Le Sommet en direct Sommet mondial pour le développement durable

Département de l'information
- Division de l'information et des médias - New York
Site de l'ONU
Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002
ENV/DEV/J/32
4 septembre 2002

Table ronde 4

METTRE EN COMMUN LES RESSOURCES AU NIVEAU REGIONAL POUR REPONDRE A DES BESOINS COMMUNS EST UN PRELABLE EN MATIERE DE MOBILISATION DES RESSOURCES

La quatrième et dernière table ronde sur "les moyens de passer à l'Action" organisée en parallèle des délibérations plénières du Sommet mondial sur le développement durable, s'est tenue ce matin sous la Présidence de M. Bharrat Jagdeo, Président de la République du Guyana. A cette occasion les intervenants - dont une dizaine de chefs d'Etat et de Gouvernements et Ministres - ont insisté sur la nécessité de mettre en commun les efforts et resources au niveau régional pour répondre aux besoins structurels communs. A cet égard, le Secrétaire à l'aménagement du territoire du Paraguay a cité les efforts des pays d'Amérique du Sud qui se sont concertés voilà deux mois pour lancer des initiatitives communes en matière de transport, énergie et communication.

Alors que le Président du Cap-Vert a exhorté les pays développés à respecter les 0,7% de leur PNB en matière d'APD, et que le représentant de la Gambie a demandé l'application de conditions à la délivrance de ces fonds, car nous observons que 70% de l'APD identifié n'arrive pas à ce pays destinataire, Le représentant de la République démocratique du Congo a évoqué le problème du remboursement de l'aide au développement, le poids de la dette et le problème de l'affectation effective de l'aide en citant qu'un dollars investi dans les pays du Sud rapporte 3 dollars aux pays du Nord. le Président du Guyana a déclaré qu'il ne fallait pas se focaliser sur l'APD, car il existe de multiples sources de financement grâce à des coopérations diverses et notamment la sensibilisation du secteur privé au niveau local. Dans le même ordre d'idées, le Premier Ministre du Belize à donné l'exemple de son pays qui a mis en place au niveau local un fonds de conservation des zones protégées, fruit d'une coopération entre les secteurs public et privé, auquel chaque touriste ou visiteur doit contribuer à hauteur de 3,75 dollars. Le Ministre des Pêches et de la recherche marine des Iles Salomon s'est demandé comment attirer les investisseurs dans son pays aux ressources pourtant conséquentes. Les gouvernements du Nord doivent stimuler les investissements directs dans les pays défavorisés. A ce sujet, Le président de la République de Guyana, a dit qu'il faut comprendre que les pays les moins avancés font face à des logiques et pressions différentes du fait de l'absence de standards. Le Minsitre de l'Aménagement du terriroire de l'Iraq a fustigé la mauvaise utilisation de l'aide au développement en soulignant que le rôle des pays développés est essentiel, tout comme la paix est un élément préalable à développement durable. La représentante du réseau des femmes pour le développement durable a regretté que l'aide au développement ne soit pas utilisée équitablement et a souligné la nécessité de mettre en œuvre de la parité homme-femme. Le représentant de l'Association mondiale des villes et des collectivités locales a lancé un appel pour que soit annulée la dette et que l'on accorde une aide plus conséquence.

En matière de cohérence des institutions internationales Le Ministre de l'agriculture, du développement et des forêts du Maroc a suggéré que le Fonds mondial pour l'environnement soit restructuré pour qu'il puisse financer des projets contre la désertification et la déforestation. Le Secrétaire général de l'OCDE - qui représente 30 pays les plus industrialisés dans le monde, 70% de la production industrielle et 18% de la population mondiales - s'est dit convaincu que l'OCDE du fait de ses moyens doit être le fer de lance en matière de développement durable. C'est pourquoi, il a lancé le programme d'aide au développement de l'OCDE pour passer des mots à l'acte. Il a souligné l'incohérence des pays de l'OCDE en matière de politique d'APD et les obstacles qu'ils dressent en matière d'ouverture des marchés. Pour le Directeur exécutif du PNUE, il demeure une grande incohérence du fait que les droits à la propriété intellectuelle pour les connaissances des plus défavorisées n'est pas assurée. Il a regretté que les cerveaux africains fuient leur pays pour s'installer dans les pays développés. Le président du Guyana, et le Directeur du Programme de l'environnement de la région du Pacifique sud ont demandé la création d'un Forum des pays les plus pauvres pour qu'ils puissent être entendus, constatant que les petits n'ont pas les moyens de se faire entendre. Le représentant des peuples autochtones tout comme Le représentant des jeunes ont prôné le droit des peuples autochtones à avoir accès à la propriété et à la gestion des ressouces de leurs terriroires. Action 21 est un programme paradoxal, parce que les droits juridiques sur nos territoires ne sont pas reconnus a ajouté le représentant des peuples autochtones en se demandant quelle part de l'APD est destinée aux peuples autochtones?

