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In Memoriam - En mémoire des membres de la famille des Nations Unies
qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre
qui a secoué Haïti le 12 janvier 2010

Philippe Dewez, 1947 - 2010

Conseiller spécial du Président haïtien (Belgique)

Philippe Dewez

Philippe Dewez, de nationalité belge, travaillait depuis un mois en tant que Conseiller spécial du Président haïtien sous l'égide de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), lorsqu'il est décédé dans le séisme.

Originaire de la ville de Namur, Philippe suivit une formation d'ingénieur à l'Université catholique de Louvain, de 1965 à 1971. Il y obtint une licence en génie civil, ainsi qu'une maîtrise en gestion industrielle. Il exerça ses premiers emplois à la Coopération technique belge, à la Société namuroise de diversification et à Oxfam.

Avant de travailler à l'Organisation des Nations Unies, il fut employé à la Banque interaméricaine de développement, au service de laquelle il voyagea énormément au cours de ses 20 ans de carrière, au cours d'affectations aux États-Unis, en Bolivie, au Salvador, et au Guatemala et en Haïti (3 ans).

Luis Alberto, le Président de la Banque interaméricaine de développement, explique que « Philippe avait une relation extraordinaire avec Haïti. Il consacra une grande partie de sa vie professionnelle au développement de ce pays. »

« Philippe s'était gagné le respect et l'affection de ses collaborateurs et des centaines de personnes avec lesquelles il travaillait à travers toute la région. C'était un professionnel consciencieux, qui avait choisi à plusieurs occasions des affectations pénibles dans des cadres difficiles », a-t-il ajouté.

Philipe mit fin à ses fonctions de représentant de la banque en novembre 2009.

Un ami rapporte : « Parfois, il me disait qu'il ne voulait pas être banquier ou bureaucrate, qu'il voulait travailler en coordination plus étroite avec les gens, afin d'aider plus directement les plus pauvres à surmonter leurs lacunes, à protéger leur santé et leurs conditions de vie, et de contribuer à faire des droits de l'homme une réalité. Je crois que ces raisons l'ont décidé à quitter [la banque] pour s'engager auprès de la Mission de l'ONU en Haïti, et à relever le plus grand défi de sa vie. »

L'épouse de Philippe, Nieves Alvarez, employée à l'UNICEF, et qui a survécu au séisme, décrit ainsi son mari : « Philippe était merveilleux, modeste, aimant, toujours souriant, désireux d'aider les autres. Il s'identifiait aux personnes dans le besoin, sans vouloir être sous le feu des projecteurs. Il était là et il supervisait, mais tout en encourageant chacun à agir selon ses capacités de manière responsable et indépendante. »

Un ancien collègue et ami explique : « Philippe avait énormément de qualités individuelles, père de famille, époux et travailleur humanitaire. Il était déterminé et engagé, et n'abandonnait jamais son travail humanitaire. [Il] désirait ardemment continuer à travailler pour Haïti, pays auquel il avait consacré sa vie. »

Philippe aimait passer du temps avec son épouse avec laquelle il partageait « le goût pour le sudoku, le tennis, les voyages et la marche, qui leur permit de découvrir des lieux magnifiques dans les pays où ils vécurent ensemble », dit-elle.

Philippe, qui avait une famille nombreuse, laisse le souvenir d'un bon père, qui était fier et proche des ses enfants, malgré la distance.

« Pour résumer, Philippe était pleinement satisfait de sa vie. Il est mort en faisant ce qu'il aimait, dans le pays qu'il aimait », conclut sa femme.

Philippe était trilingue, il parlait couramment l'anglais, le français et l'espagnol.

Philippe laisse derrière lui son épouse, Nieves Alvarez, et ses six enfants.