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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Jeudi 26 septembre 2013

Son Excellence John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana

John Dramani Mahama
Résumé de la déclaration

M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a d’abord rendu hommage au poète ghanéen Kofi Awoonor, tué lors de l’attaque terroriste qui a eu lieu à Nairobi,  la semaine dernière.  M. Awoonor, âgé de 78 ans, était aussi professeur, ancien ambassadeur du Ghana au Brésil et à Cuba et ancien Président du Conseil d’État, un conseil consultatif présidentiel.  Il avait aussi été Envoyé du Ghana auprès des Nations Unies, a indiqué le Président. 

Malgré cette période de terrorisme, le Président s’est dit heureux de venir, comme l’année dernière, avec de bonnes nouvelles du Ghana et du continent africain.  L’Afrique est debout et droite.  Elle marche résolument vers la stabilité politique et la prospérité économique.  Avec confiance, elle poursuit sa route vers l’harmonie ethnique et religieuse.  L’année dernière, a ajouté le Président, j’ai dit que le Ghana n’accepterait en aucun cas d’être utilisé pour déstabiliser les autres pays.  Il s’est donc enorgueilli des progrès en Côte d’Ivoire et au Mali. 

La démocratie, a estimé le Président, est un système qui se bâtit sur plusieurs décennies, un processus qui nous pousse vers une perfection qu’on sait hors de portée mais que l’on doit pourtant continuer à approcher, et, cette année, le Ghana a su surmonter les remous, après les dernières élections, s’est réjoui le Président.  La victoire du Ghana n’est pas isolée, le Kenya a vécu la même expérience. 

Au plan économique, le Président a exprimé sa détermination à mettre fin au chômage des jeunes, grâce à un fonds pour le développement des entreprises et l’emploi des jeunes.  Six des dix économies les plus dynamiques au monde sont en Afrique, a-t-il souligné, en reconnaissant que cette croissance ne s’est pas traduite en emplois productifs.  L’Afrique a créé 37 millions de salariés, au cours des dix dernières années, mais 63% de sa population active est encore piégée dans un travail peu rémunéré ou dans l’économie informelle.  Quelque 50% de sa population ayant moins de 35 ans, l’Afrique doit transformer son économie.

Le Ghana, par exemple, ne peut continuer à être exportatrice de matières premières et de produits de base.  Il doit faire de la valeur ajoutée et mettre fin aux simples exportations de grains de cacao, d’or brut, de pétrole, de gaz et de bauxite, pour finir par importer les produits raffinés et manufacturés à partir de ses propres matières premières.  En plaçant le concept de valeur ajouté au centre de son économie, le pays pourra créer des emplois pour les jeunes. 

Pour ce faire, il a besoin, comme toute l’Afrique, d’investisseurs locaux et étrangers.  Bien souvent, a reproché le Président, l’Occident suppose, et d’ailleurs à tort, que l’Afrique ne connaît pas sa valeur.  Nous la connaissons, a affirmé le Président, mais ce que nous voulons ce ne sont pas des marques de sympathie mais des partenariats, « pour pouvoir tenir debout sur nos propres jambes ».  Ce ne sont pas des dons que nous recherchons mais des opportunités car nous avons déjà montré qu’au bon moment et en saisissant la bonne occasion, l’Afrique peut réussir.  Le Président a en effet conclu en attirant l’attention sur les progrès enregistrés par son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l’élimination de la pauvreté et de la faim, objectifs que le Ghana a réalisés avant les délais impartis.

Source: AG/11428