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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Samedi 28 septembre 2013

Son Excellence Navinchandra Ramgoolam, Premier Ministre, Ministre de la défense, de l’intérieur et des communications extérieures, et Ministre de la fonction publique et des réformes administratives de la République de Maurice

Navinchandra Ramgoolam
Résumé de la déclaration

M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de Maurice, a estimé que la question des changements climatiques doit être une des principales priorités de l’agenda international.  Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui a été publié hier est sans équivoques, a-t-il souligné, nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer le fait que les êtres humains sont en train de mettre la planète en danger et aucun pays ne peut s’estimer à l’abri des effets néfastes des changements climatiques.  M. Ramgoolam a exhorté la communauté internationale à conclure, d’ici à 2015,  un accord international et juridiquement contraignant sur les changements climatiques.  Il a également jugé nécessaire d’adopter, lors de la prochaine Conférence des parties qui se tiendra à Paris, un traité « universel et ambitieux » capable de répondre aux préoccupations concrètes de chacun, y compris les États les plus vulnérables.

M. Ramgoolam a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs définis dans le Cadre d’action de Hyogo, se félicitant ensuite de la tenue, en 2015, au Japon, de la Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe.  Il a également dit espérer que la troisième Conférence internationale des petits États insulaires en développement, qui se tiendra l’an prochain à Samoa, permettra de bâtir un partenariat plus actif et plus collaboratif inter-États et entre eux et la communauté internationale.

Le programme de développement pour l’après-2015, a enchaîné le Premier Ministre, doit comprendre une feuille de route sur la création d’un système économique mondial interconnecté fondé sur le postulat que toutes les économies sont interdépendantes.  S’il a reconnu la nécessité de mettre sur pied un cadre de développement commun, M. Ramgoolam a néanmoins estimé que celui-ci devait comprendre des échéances et des stratégies de mise en œuvre différenciées, tenant compte des différents niveaux de développement.  Il a également insisté sur le rôle de la coopération et des partenariats aux niveaux régional et international, et a par ailleurs jugé nécessaire de permettre aux pays en développement d’être davantage impliqués dans le processus de prise de décisions économiques au niveau mondial.

Le Premier Ministre a appelé l’ONU à occuper un rôle de chef de file dans l’élaboration d’une « vision mondiale pour les océans » capable d’élargir l’espace économique des petits États insulaires en développement tout en veillant à la gestion durable des ressources.  La santé de nos économies dépendra de la santé de nos océans, a-t-il fait observer.  M. Ramgoolam a expliqué que Maurice avait lancé un dialogue national pour faire de l’économie des océans un des principaux piliers de son développement.  Il a donc appelé la communauté internationale à appuyer les activités liées au développement de l’économie marine.  Ce faisant, et en dépit de leur petite taille, s’est-il expliqué, les petits États insulaires peuvent devenir de grands États océaniques et surmonter leurs nombreuses vulnérabilités.

M. Ramgoolam a dénoncé le « démantèlement » de l’archipel des Chagos par la puissance coloniale qui s’est fait, a-t-il affirmé, en violation du droit international et lequel a eu pour effet de laisser le processus de décolonisation de Maurice inachevé.  Il s’est notamment insurgé contre le fait que le Royaume-Uni ne manifeste, a-t-il affirmé, aucune intention de trouver une issue à cet « épisode honteux de son passé colonial ».  Il a annoncé qu’un accord-cadre avait été conclu avec le France pour assurer la cogestion de l’île de Tromelin, « sans préjudice de la souveraineté de Maurice ».

M. Ramgoolam a conclu en attirant l’attention sur la Conférence ministérielle africaine sur l’intégration régionale qui s’est tenue à Maurice. 

Source: AG/11430