie régionales à déployer davantage d'efforts. Il faut analyser les différents aspects liés à l'accès aux ressources naturelles et à l'usage qui en est fait, a dit à son tour le représentant de la République tchèque avant de demander à tous les pays qui abritent une grande partie de la biodiversité mondiale de ne pas "hypothéquer l'avenir à long terme pour des gains à court terme".

A son tour, le représentant du Bénin a cité comme défi le renforcement des capacités dans le domaine de la conservation des ressources biologiques. Il faut aussi, a-t-il dit, aider les pays les moins avancés (PMA) à mettre en oeuvre leur document stratégique pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique, et leur assurer l'accès aux ressources financières en allégeant les mécanismes de financement du FEM. Il est également nécessaire de promouvoir la synergie entre les différentes conventions en vue de leur efficacité sur le terrain et de reconnaître la pauvreté comme un défi important pour les problèmes de la biodiversité. Plaidant aussi pour la promotion des pratiques endogènes positives et l'intégration des femmes à la gestion durable de la diversité biologique, le représentant a proposé de diminuer la pression sur les ressources biologiques par des actions alternatives génératrices de revenus. Il a conclu sur la nécessité d'accorder à la désertification et à la déforestation toute l'importance requise.

La Ministre des affaires étrangères de l'Arménie a formulé le souhait que les scientifiques soient autorisés à communiquer leurs connaissances en matière de biodiversité. Elle a également estimé qu'il est important de déterminer la valeur économique de la biodiversité et de mesurer la valeur des connaissances détenues par les peuples autochtones ainsi que la répercussion réelle des activités humaines sur l'environnement.

Le Ministre de la population et de l'environnement du Népal a pour sa part lancé un appel à la communauté internationale afin de préserver les forêts tropicales, les montagnes et les écosystèmes. Le Népal dispose d'une très grande variété biologique dont la préservation est importante pour le peuple népalais mais également pour la communauté internationale dans son entier.

Intervenant au nom de l'Union européenne, le Ministre de l'environnement du Danemark s'est félicité de l'importance accordée à la question de la biodiversité par le Sommet mondial pour le développement durable. En 2001, les chefs d'Etat de l'Union européenne ont accepté de réduire de moitié la perte de la biodiversité d'ici à 2010 et la Commission européenne a introduit une stratégie en faveur de la préservation de la biodiversité dans les domaines de l'agriculture, de la pêche, de la conservation des ressources naturelles et de la coopération pour le développement.

Le Sommet de Johannesburg doit représenter un élan politique. Le Plan d'action doit permettre une harmonisation des politiques et des activités sectorielles des gouvernements et des secteurs directement touchés mais également des secteurs économique et commercial. Il doit aussi assurer une répartition juste et équitable des bénéfices et réaffirmer la nécessité de mettre en oeuvre le Protocole de Carthagène sur la biosécurité.

Le Ministre de l'hydraulique, de l'environnement et de la lutte contre la désertification du Niger s'est inquiété de la dégradation de la biodiversité, en particulier dans la région saharo-sahélienne. Il a fait part de la mise en place, au Niger, d'un cadre institutionnel de suivi de préservation de la biodiversité qui est un programme à dimension humaine. 50 millions d'arbres adaptés à l'aridité du climat au Sahel sont plantés chaque année, a souligné le Ministre, tandis que le Niger a mis en oeuvre un programme de gestion en partage de la biodiversité d'un parc national avec le Tchad et le Bénin. La communauté internationale doit aider au renforcement des capacités nationales, a-t-il dit, s'inquiétant de l'impact négatif des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur la diversité biologique pour les communautés locales. Il a souligné le lien indissociable entre désertification et pauvreté.

Le Ministre de l'environnement de l'Autorité palestinienne a souligné l'importance de la biodiversité pour la Palestine qui est une des zones les plus riches en matière de biodiversité. Il a illustré son propos en mentionnant les programmes de protection des ressources naturelles mis en œuvre par son Gouvernement, notamment concernant la protection des voies suivies par les oiseaux migrateurs. La zone de Gaza a été désignée comme zone protégée par les dirigeants palestiniens en matière de gestion de la biodiversité, a-t-il ajouté, tout comme le développement de l'écotourisme a été identifié comme une source de revenus pour les collectivités locales. Le Ministre a toutefois souligné les problèmes posés par l'occupation israélienne pour la protection de la biodiversité en Palestine.

