Haut de page

Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Jeudi 26 septembre 2013

Son Excellence Nicos Anastasiades, Président de la République de Chypre

Nicos Anastasiades
Résumé de la déclaration

M. NICOS ANASTASIADES, Président de Chypre, a invité la communauté internationale à se souvenir des principes de la Charte des Nations Unies et a précisé qu’il n’était pas un « idéaliste romantique », mais plutôt un « réaliste pragmatique » qui espère la pleine et inconditionnelle mise en œuvre des principes et valeurs de l’ONU.  Il a ajouté qu’il n’y avait pas de doute sur les contributions multidimensionnelles des Nations Unies, mais il a relevé qu’il était important de renforcer le rôle des Nations Unies et de garantir l’effectivité de ses décisions et actions.  Il a ainsi expliqué que lorsque les décisions ou résolutions inspirées par le droit international ou condamnant les violations aux droits de l’homme ne sont pas mises en application, cela apparaissait comme un encouragement ou même une récompense à l’arbitraire. 

Le Président a pris exemple de son pays qui, a-t-il rappelé, a été violemment divisé depuis près de 40 ans, en dépit des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité qui appellent à sa réunification et au retrait des forces d’occupation.  Il a indiqué qu’en dépit de difficultés économiques dont le pays fait face, il était déterminé à œuvrer sans relâche et avec détermination à trouver un accord définitif et viable, afin que toutes les communautés de Chypre puissent connaître la prospérité.  M. Anastasiades a rappelé également qu’il a fait savoir au Secrétaire général des Nations Unies que la situation actuelle était inacceptable, et que sa prolongation aurait encore plus de conséquences négatives sur les Chypriotes grecs et turcs.  Il a, dans ce contexte, appelé de nouveau la Turquie et les Chypriotes turcs de son pays à faire montre de la même détermination et du même engagement en devenant des partenaires dans l’effort de réunification pour une nation chypriote pacifique, sécurisée et prospère.

Il a ensuite fait référence au discours du Président de la Turquie, M. Abdullah Gül, qui a dénoncé devant l’Assemblée générale, mardi dernier, le rejet par les Chypriotes grecs des propositions soumises en 2004 par la partie turque.  Il a expliqué que ces mesures avaient été désapprouvées par un processus démocratique, et que cela ne constituait pas une excuse pour ne pas continuer à œuvrer pour une solution juste au désaccord qui les sépare.  Il a tout de même salué le fait que la Turquie ait accepté des réunions avec les négociateurs de la communauté chypriote grecque, et a dit espérer que cela pourrait déboucher sur un accord.  Il a souhaité que cet élan soit suivi par des mesures audacieuses qui pourraient être déterminantes pour une solution profitable aux deux parties et à tous les acteurs du processus. 

Le Président a en outre indiqué avoir soumis des propositions parmi lesquelles le retour des habitants originels dans la ville fantôme de Famagusta, sous la supervision de l’ONU et en accord avec la résolution 550 (1984)du Conseil de sécurité.  Il a également estimé que pour éviter un nouveau cycle de négociations frustrant, le moment des négociations était moins important que le fait qu’elles soient menées de façon inclusive et avec des objectifs clairs.  Il a donné des conditions préalables à ces négociations en précisant que les accords devraient respecter les différentes résolutions de l’ONU, les accords de haut niveau et le principe de la transformation de Chypre en un État fédéral bizonal et bicommunautaire, avec une personnalité internationale unique, une souveraineté unique et une citoyenneté unique, tout en tenant compte de la qualité de membre de l’Union européenne de Chypre. 

Il faudra donc accepter un rôle de l’Union européenne qui viendra compléter la Mission de bons offices de l’ONU.  Il faudra aussi résoudre un des aspects importants du problème de Chypre, à savoir la question des personnes disparues.  Il y a quelques mois, a conclu le Président, Chypre a été au centre de l’attention internationale à cause de la crise économique.  Mais grâce à sa persistance, à sa détermination et à sa résilience, Chypre a su relever les défis et reviendra bientôt sur la voie de la relance et de la croissance.

Source: AG/11428