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Objectif 2 : Protection des moyens de subsistance

2.1. Évaluation de l'impact de la grippe aviaire sur la situation économique et la pauvreté

27. À la fin de l'année passée, la FAO a développé des outils de survie afin d'aider à faire face à l'impact économique et social des épidémies d'IAHP et à obtenir des mesures de contrôle à tous les niveaux. Des études de cas sur l'impact sur les marchés utilisant ces outils et d'autres mesures analytiques ont été menées en Turquie et en Égypte en collaboration avec le PAM et l'UNICEF. Au cours de ces études, des données ont été recueillies sur l'impact de l'IAHP sur les moyens de subsistance, ainsi que sur le contrôle de l'IAHP dans les zones les plus pauvres de ces pays. Les études ont montré que, quelles que soient les maladies, elles sont toutes difficiles à contrôler lorsque le marché est en plein chaos. Elles ont également mis l'accent sur le besoin de mesures que les gouvernements et le secteur privé doivent prendre pour atténuer l'impact sur le commerce, telles que des informations cohérentes fournies par des sources fiables. Un symposium du Groupe international sur les viandes et produits laitiers (IGG) tenu à Rome en novembre 2006 a fourni aux gouvernements et aux importants protagonistes de ce secteur l'occasion de discuter de l'impact sur les marchés et des stratégies d'atténuation — bien que les impacts soient désormais bien compris, peu de résultats ont été obtenus à ce jour en matière d'atténuation.

28. Les études KAP au Cambodge et dans la RPD du Laos menées par Care, suivies d'évaluations des moyens de subsistance par la FAO au début 2007, ont aidé à mieux comprendre les problèmes de survie dans les pays où les très petits groupes ruraux prédominent, et où les soins animaliers sont fournis par des ONG et des actions locales.

29. En Indonésie, la FAO travaille actuellement en étroite collaboration avec le gouvernement, ainsi qu'avec le secteur de la volaille et les associations de fermiers et de commerçants avicoles, dans le but d'évaluer l'impact des récents changements apportés aux politiques de contrôle de l'IAHP dans la province de Djakarta. Au Vietnam, avec l'aide financière de la Banque mondiale et de l'OMS, la FAO a collaboré avec des partenaires nationaux pour étudier l'impact des mesures de biosécurité sur l'état des chaînes avicoles et sur l'accès des petits propriétaires aux marchés, ainsi que pour identifier les problèmes liés aux différences entre les sexes dans la conception des programmes de contrôle de l'IAHP. Les études mettent l'accent sur le besoin de tenir compte des implications pour la survie lors de la mise en place de changements politiques qui entraîneront des modifications à long terme dans la structure du secteur. 

30. Il était important d'étudier et de synthétiser le travail qui a été mené sur trois ans dans divers pays. À cette fin, une réunion a été tenue par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural du Vietnam et par la FAO en mars 2007 pour réviser le travail accompli depuis 2004 par plusieurs agences sur l'impact socioéconomique, afin de fournir des indications au MARD qui pourra alors redéfinir les stratégies à venir. Des documents remis lors de la réunion technique tenue à Rome (en juin 2007) résumaient les défis à court, moyen et long terme ainsi que les défis institutionnels. Les implications de l'IAHP et de son contrôle sur les moyens de subsistance ont été résumées dans un dossier sur les politiques du programme de Soutien des moyens de subsistance qui sera publié dans un avenir très proche.

2.2. Projets d'indemnisation et pratiques recommandées
2.3. Mécanismes d'indemnisation et développement d'autres moyens de subsistance

31. Des investigations sur le paiement d'indemnités par la Banque mondiale, la FAO, l'OIE et l'International Food Policy Research Institute (IFPRI) ont donné lieu à la publication d'un rapport largement distribué. La FAO a également développé des directives pour venir en aide aux pays qui sont en train d'établir une stratégie d'indemnisation, et des ateliers de travail sur le paiement d'indemnités ont été créés en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient. Dans les pays où des plans d'indemnisation sont en cours de négociation, le HCR, en collaboration avec la FAO, aide les autorités nationales à garantir que les réfugiés reçoivent une indemnité équivalente à celle reçue par la population du pays hôte dans des conditions économiques semblables.

32. Les études menées jusqu'à présent par la FAO et ses partenaires ont montré qu'un plan d'indemnisation, bien qu'il incite à signaler les cas d'IAHP et qu'il aide à rembourser les pertes directes, ne peut couvrir toutes les pertes de moyens de subsistance causées par la lutte contre les maladies du bétail. Il en résulte que la FAO a aidé un certain nombre de pays à formuler des stratégies et des directives techniques pour des élevages de volaille sûrs au sein de divers systèmes agricoles et installations de commercialisation et de traitement.

