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Débat général (24 septembre - 1er octobre 2013)

Mardi 1er octobre 2013

Son Excellence Pak Kil Yon, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée

Pak Kil Yon
Résumé de la déclaration

M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a d’emblée constaté que la mainmise et l’arbitraire dominent de plus en plus les relations internationales, dénonçant plus particulièrement les ingérences dans les affaires intérieures et les changements de régime pilotés de l’extérieur, sous prétexte de la non-prolifération nucléaire et de la protection des droits de l’homme.  Il a appelé la communauté internationale à rejeter « la mainmise et l’arbitraire d’un État en particulier » afin de créer une véritable coopération entre les pays, sur la base de l’égalité souveraine. 

M. Pak a appelé à des négociations sur le désarmement nucléaire sans plus tarder.  Il a appelé à des mesures pratiques pour définir et atteindre les objectifs de développement durable pour l’après-2015.  Il a réclamé des relations économiques équitables, un transfert effectif de technologies respectueuses de l’environnement et l’augmentation de l’appui financier.

Le Vice-Ministre a dénoncé « la politisation, la sélectivité et les politiques de deux poids deux mesures » au sein des organes des droits de l’homme de l’ONU.  On ne peut justifier l’examen de la situation des droits de l’homme que dans des pays précis, a-t-il critiqué.  Il a dénoncé le fait qu’après les « manipulations des États-Unis », le Conseil de sécurité ait adopté « sous la contrainte » une résolution « injuste » qui impose des sanctions à la RPDC pour le « lancement légitime d’un satellite à des fins pacifiques ».

M. Pak a regretté que, 60 ans après la signature de l’Accord d’armistice dans la péninsule coréenne, aucun mécanisme de garantie de la paix n’ait été établi.  Il a dénoncé le fait que le Commandement des Nations Unies en Corée continue, selon lui, de servir la stratégie militaire des États-Unis.  Ce Commandement, qui n’a rien à voir avec l’ONU, ne cesse de mener des actions militaires qui menacent la péninsule coréenne, s’est inquiété le Vice-Ministre, et ce, en dépit du fait que l’Assemblée générale a adopté, lors de sa trentième session, une résolution réclamant sa dissolution.  M. Pak a dénoncé le fait que les États-Unis refusent de reconnaître la souveraineté de la RPDC.  La seule manière d’instaurer une paix durable dans la péninsule coréenne, a-t-il souligné, est de mettre un terme aux politiques hostiles des États-Unis et de remplacer l’Accord d’armistice par un mécanisme de paix qui assure le démantèlement du Commandement de l’ONU.

M. Pak a indiqué que « la réunification du pays a toujours été le désir le plus cher de la nation coréenne ».  Il a rappelé l’adoption de la Déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin et de la Déclaration du 4 octobre, « pierre angulaire de la réconciliation, de la collaboration et de la réunification entre le nord et le sud de la Corée ».  Grâce aux efforts généreux de la RPDC, a-t-il ajouté, et après une longue période d’impasse, il existe désormais une ouverture pour améliorer les relations nord-sud. Il a toutefois déploré que les autorités du sud aient eues de nouveau recours à la même « approche de confrontation démodée » qui risque, a-t-il averti, de faire reculer les relations dans une phase destructrice.  Le seul moyen d’assurer la réunification pacifique du pays est de promouvoir le dialogue et la coopération entre le nord et le sud de la Corée, a-t-il insisté.

Source: AG/11432

Droit de réponse

Échange entre la République de Corée et la République populaire démocratique de Corée, le 27 septembre 2013

Exerçant son droit de réponse à l’égard de la République de Corée, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé que son homologue avait travesti la réalité.  Il a tenu à préciser la position de la RPDC concernant son programme d’armes de destruction massive.  Il a estimé que la République de Corée avait, à cet égard, oublié une partie de l’histoire.  Ce pays mène un programme d’armes nucléaires depuis des décennies, a-t-il affirmé.  Il a aussi rappelé qu’en 2002, l’administration américaine avait proclamé la RPDC comme un État « devant être éliminé » par une frappe préemptive.  Cela a défini la politique américaine et la communauté internationale s’y est associée, a-t-il ajouté.

Le représentant a indiqué qu’en mars et en août derniers, des mouvements de 500 000 hommes de troupes avaient été constatés en République de Corée, avec des concentrations de troupes et d’armes nucléaires.  La RPDC s’est trouvée dans une situation d’autodéfense pour empêcher que son peuple soit bombardé avec l’arme nucléaire, a-t-il expliqué.

