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Enfin, des signes de progrès dans la lutte contre le sida

En Afrique subsaharienne, le nombre des nouvelles infections est en baisse

Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA.

Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA
Photo ONU / Evan Schneider

Selon un communiqué publié fin novembre 2009 par ONUSIDA, le nombre de nouvelles infections par le VIH pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne a baissé de 25 pour cent depuis le milieu des années 1990, et que, selon certains indicateurs, l’épidémie aurait atteint son niveau maximal en 1996.

Selon ONUSIDA, cette baisse est principalement due au succès des programmes de prévention et d’éducation qui ont enfin commencé à modifier les comportements des personnes exposées à des risques élevés, parmi lesquelles les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les travailleurs et travailleuses de l’industrie du sexe, les utilisateurs de drogues injectables et, particulièrement en Afrique, les jeunes femmes.

En Afrique du Sud par exemple, l’utilisation d’un préservatif pendant les premiers rapports sexuels a plus que doublé entre 2002 et 2008 pour tourner autour de 64,8 pour cent. Parmi les pays les plus affectés par l’épidémie, le Zimbabwe, la Zambie et la Tanzanie ont tous signalé une baisse constante du nombre des nouvelles infections. Dans le cas du Zimbabwe, ce taux baisse régulièrement depuis dix ans sous l’influence des programmes de prévention et d’éducation qui ont convaincu les adultes sexuellement actifs à réduire les risques auxquels ils s’exposent et à limiter le nombre de leurs partenaires.

Le traitement destiné à prévenir l’infection à la naissance des nouveau-nés par leur mère séropositive a aussi eu des résultats probants. Selon ONUSIDA, le pourcentage de femmes qui reçoivent ce traitement a été multiplié par cinq entre 2004 et 2008 pour atteindre 45 pour cent, ce qui a permis d’obtenir une forte baisse du nombre de bébés naissant avec le VIH. L’organisation estime que pour la seule année 2008, 400 000 nouvelles infections de ce genre ont été prévenues à travers le monde.

« Le nombre de nouvelles infections par le VIH et de décès causés par le sida est en train de baisser en Afrique subsaharienne », a confirmé à Afrique Renouveau Michel Sidibé, le Directeur exécutif d’ONUSIDA. « La chute du nombre d’infections est le résultat des effets positifs d’une action de prévention ‘sur plusieurs fronts’ du VIH », une approche qui associe l’éducation du public, l’accès à des préservatifs et à d’autres méthodes de prévention. C’est aussi le résultat de l’affaiblissement des pratiques discriminatoires et des préjugés dont sont victimes les séropositifs et les personnes exposées à des risques d’infection élevés, ainsi que de la promotion de comportements sexuels plus responsables.

« Grâce à l’amélioration de l’accès à la thérapie antirétrovirale dans les pays en développement, nous constatons une chute du nombre de décès causés par le sida » par comparaison au nombre de personnes victimes de la maladie, explique M. Sidibé. « Fin 2008, on estime que dans les pays à bas et moyens revenus, 4 millions de personnes bénéficiaient d’un traitement antirétroviral. »

Bien que ce chiffre ne représente qu’environ 44 pour cent des Africains qui auraient besoin de ces médicaments, il traduit néanmoins une remarquable amélioration de l’accès aux traitements. En 2003, signale le communiqué, seulement 2 pour cent des Africains qui en avaient besoin pouvaient y accéder. Les antirétroviraux sont désormais administrés à des patients à des stades plus avancés de la maladie, mais leur diffusion s’est plus généralisée en Afrique au cours des dernières années à la suite de la baisse de leur prix et de la résolution des conflits portant sur les brevets et les règles du commerce international.

Malgré ces progrès, avertit M. Sidibé, les taux d’infection en Afrique subsaharienne restent cinq fois plus élevés que dans les autres régions du monde.  « Le sida continue à évoluer. Il en faudra bien davantage pour maîtriser l’épidémie. Les pays doivent adopter une approche fondée sur la prévention en ciblant ceux qui présentent les risques d’infection les plus élevés. »

Source : Afrique Renouveau, Janvier 2010