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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Mardi 24 septembre 2013

Son Excellence Sebastián Piñera Echeñique, Président de la République du Chili

Sebastián Piñera Echeñique
Résumé de la déclaration

M. SEBASTIÁN PIÑERA ECHEÑIQUE, Président du Chili, s’est surpris qu’alors que nous vivons dans un monde qui subit des transformations « gigantesques », nombreuses sont les organisations internationales qui semblent réticentes à évoluer, perdant ainsi l’occasion d’être acteurs ou leaders du changement et se condamnant à regarder les choses par la fenêtre.  Pour mettre en application les principes de la Charte, nous devons, a dit le Président, parfaire nos démocraties et renforcer la participation du citoyen ordinaire mais nous devons aussi, « une fois pour toutes », moderniser nos organisations régionales et internationales et en l’occurrence, le chemin est encore long.

Un bon point de départ, a suggéré le Président, serait une réforme approfondie du Conseil de sécurité.  Le Chili, a-t-il rappelé, appuie l’entrée du Brésil, de l’Allemagne, du Japon et de l’Inde parmi les membres permanents du Conseil et la requête de l’Afrique pour une juste représentation.  Il a aussi rappelé que son pays appuie l’exclusion du droit de veto en cas de crime contre l’humanité, de crimes de guerre, de génocide, et de nettoyage ethnique.  La réforme ne saurait se limiter à l’augmentation du nombre des membres et au changement des méthodes de travail.  Il faut, a argué le Président, renoncer à la logique du veto, témoin d’un monde à jamais disparu et opter par la logique des quorums spéciaux, plus conforme au monde du XXIe siècle.  Le Président en a profité pour rappeler que le Chili est candidat à un siège non permanent du Conseil pour les deux prochaines années.

Fort de son attachement au multilatéralisme, M. Piñera Echeñique a réitéré son appel à la fin de la prolifération des armes nucléaires et au démantèlement de celles qui existent.  Le Président a passé en revue l’action de son pays en matière de coopération régionale. Il a ensuite voulu partager les enseignements que son pays a tirés de sa transition vers la démocratie, dont le vingt-cinquième anniversaire sera d’ailleurs célébré le 5 octobre prochain.

Le premier enseignement est qu’aucun conflit, aucun état d’urgence ni aucune révolution politique, économique ou sociale ne saurait justifier le recours à la violence et les abus des droits de l’homme, au risque de tomber dans « un vide moral grave et inacceptable ».  Le deuxième enseignement est que les valeurs de démocratie, de paix et d’amitié sont beaucoup plus fragiles qu’on ne le croit et ne devraient donc pas être considérées comme acquises.  Le troisième enseignement est qu’il faut, tout en renforçant les institutions démocratiques, promouvoir aussi les politiques économiques et sociales.

Le dernier et quatrième enseignement est que « le passé c’est l’histoire ».  On peut en discuter, l’interpréter et s’en souvenir mais on ne peut en être prisonnier, s’est expliqué le Président.  Quand le présent est dans le passé, la seule chose que nous perdons est l’avenir.  Notre génération n’a pas le droit de ressasser les haines, les querelles et les divisions qui ont causé tant de souffrances, il y a 40 ans, a conclu le Président, sans oublier de souligner les succès que son pays a remportés sur les plans politique, économique et social.

Source: AG/11423