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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Vendredi 27 septembre 2013

Son Excellence Franciscus Cornelis Gerardus Maria Timmermans, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas

François Hollande
Résumé de la déclaration

M. FRANCIS TIMMERMANS, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a fait observer que cette année marque le centenaire de la création du Palais de la paix à La Haye, siège de la Cour internationale de Justice et de la Cour permanente d’arbitrage.  Mais alors que les festivités ont permis de donner un nouvel élan au règlement pacifique des différends, des scènes d’une violence inouïe se sont déroulées en Syrie, et des dizaines d’autres personnes ont été tuées à Nairobi par des terroristes, a-t-il dénoncé.  « Les instruments et les mécanismes destinés à mettre un terme à de tels abus ont été mis place, mais qu’est-ce qui les empêche donc de fonctionner? » s’est-il demandé.  M. Timmermans a exhorté la communauté internationale à faire en sorte que le terrorisme ne puisse jamais triompher et il l’a invitée à investir et appuyer l’ONU de la manière la plus effective qui soit. Il a notamment réclamé l’élaboration d’un agenda cohérent capable de renforcer l’ordre juridique international, assorti d’un « puissant agenda » en faveur du développement, d’une stratégie pour le désarmement et d’une attention marquée envers le respect des droits de l’homme.

M. Timmermans a averti que la situation en Syrie pose une menace évidente à la paix et à la sécurité internationales.  Il a dénoncé le fait que les parties aux prises en Syrie ne respectent pas les normes internationales relatives à la protection des populations civiles, faisant néanmoins observer que la communauté internationale a elle aussi des responsabilités à assumer en la matière.  Le Ministre néerlandais a ensuite fait savoir que les Pays-Bas appuient la proposition que les membres permanents du Conseil de sécurité s’abstiennent de recourir à leur droit de véto lors des votes destinés à mettre un terme aux atrocités de masse, identifiées à l’occasion du Sommet mondial de 2005.  M. Timmermans a également réclamé la comparution en justice des responsables de l’attaque chimique du 21 août en Syrie, précisant que si les autorités syriennes se voient dans l’impossibilité de le faire, elles peuvent demander à la Cour pénale internationale d’agir.  Le cas échéant, le Conseil de sécurité doit intervenir, a-t-il estimé.  Il a également insisté sur la nécessité de faire participer les femmes syriennes à la résolution pacifique du conflit.

Le Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas a ensuite fait savoir que son gouvernement appuie les efforts déployés par les États-Unis et la Fédération de Russie pour réduire leurs arsenaux nucléaires stratégiques.  Il a aussi annoncé que les Pays-Bas accueilleront, au mois de mars prochain, à La Haye, le Sommet sur la sécurité nucléaire, dans le but, a-t-il expliqué, d’insuffler un nouvel élan aux efforts déployés pour renforcer la sécurité nucléaire et prévenir le terrorisme nucléaire grâce à la signature et à la mise en œuvre de l’accord conclu « au plus haut niveau multilatéral ».

M. Timmermans a par ailleurs jugé nécessaire d’encourager les pays à reconnaître la jurisprudence obligatoire de la Cour internationale de Justice, mais également à se rendre compte de l’utilité et de la souplesse de l’arbitrage comme moyen de régler les différends.  Il importe également de réduire les obstacles qui entravent le règlement pacifique des différends en proposant des alternatives, a–t-il ajouté.  Le Ministre a insisté sur l’importance de la médiation comme moyen de prévenir les crimes graves.  Il a également fait observer que le renforcement des systèmes juridiques nationaux devrait permettre d’éviter d’avoir recours à la CPI.  Enfin, M. Timmermans a fait savoir que son gouvernement portera une attention poussée à la protection des défenseurs des droits de l’homme ainsi qu’à la promotion des droits des membres de la communauté LGBT et des femmes.

Parlant du programme de développement pour l’après-2015, le Ministre des Pays-Bas a voulu que celui-ci mette l’accent sur l’aide, le commerce et l’adoption de politiques cohérentes en matière de développement durable, sans oublier la promotion des droits des femmes et du droit à la santé sexuelle et reproductive.  M. Timmermans a également jugé nécessaire de renforcer la synergie entre les politiques liées aux changements climatiques et les politiques de réduction de la pauvreté, notamment dans les domaines de l’eau et de la sécurité alimentaire.

Source: AG/11429