Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée
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Durban, Afrique du Sud
31 Août – 7 septembre 2001
DR/D/4
30 août 2001

 

M. KOFI ANNAN INVITE LES ONG À COMBATTRE LE RACISME OÙ QU'IL SE MANIFESTE

Intervenant cet après-midi devant le Forum des organisations non gouvernementales (ONG), le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a remercié le pays hôte, en soulignant le caractère symbolique du choix de l'Afrique du Sud qui accueille la Conférence mondiale contre le racisme. Il a fait observer que ce pays a offert un exemple au monde entier. Il a ajouté qu'il ne fallait pas oublier que la société civile avait été à l'avant-garde de la lutte contre l'apartheid et que cette lutte avait mobilisé des populations de toute la planète et marqué en quelque sorte l'avènement d'une société civile mondiale. C'est ainsi que M. Annan a salué la présence de la société civile mondiale qui a guidé et inspiré les délégués officiels qui seront présents à la Conférence demain. Il a déclaré qu'aucune Conférence des Nations Unies ne pouvait se tenir sans implication des ONG réunies en forum. Le Secrétaire général a fait observer que chaque conférence donne une dimension mondiale au thème abordé, crée de nouveaux réseaux et associe de nouveaux partenaires et de nouveaux Etats, et débouche parfois sur une campagne mondiale.

Il a salué la présence de nouvelles communautés qui pourront trouver, aux Nations Unies, un forum qui leur permettra de faire part de leurs préoccupations. M. Annan a fait notamment allusion à la présence des Roms et des Sinti représentés à Durban, à celles des victimes de discriminations basées sur le travail ou l'origine et qui sont venus d'Asie du Sud, du Japon et d'Afrique de l'Ouest, ainsi qu'à celle des Américains d'origine africaine et d'organisations représentant les travailleurs migrants.

Le Secrétaire général a noté que des groupes qui, jusqu'ici, avaient axé leurs efforts sur des questions très variées liées notamment à la pauvreté, le VIH/sida ou autres incapacités, les jeunes, la parité entre les sexes, le trafic des personnes et la prostitution, l'intolérance religieuse, les conflits, l'environnement, et bien sûr, les droits de l'homme et les droits des minorités étaient également représentés à Durban.

"Vous êtes ici parce que vous avez découvert que le racisme est lié à chacune de ces questions. Il aggrave tout autre forme d'oppression et de discrimination. Aussi longtemps qu'il persistera, les défavorisés auront peu de chance d'y échapper", a souligné le Secrétaire général, conscient que de nombreux participants estiment que leurs préoccupations ne sont pas représentées de manière appropriée à la Conférence elle-même et craignent qu'elles ne soient pas reflétées de façon adéquate - ou peut-être pas du tout - dans la Déclaration et le Programme d'action. "Mais votre colère et votre frustration peuvent être cruciales si vous les véhiculez par le biais d'un mouvement antiraciste dans le monde entier, par lequel vos différentes luttes convergeront", a fait remarquer M. Annan.

Les textes adoptés dans le cadre de la conférence ne modifieront rien, à moins que les peuples comme les vôtres oeuvrent avec leurs gouvernements pour en assurer le suivi et pour en garantir la mise en oeuvre. Il faut établir des repères permettant de vérifier si les gouvernements s'en sont tenus à leurs engagements.

Des manifestations du racisme peuvent être décelées dans les secteurs de l'emploi et du commerce, qui constituent un des domaines les plus importants de la lutte contre la discrimination. C'est pourquoi demain, sous les auspices du Pacte global pour le partenariat avec le secteur privé qu'il a conclu, il y a deux ans, le Secrétaire général et Mme Mary Robinson s'entretiendront avec des employeurs et des dirigeants syndicaux sur le racisme. "Nous devons les sensibiliser à nos responsabilités associer à notre lutte", a souligné le Secrétaire général.

Au nombre de ses observations devant le Forum des ONG, le Secrétaire général a appelé les participants à éclairer les zones d'ombre où le racisme persiste dans chaque société.

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