33. En Égypte, le travail de la FAO, du PAM et des partenaires locaux améliore la capacité de repérer et de cibler les groupes les plus vulnérables ayant besoin d'une protection spéciale. En Indonésie, l'OIM, en collaboration avec la FAO, les autorités nationales et les ONG locales, mène des discussions de groupes cibles avec les populations migrantes en se basant sur des directives développées à cette fin, afin d'évaluer les connaissances, les attitudes, les pratiques et les croyances en matière de grippe aviaire. Les informations recueillies seront utilisées pour analyser l'impact de la grippe aviaire sur les moyens de subsistance de ces communautés. Au Kenya, l'OIM lance un projet avec l'OMS, la FAO et les ministères de la Santé et de l'Agriculture sur l'identification d'autres façons de sécuriser les moyens de subsistance des populations urbaines migrantes dont la volaille pourrait être touchée par l'IAHP. Les informations recueillies au cours de ces activités aideront au développement de programmes ayant pour but de générer d'autres sources de revenus pour les migrants. Le PNUD a fourni une aide aux gouvernements de la Côte d'Ivoire, de Djibouti, de l'Égypte, du Ghana, du Nigeria, de la Serbie Monténégro et du Togo lorsqu'ils conçoivent et mettent en place des mécanismes visant à maintenir les moyens de subsistance des personnes rendues vulnérables suite aux mesures de lutte contre la grippe aviaire et aux éventuelles conséquences d'une pandémie. La politique du programme PAM sur l'usage de l'aide alimentaire pour les populations touchées par la grippe aviaire a été rédigée et incorporée dans le Guide du programme de l'organisation. Mais le travail est loin d'être terminé.

Lacunes et défis persistants

34. Alors qu'une indemnité est offerte dans la plupart des pays touchés par la grippe aviaire, plusieurs d'entre eux ont besoin d'un soutien supplémentaire (principalement d'un financement, mais également d'une expertise) afin de permettre le développement de meilleurs plans, l'identification des bénéficiaires et des types de pertes, l'indemnité au taux recommandé de 75 à 100 % d'une valeur commerciale établie pour les volailles abattues, et le développement de systèmes de paiement pratiques. Toutefois, maintenir les moyens de subsistance des communautés touchées par l'impact de la grippe aviaire nécessite d'autres mesures que l'indemnité seule, car celle-ci n'empêche pas les chocs causés aux marchés et ne fournit pas suffisamment de soutien pour réhabiliter ceux qui ont souffert des pertes indirectes.

35. Les chocs causés aux marchés par le refus du consommateur d'acheter de la volaille en cas d'épidémie d'IAHP ont eu un impact considérable sur l'économie. Outre l'indemnité, il est nécessaire de se concentrer sur d'autres modes de soutien, tel que faciliter la réhabilitation des fermiers dont les volailles sont abattues d'office, afin de résister aux chocs du marché et de minimiser l'impact indirect de la grippe aviaire sur les autres secteurs. Les mesures de lutte contre la grippe aviaire doivent être mieux ciblées, elles doivent avoir des approches multidisciplinaires pour analyser la structure et le fonctionnement des secteurs de la volaille nationaux et les autres secteurs touchés de manière indirecte, les chaînes de commercialisation nationales et régionales, et la mise à disposition d'outils et de méthodes, utilisés par les équipes nationales des Nations Unies lorsqu'elles aident les autorités nationales.

36. L'aide devrait se porter en particulier sur l'atténuation des chocs et la participation du secteur privé dans le partage des risques et des responsabilités. Des recommandations sont également nécessaires sur les moyens de subsistance et sur les implications pour l'environnement des modifications structurelles à long terme dans le secteur de la volaille, en mettant l'accent sur les groupes vulnérables. Enfin, une communication à grande échelle afin de faire participer les décideurs, les secteurs privés et les ONG est également nécessaire.

37. Pour pouvoir fournir un support constructif aux pays qui se battent pour maintenir les moyens de subsistance de tous les secteurs de leurs économies, touchés par la grippe aviaire (y compris le tourisme et la main d'œuvre des marchés), la FAO et ses partenaires, le PAM, l'OIT, l'OMT, le PNUD, l'OIM et le HCR, auraient besoin de bien plus de financement que les sommes reçues à ce jour et celles-ci devraient être utilisées à moyen terme plutôt que dans des programmes d'urgence.