Pourquoi l'albatros ? Informations sur Monterrey Conférence internationale sur le financement du développement - Monterrey, Mexique du 18 au 22 mars 2002 Accueil ONU Arabe Chinois Anglais Espagnol Russe
 

Face à la dette


Les pays ont pu effectivement relever le niveau de leurs investissements par l'emprunt - mais ce faisant, certains se sont fortement endettés, ce qui a compromis leur aptitude à satisfaire les besoins de leur population et à assurer la croissance économique. La Conférence internationale sur le financement du développement peut permettre de parvenir à un consensus quant aux moyens nécessaires pour sortir enfin des pièges de la dette et pour susciter la volonté politique à cette fin.

C'est au début des années 80 que l'endettement excessif des pays en développement à l'égard des créanciers extérieurs est devenu pour la première fois un problème généralisé. Les niveaux d'endettement élevés ont engendré des crises de balance des paiements, l'augmentation des taux d'intérêt ayant entraîné un accroissement des montants à rembourser. Parallèlement, du fait des chocs provoqués par les prix du pétrole et de la récession économique dans les pays industrialisés qui constituaient des marchés d'exportation, les pays en développement endettés n'ont pu effectuer de remboursements.

Dans le même temps, les pays les plus pauvres, en particulier les 49 pays les moins avancés (PMA), ont contracté des emprunts de plus en plus importants, essentiellement auprès de gouvernements et des institutions financières internationales. En 1976, seulement deux PMA sur 28, selon les données disponibles, avaient des rapports de la dette extérieure au produit intérieur brut (PIB) de plus de 50% et des rapports de la dette extérieure aux exportations totales supérieurs à 200%. Mais en 1987, deux tiers de ces pays avaient franchi ces seuils. Cette année-là, 19 PMA, essentiellement d'Afrique, ont sollicité le rééchelonnement de leur dette auprès du Club de Paris.

Au début des années 90, le 'Plan Brady' a permis de réduire la dette de la plupart des pays à revenu intermédiaire en crise à l'égard des banques mais le problème de la dette s'est poursuivi, s'aggravant même dans les pays à faible revenu. En 1998 par exemple, le rapport dette/PIB du Mozambique avait atteint 210,8%, celui du Laos 93,3% et celui du Soudan 162,5%.

En 1998, le montant total des paiements effectués par les PMA au titre de la dette s'est élevé à 4,4 milliards de dollars, ce qui représente en gros 12% de leurs exportations totales. Toutefois, ce montant substantiel ne représentait que les paiements effectifs et pas les paiements dus. La même année, les arriérés ont représenté 30,4% de l'encours de la dette.

Toutefois, à la fin des années 90, il était évident que non seulement les pays à faible revenu mais aussi les pays à revenu intermédiaire fortement endettés étaient toujours empêtrés dans la dette. Les pays étaient toujours vulnérables du fait des crises liées au remboursement de la dette: ce fut d'abord le Mexique, puis les pays d'Asie de l'Est, la Fédération de Russie, l'Equateur, l'Ukraine et le Pakistan, et enfin la Turquie et l'Argentine. En outre, étant donné que ces pays avaient moins recours au financement des banques internationales et de plus en plus aux émissions d'obligations internationales, il n'y avait pas de mécanismes généralement acceptés pour restructurer les obligations au titre du service de la dette lorsqu'une crise se déclenchait.

L'importance que revêt l'appui financier et technique, notamment l'allègement de la dette, pour les pays en développement à faible revenu et à revenu intermédiaire fortement endettés a fait l'objet de discussions pendant les préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Monterrey (Mexique) en mars 2002. Les participants ont demandé que les institutions multilatérales telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale fassent preuve de plus de souplesse et qu'un allègement de la dette soit rapidement consenti aux PMA, aux petits Etats insulaires et aux pays sans littoral ainsi qu'aux pays pauvres qui ont connu des catastrophes naturelles, qui pâtissent de crises graves dues à la détérioration des termes de l'échange ou qui sortent d'un conflit.

Les questions d'orientation concernant la dette des pays à revenu intermédiaire sont examinées dans le document de base sur la "réforme du système". Les préoccupations particulières des pays à faible revenu sont présentées ci-dessous.

Initiative en faveur des pays pauvres très endettés

Pendant les préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement, des gouvernements ont demandé une mise en oeuvre rapide et complète de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), le principal programme international pour l'allégement de la dette d'un groupe des pays les plus pauvres et les plus endettés du monde. Lancée par la Banque mondiale et le FMI en 1996, elle fait suite à la pression de l'opinion publique suscitée par une coalition d'organisations non gouvernementales conduite par Jubilee 2000. Plusieurs ONG continuent d'exiger un règlement intégral de la crise de la dette des PPTE et des autres pays.

A la différence de précédents mécanismes d'allégement de la dette, l'Initiative PPTE tient compte de la nécessité de réduire substantiellement l'encours de la dette, y compris, pour la première fois, celle due au FMI, à la Banque mondiale et à d'autres institutions multilatérales. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas suffisant. L'Initiative a été renforcée en 1999 afin d'assurer un allégement "plus large, plus profond et plus rapide" qui viserait à appuyer plus directement la lutte contre la pauvreté. Vingt-quatre des 42 pays admissibles à l'Initiative ont passé une étape décisive, dénommée "point de décision". Ils devraient, à terme, bénéficier d'un allégement du service de leur dette à hauteur de 36 milliards de dollars.

L'Initiative renforcée permettra de réduire de moitié l'encours de la dette de ces pays et d'environ un tiers le service de la dette. Néanmoins, même cette avancée est compromise car les prix des produits généralement exportés par les pays pauvres continuent de baisser et le commerce international pâtit du marasme économique actuel.

L'un des arguments avancés pendant les préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement est qu'il faudrait évaluer l'aptitude d'un pays à rembourser des prêts à l'aune de sa capacité de financer des programmes en vue de réaliser les objectifs de développement du Millénaire, et que le remboursement de la dette ne devrait pas empêcher d'atteindre ces objectifs. (Les objectifs du Millénaire, dont l'engagement à réduire de moitié la pauvreté extrême dans le monde d'ici à 2015, ont été adoptés par 147 chefs d'Etat et de gouvernement et par un total de 191 pays au Sommet du Millénaire tenu au Siège de l'Organisation des Nations Unies en septembre 2000.)

Les représentants des pays en développement ont aussi instamment demandé que l'allégement accéléré de la dette des pays pauvres très endettés n'entraîne ni une réduction de l'aide reçue ni une augmentation des taux d'intérêt payés par les autres pays en développement. Pour ne pas détourner des ressources destinées au financement du développement, soutiennent-ils, l'allégement de la dette doit aller de pair avec une augmentation de l'aide publique au développement, essentiellement sous forme de subventions et de prêts à des conditions très avantageuses.

 

 

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12 février 2002

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