Il a ensuite relevé que son homologue avait fait mention d’un lancement de missile balistique cette année par la RPDC, alors qu’il s’agissait d’un lancement de satellite en décembre 2012.  Ce lancement de satellite s’est effectué en vertu du principe de l’égalité de souveraineté et des termes du Traité sur l’espace extra-atmosphérique.  Les États-Unis ont induit le monde en erreur en prétendant qu’il s’agissait d’un missile balistique, a accusé le représentant.  Il a dénoncé un abus de pouvoir de la part des États-Unis et estimé que cela sapait la crédibilité du Conseil de sécurité.

Le représentant de la RPDC a aussi répondu à la mention concernant la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité par son pays.  Il a expliqué que la RPDC avait été le seul pays à être traduit devant le Conseil de sécurité en vertu d’un lancement de satellite.  Cette résolution est donc illégale et sans objet, a-t-il conclu.

Par ailleurs, la mention par la délégation de la République de Corée du développement économique et du renforcement des forces armées nucléaires de mon pays est une provocation contre la RPDC, a dit le représentant.  La politique économique de la RPDC ne sera jamais l’enjeu d’une quelconque négociation, a-t-il averti.  Le représentant a aussi noté que l’autre délégation avait mentionné l’annulation unilatérale par la RPDC d’un projet commun et a expliqué qu’il s’agissait seulement d’un report.  Nous avons fait preuve de la plus grande générosité en proposant la déclaration du 16 juin, a-t-il dit.  Il a indiqué que c’est la République de Corée qui avait détruit ce climat de coopération.  Rien n’aura lieu en dehors des termes de la Déclaration conjointe dont le Conseil de sécurité s’est félicité en 2000, a-t-il ajouté.

Le représentant de la République de Corée a rétorqué à l’intervention de son homologue, concernant le lancement d’un missile balistique, en indiquant que la République de Corée n’avait pas d’armes nucléaires sur son territoire.  Il a rappelé l’accord de dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il a jugé irresponsable l’argument soulevé par la RPDC pour cacher son programme nucléaire.  En ce qui concerne le satellite lancé en décembre dernier, il a rappelé les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui exigent de la RPDC qu’elle ne fasse aucun lancement de missile en utilisant la technologie des missiles balistiques.  Il a remarqué que la RPDC n’avait aucune intention d’appliquer ces décisions.

Quant au parallèle fait par son homologue de la RPDC entre développement économique et lancement de missiles, le représentant a rappelé que la poursuite du programme nucléaire de la RPDC violait le droit international.  Il a déploré que les ressources reçues des Nations Unies par ce pays soient gaspillées, au lieu de les utiliser pour le développement de son peuple.

Enfin, il a déploré que la RPDC ait annulé la réunion des familles séparées, qui n’avait qu’un but humanitaire.  Cela a détruit les espoirs de 200 familles séparées par le conflit entre les deux Corées.  Il a demandé à la RPDC de revenir sur sa décision.

Reprenant la parole, le représentant de la République populaire démocratique de Corée a estimé que la République de Corée parlait de l’arme nucléaire d’un autre pays, celle des États-Unis, à qui la République de Corée a donné la permission de transférer et introduire ce type d’armes sur la péninsule coréenne.  En ce qui concerne les résolutions du Conseil de sécurité, il a indiqué que Séoul avait procédé au lancement d’un satellite immédiatement après le lancement de satellite auquel a procédé la RPDC sans que le Conseil de sécurité ne condamne la République de Corée et n’adopte de résolution.  Pourquoi le deux poids deux mesures?  « Et comment un lancement de satellite peut-il menacer la paix et la sécurité? », a-t-il demandé.  Sur la question de la réunification des familles, il a dénoncé le fait que des exercices militaires soient menés par la République de Corée et son allié américain, exercices qui constituent une provocation.  La déclaration de juin doit avoir la priorité absolue en ce qui concerne la politique à suivre, a-t-il souligné.

Le représentant de la République de Corée a repris la parole et a dit que tous les États Membres doivent appliquer et respecter les décisions du Conseil de sécurité, en vertu de la Charte des Nations Unies.  Il a déploré que la délégation de la RPDC ait réitéré le genre de propos qu’elle s’obstine à avancer.

Source: AG/11429

Échange entre la République de Corée et la République populaire démocratique de Corée, le 1er octobre 2013

Source: AG/11432