En ce qui concerne les moyens d'améliorer la coopération locale ou mondiale pour favoriser les objectifs dans les cinq domaines prioritaires cités par les Secrétaire général (WEHAB), le Ministre canadien de l'environnement a souligné l'importance de la coopération avec le secteur privé, plutôt que les ONG, aux motivations réelles mais aux moyens limités. En matière de reboisement et de gestion des forêts, le recours au secteur privé a été déterminant au Canada. Le Ministre suisse au développement a déclaré que nous devons commencer à travailler chez nous et redistribuer notre aide en fonction des objectifs liés aux cinq domaines prioritaires (WEHAB). La coopération ne sera pas suffisante, il faut gagner la confiance de public. Le Premier Ministre du Belize et le Président du Cape-Vert ont exhorté les Nations Unies et les gouvernements des pays développés à gagner en efficacité dans la coordination des différentes activités et programmes, afin d'éviter les doubles emplois. Il y a beaucoup de chevauchements entre les différents pays impliqués dans tel ou tel programme. Le Directeur général de l'Unesco a reconnu cette nécessité en précisant que les Nations Unies ont lancé le " Groupe de développement " dont l'objectif est de coordonner les programmes et fonds qui relèvent de l'autorité directe du Secrétaire général, de façon à gagner en efficacité. Ce n'est peut-être pas suffisant, a-t-il reconnu, car il doit y avoir une coordination avec les autres institutions internationales, comme l'OCDE ou la Banque mondiale. La représentant de la Gambie a évoqué le recours à l'investissement direct étranger comme un moyen d'aider les pays en développement à appliquer leurs projets économiques en regrettant qu'ils n'aient pas les moyens d'attirer ces investissements. Le représentant des entreprises, président du Conseil mondiale des entreprises pour le développement durable a souligné la contribution déterminante que peuvent apporter les entreprises en ce domaine, notamment sur la façon de mener les affaires, avec transparence et dans un souci de respect des codes éthiques. Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne et le Ministre de l'agriculture, du développement et des forêts du Maroc ont souligné la nécessité d'une aide régionale et internationale pour leur permettre de régler les problèmes liés à l'eau, la délimitation des eaux, la lutte contre la désertification et la production agricole.

S'agissant du renforcement des capacités, le Premier Ministre du Belize a déclaré qu'il faut commencer au niveau local en mobilisant le secteur privé au niveau national pour qu'il comprenne les enjeux du développement. La banque mondiale et les autres institutions internationales essayent de nous enfermer dans leur vision des choses. Le Président du Guyana a évoqué les problèmes structurels qui font que les ressources sont mal utilisées et s'est posé la question de savoir comment, une fois que les gens sont formés, empêcher la fuite des cerveaux et des compétences, inquiétude également partagée par le Secrétaire général de l'OCDE. Le président de la Fédération des producteurs agricoles a évoqué le régime foncier des terres et la nécessité de tisser des liens entre les organisations agricoles du Nord et du sud pour favoriser les transferts de compétences et de technologies agricoles. Le directeur exécutif de l'Académie des sciences du Tiers monde a souligné l'efficacité de la coopération Sud-Sud grâce a des projets soutenus par des fonds du Nord, pour appuyer le renforcement des capacités des PMA. Pour le représentant de l'Association mondiale des villes et des collectivités locales, la coopération entre les villes du Nord et du Sud est capitale en matière de renforcement des capacités et de promotion de la solidarité. Le représentant des jeunes a proposé la création de conseils de représentants des jeunes aux niveaux national, régional et mondial. Reprenant la parole le Ministre paraguayen de l'aménagement du territoire a souligné la nécessité de renforcer les ministères de la planification des différents pays et si l'on veut garantir l'accès aux marchés au pays en développement, il faut renforcer les systèmes de contrôle de qualité de ces pays.

En ce qui concerne l'apport de la science, le Directeur exécutif du PNUE a exhorté les acteurs du développement durable à veiller à ce que les décisions prises le soient sur des fondements scientifiques dans un souci de légitimation. Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a souligné la nécessité de voir ces technologies adaptées aux réalités de l'environnement des pays en développement.. Le Directeur exécutif de l'Académie des sciences du Tiers Monde a déclaré que les gouvernements doivent s'inspirer des meilleurs supports scientifiques possibles au service du développement durable et des cinq domaines prioritaires.

Pour ce qui est des nouvelles dynamiques que peut lancer ce Sommet en matière de coopération et de solidarité le Ministre Suisse au développement dénoncé le manque de crédibilité de la communauté internationale, qui n'a pas permis aux pays les moins avancés d'être réellement entendus. Il a regretté que ce Sommet n'a pas été l'ocasion de s'affirmer comme une véritable plate-forme d'expression pour les plus démunis. Pour le Directeur exécutif du PNUE ce Sommet est déjà une victoire en matière de solidarité ne serait-ce que par la présence du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable. De son côté le Ministre de l'agriculture, du développement et des forêts du Maroc a déclaré que si toutes les parties concernées, pays développés, pays en développement, société civile et secteur privé assument les responsabilités qui leur incombent, le Sommet peut s'affirmer comme une étape décisive pour atteindre les objectifs de développement durable. Le Ministre de l'Aménagement du terriroire de l'Iraq a regretté que l'on ait attendu dix pour organiser ce Sommet, mais il faudrait organiser des réunions au niveau continental, qui se tiendraient régulièrement. Pour la Directrice générale du réseau international pour les écovillages seules des approches systémiques seront efficaces si nous voulons passer aux actes au niveau local.

A l'issue des débats, il a été annoncé qu'une synthèse des débats de ces quatre tables rondes sera présentée lors de la cérémonie de clôture de ce Sommet et qu'un rapport figurera dans le rapport final du Sommet mondial pour le développement durable.


Résumés des réunions
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