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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Mardi 24 septembre 2013

Son Excellence Ueli Maurer, Président de la Confédération suisse

Ueli Maurer
Résumé de la déclaration

M. UELI MAURER, Président de la Confédération suisse, a axé son discours sur l’égalité des droits entre les êtres humains et les pays.  Le monde dans lequel nous vivons, a-t-il dit, connaît de profonds changements, mais nul ne saurait dire s’ils vont dans la bonne direction.  C’est à nous d’agir pour qu’il en soit ainsi. 

Le Président a rappelé la création du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 1863 à Genève pour souligner son caractère mondial et son esprit humanitaire.  L’activité de la CICR repose sur les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.  Chaque être humain a la même valeur, a dit le Président qui a aussi souligné la tradition de neutralité de la Suisse depuis plusieurs siècles.

La politique étrangère de la Suisse, a-t-il expliqué, est fondée sur la notion de coexistence pacifique.  Grâce à la neutralité, la Suisse entretient des relations avec tous les pays, ne prend jamais parti et peut proposer son aide ou sa médiation.  Ce statut nous permet d’offrir nos bons offices, a-t-il ajouté.  Cet engagement impartial repose sur notre conviction qu’il existe des différences entre les habitants de la terre et entre les pays où ils vivent.  En outre, la protection des droits de l’homme fait partie intégrante de l’engagement de la Suisse.  Ces droits sont l’expression d’obligations internationales et doivent être protégés.

La Suisse est préoccupée par l’ampleur des violences ainsi que par les nombreuses violations des droits de l’homme dans le monde.  Le Proche-Orient est le théâtre de conflits qui engendrent des souffrances inacceptables pour les populations concernées.  En Syrie, la situation s’est dégradée à tel point que les organisations humanitaires ne parviennent plus à la gérer.  Ces violations et abus graves et systématiques du droit international humanitaire et des droits de l’homme ne peuvent en aucun cas être tolérés.  

Pour cette raison, en janvier de cette année, la Suisse a demandé, avec 57 autres États, au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale de la situation en Syrie.  S’agissant de l’usage d’armes chimiques, la Suisse salue les récents développements à cet égard.  Le Président a appelé les membres du Conseil de sécurité à surmonter leurs divergences et trouver un terrain d’entente.

En ce qui concerne le principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ainsi que celui de l’égalité souveraine de tous les États Membres de l’ONU, le Président s’est demandé si « nous en sommes suffisamment conscients ».  « J’ai l’impression que dans le domaine de la politique internationale, on parle beaucoup trop de ce qui devrait exister dans un monde idéal, et trop peu de la réalité.  Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’une bureaucratie excessive crée une sorte d’univers parallèle, qui en vient à s’isoler toujours davantage », a-t-il dit. 

Pour affronter les problèmes globaux, a-t-il expliqué, on ne doit pas seulement mener des discussions générales mais surtout chercher des solutions communes à l’ensemble des parties.  L’ONU a été créée pour trouver de telles solutions.  Aussi doit-elle fonctionner efficacement, être capable d’innover et conserver sa capacité d’action.  C’est seulement ainsi qu’elle pourra faire avancer la question de l’égalité de droits entre les hommes ainsi qu’entre les États.

Le Président a aussi déclaré que certains développements ne sont pas en phase avec ces valeurs communes, en particulier le retour à la politique de puissance.  « J’espère que cette regrettable évolution pourra être corrigée. »

Il a également réitéré que les différents pays de cette planète doivent pouvoir choisir librement leur destin, en respectant les autres États et en acceptant les règles de la coexistence pacifique entre les peuples, et ce, sans pour autant renoncer à leurs spécificités.  Les problèmes ne sont pas résolus par des « Diktats », mais grâce à des négociations.  Des normes et des règles communes –le droit international- existent pour empêcher que s’applique le droit du plus fort.  Les principes de souveraineté et d’égalité des droits nous apportent la paix et la stabilité et favorisent les relations amicales entre les peuples, a-t-il encore expliqué.

L’ONU et ses États Membres paraissent souvent indécis lorsqu’il s’agit de défendre les principes à l’origine de sa fondation.  « Allons-nous continuer à galvauder nos efforts en nous occupant de questions secondaires? », s’est-il interrogé.  En guise de réponse, il a dit que « nous devons agir, ici et maintenant.  Nous devons travailler ensemble à l’avènement d’un monde pacifique, dans lequel les êtres humains et les pays bénéficient des mêmes droits et ont tous la même importance.  Un monde dans lequel le droit l’emporte sur la force ».

Source: AG/11423