Au nom du groupe des Jeunes, le représentant du Conseil mexicain pour la jeunesse a exigé des actions au lendemain de ce Sommet, sans attendre encore un Johannesburg +5 ou +10. Les générations futures sont sous-représentées lorsqu'il s'agit de débattre des enjeux du futur, a-t-il regretté. S'agissant des produits alimentaires génétiquement modifiés, ils doivent passer par un mécanisme de certification afin de pouvoir être réversibles en cas de danger constaté pour les écosystèmes.

Le Ministre de l'environnement des Seychelles a souligné que les petits États insulaires en développement ont une diversité biologique très riche mais demeure des plus menacées en raison du réchauffement de la planète. 46% de la superficie des Seychelles est protégée, a-t-il souligné, regrettant que les États insulaires comme les Seychelles soient isolés au niveau commercial et ne disposent pas de moyens financiers car ils ne font pas partie des pays les moins avancés. Pourtant, a-t-il souligné, les défis sont considérables et la menace est grande pour les petits États insulaires en développement qui souhaitent l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto.

Le Ministre de l'environnement de la Norvège a proposé l'établissement d'un groupe scientifique chargé de suivre les changements en matière de biodiversité, à l'instar du groupe sur le changement climatique. Il faut respecter les engagements pris et mettre fin à la déperdition de la biodiversité d'ici 2010, a insisté le représentant en demandant à tous les pays d'appliquer toutes les décisions de la Convention sur la diversité biologique en ce qui concerne, en particulier la répartition des avantages de la biodiversité et la gestion des forêts. Il a conclu en annonçant un partenariat entre la Norvège et le PNUE dans le domaine du renforcement de capacités en Afrique.

Le Ministre de la sylviculture, de la pêche et de l'environnement du Gabon s'est posé la question de la gestion de la biodiversité pour les populations rurales et autochtones en particulier. Il a dit que la question des capacités et des partenaires qui en Afrique "ne sont pas toujours vertueux loin s'en faut" pose un problème. Il a souhaité que les partenariats de type 2 soient accompagnés d'un certain nombre de mesures de sauvegarde. Souhaitant revenir sur la question de la santé, discutée ce matin, le Ministre a souhaité qu'Ebola soit au nombre des endémies que le monde scientifique se doit de prendre en charge.

Le Secrétaire d'Etat au logement et à l'environnement des Pays-Bas a estimé que la question de la biodiversité est la pierre angulaire du développement durable et que le plan d'action doit contenir des propositions visant à réduire la perte de la biodiversité de 10% d'ici à 2010.

Le Ministre de l'environnement et de la biodiversité de l'Egypte a fait savoir qu'il existe dans son pays 23 parcs protégés qui couvrent 9% de la superficie totale de l'Egypte. Ils représentent des écosystèmes intégrés qui comportent des espèces animales et végétales mais aussi biologiques. Le développement durable se traduit en Egypte par la mise en oeuvre de programmes liés à l'écotourisme. Nous faisons également participer les organisations non gouvernementales et la société civile à nos activités. L'Egypte manque de pluies, a regretté le Ministre qui a expliqué que c'est la raison pour laquelle son pays utilise l'eau potable pour la production alimentaire et les eaux traitées pour la création de forêts dans les déserts.

Le représentant du Mexique a rappelé qu'a eu lieu dans son pays en février 2002 la première réunion ministérielle des pays sur la Convention relative à la diversité biologique. Cette réunion avait pour objectif, entre autres, de mieux comprendre l'importance de la conservation de la biodiversité et de reconnaître le droit des peuples autochtones à disposer d'un environnement viable. En matière de biodiversité, a poursuivi le représentant, il faut développer le renforcement des capacités pour le développement en protégeant la biodiversité au travers de différents mécanismes et d'une formation à l'environnement afin d'accroître les connaissance nécessaires tout en donnant un nouvel élan à la recherche biotechnologique. Il faut promouvoir des alliances avec des pays tiers et encourager la participation du secteur privé ainsi que celle de la société civile.


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