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In Memoriam - En mémoire des membres de la famille des Nations Unies
qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre
qui a secoué Haïti le 12 janvier 2010

Philippe Charles Claude Rouzier, 1946 - 2010 

Responsable des affaires civiles (Haïti)

Philippe Charles Claude Rouzier

Philippe Rouzier, originaire d'Haïti, était Responsable des affaires civiles pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis avril 2009.

Philippe étudia à l'Université Catholique de Louvain en Belgique, dont il obtint un Doctorat en économie. Il commença sa vie professionnelle en tant qu'Assistant de recherche pour le Département d'économie de la University of Michigan à Ann Arbor, aux États-Unis.

Il devint rapidement professeur d'économie à l'Université Laval de Montréal, au Canada. Il regagna cependant Haïti au début des années 1980. « Il pensait qu'il serait plus utile en Haïti qu'au Québec », explique un ami.

À son retour en Haïti, il occupa le poste d'Économiste en chef pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il rédigea le Rapport national sur le développement humain 2006 pour Haïti, qui abordait les questions de pauvreté et de vulnérabilité.

Auparavant, Philippe travailla au Ministère de la planification, où il joua un rôle central dans la mise en place du Centre pour la planification technologique et l'économie appliquée, centre d'enseignement et de recherche (CTPEA). Considéré par beaucoup comme une réussite incontestable, le Centre est resté détaché de toute ambition politique et continuait à offrir à Haïti d'excellents économistes, planificateurs et statisticiens. « Philippe était un professeur aimé des étudiants du CTPEA », note un ami.

À sa retraite du PNUD en 2006, Philippe devint consultant pour la MINUSTAH, se focalisant sur les stratégies de réduction de la pauvreté et la compilation d'indicateurs quantitatifs, continuant le travail initié par le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP).

Économiste reconnu, membre de l'« Association haïtienne des économistes », ancien conseiller du Président René Préval et membre de l'équipe d'économie de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, Philippe rédigea deux ouvrages sur la politique et les conditions économiques en Haïti, Échange et développement (1981) et En deux ans comme en deux siècles (1989). En collaboration avec d'autres professionnels haïtiens, Philippe écrivit Mandat pour changer l'histoire : des positions de principe pour une concertation (1993), et contribua à de nombreux rapports du PNUD, traitant de sujets tels que les conditions de vie en Haïti, les zones industrielles en Haïti et la question des travailleurs haïtiens sur le marché du travail de la République dominicaine.

Philippe était fier de la création de l'« Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) », qu'il mena lorsqu'il prit sa retraite. Au cours des mois précédant sa mort, Philippe travaillait sur les objectifs du Millénaire pour le développement. Il espérait que ces derniers contribuent à l'amélioration des conditions de vie du peuple haïtien.

« Philippe était un économiste imaginatif et rigoureux qui avait publié de nombreux articles et deux ouvrages. C'était un fonctionnaire productif, un professionnel dévoué, un co-fondateur, leader et fervent supporter de l'Association des économistes haïtiens, un citoyen politiquement engagé, toujours motivé par le bien-être de tous les haïtiens », explique un ami.

Philippe était en compagnie de son épouse, Marilise, et de leurs amis, Mireille et Georges Anglade, lorsque se produisit le séisme qui détruisit leur maison dans la banlieue de Port-au-Prince. Un ami explique que l'épouse de Philippe venait de sortir de la maison pour se rendre à sa voiture lorsque la maison s'écroula en une seconde.

Philippe laisse derrière lui son épouse, Marilise Neptune, leurs trois fils et trois petits-enfants.