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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Jeudi 26 septembre 2013

Son Excellence Christopher Loeak, Président de la République des Îles Marshall

Christopher Loeak
Résumé de la déclaration

M. CHRISTOPHER J. LOEAK, Président des Îles Marshall, a fait part de l’optimisme que lui inspire l’évolution diplomatique sur la question syrienne, estimant néanmoins que la voix commune de la communauté internationale s’est faite entendre trop tard.  Ce n’est d’ailleurs qu’un exemple parmi d’autres d’une liste croissante des prix tragiques de l’inaction, a-t-il dénoncé.

M. Loeak a parlé de l’adoption, ce mois-ci, par les petits États insulaires en développement, de la Déclaration de Majuro sur le leadership climatique.  Il a indiqué que son pays est sur la bonne voie pour achever la solarisation de ses îles extérieures, et que la région dans son ensemble œuvre pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre grâce au « Pacific New Energy Drive ».  Le message que nous voulons envoyer à nos partenaires mondiaux, les plus grands pollueurs, est clair: si nous pouvons le faire, vous pouvez le faire aussi.  Le Président a exhorté les dirigeants du monde à s’engager « dans un esprit ouvert » l’année prochaine, au Sommet convoqué par le Secrétaire général sur les changements climatiques.  « C’est la mer qui monte, ce n’est pas l’île qui se noie, et je ne me reposerais pas tant que mes confrères ne se seront pas engagés à agir, non pas par intérêt économique mais par un sentiment de responsabilité commune », a prévenu M. Loeak.

Soulignant que les océans et les ressources halieutiques sont une véritable ressource mondiale, le Président a également voulu que les océans soient dûment inclus dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a fait savoir que les États du Pacifique assument un rôle de chef de file dans la gestion équitable des pêches et qu’ils parviennent par là-même à augmenter leur croissance économique.  Cependant, a-t-il déploré, en dépit de toutes les « marques de sympathie entendues à la Plénière », la protection de la pêche est trop souvent la victime des intérêts commerciaux à court terme de nos partenaires.  Il a dénoncé la menace brandie par des « nations éloignées » d’imposer des sanctions sur les pêches, « sans doute pour punir nos efforts de protection », s’inquiétant notamment du fait que cela n’aide en rien le développement régional, ni la sécurité alimentaire dans le monde.

Pour M. Loeak, la tenue, l’an prochain à Samoa, de la « réunion internationale des petits États insulaires et des partenaires au développement », doit être l’occasion de bien réfléchir à la question de savoir si la soif des terres rares enfouies dans les fonds marins et la faim des pêches intensives sont vraiment plus importantes que le droit des petits États insulaires au développement économique et à la protection de leur environnement.

Pour les dirigeants de ces États, a estimé le Président, le moment est venu de lancer leur propre partenariat et de collaborer à cette fin.  Ils ont déjà jeté les bases d’un dialogue sans précédent pour améliorer le partenariat avec l’ONU, s’agissant des catastrophes naturelles, du développement et de la protection de l’environnement.  L’ONU doit renforcer sa présence dans nos pays si elle tient à être véritablement « Unie dans l’action », a-t-il commenté, avant d’appeler à des discussions directes entre l’ONU et sa région.

Le Président a rappelé le rôle joué par l’ONU, pendant la guerre froide, lorsque les essais nucléaires ont été autorisés dans sa région.  Bien que les États-Unis, ancienne puissance administrante des Îles Marshall, n’aient toujours pas reconnu leur responsabilité, M. Loeak s’est dit encouragé par l’engagement déclaré du Secrétaire général à répondre à l’impact toujours réel des essais nucléaires dans la région du Pacifique.

Source: AG/11428