La Reine Nanny : la lutte pour la liberté
La Reine Nanny fut l’une des premières féministes du nouveau monde. Une chef légendaire des Marrons de la Jamaïque, la Reine Nanny brisa les chaînes de la servitude et rejeta le rôle traditionnel qui était dévolu aux femmes au XVIIIe siècle afin de mener son peuple à une victoire écrasante sur la puissante armée britannique. Le récit de son courage exemplaire et de son génie militaire a été révélé à la projection en avant-première mondiale du film « Queen Nanny : Legendary Maroon Chieftainess » (La Reine Nanny : Chef légendaire des Marrons), qui s’est tenue le lundi 19 octobre 2015, au Siège de l’ONU, à New York.
Ce documentaire d’une heure nous fait découvrir ce personnage mystérieux qu’est la Reine Nanny et raconte l’histoire de la lutte pour la liberté telle qu’elle fût menée par les Marrons jamaïcains. Il analyse également ce qu’on peut retenir de la Reine Nanny ainsi que son impact sur les femmes d’aujourd’hui en général. Cette manifestation a réuni le Premier Ministre actuel de la Jamaïque, S. E. la très honorable Portia Simpson-Miller, la double championne olympique de sprint, Shelley Ann Fraser-Pryce, la parlementaire Yvette Clarke et sa mère, un ancien membre du Conseil, l’honorable Una Clarke ainsi que la « Reine du Reggae », Rita Marley (épouse de Bob Marley), qui ont assisté à la projection.
Mise au point par le programme éducatif En mémoire de l’esclavage du Département de l’information, en association avec la Mission permanente de la Jamaïque auprès de l’Organisation des Nations Unies et la Mission permanente de la République de Trinité-et-Tobago auprès de l’Organisation des Nations Unies, cette manifestation, et plus particulièrement ce film, ont mis en lumière le vécu des femmes esclaves et l’institution de l’esclavage ainsi que la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015 2024).
En expliquant comment ce film s’inscrivait dans les objectifs de la Décennie, à savoir reconnaissance, justice et développement, Mme Gaynel Curry, Conseillère sur l’égalité des sexes et les droits des femmes auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a indiqué que le fait même que peu de personnes connaissaient les réalisations de cette femme exceptionnelle montre à quel point les femmes ne se sont pas vues accorder la reconnaissance qu’elles méritent. Par ailleurs, la justice pour les femmes demeure un idéal hors de portée, en particulier pour les femmes de couleur. D’après Mme Curry, cette situation peut être attribuée à plusieurs facteurs : l’absence de législation adéquate ainsi que des politiques, pratiques et traditions qui sont discriminatoires à l’égard des femmes; le manque d’accès à l’information et une participation insuffisante des femmes; l’exclusion des postes de responsabilité ainsi que le manque de recours utiles pour les femmes.
« En dépit des bienfaits démontrés de l’accès des femmes aux ressources productives, les femmes, en particulier les femmes d’ascendance africaine, continuent d’être en butte à une discrimination considérable dans le domaine du développement » a-t-elle constaté.
L’Ambassadeur Courtenay Rattray, Représentant permanent de la Jamaïque auprès des Nations Unies, a décrit la Reine Nanny comme « une pionnière de la légendaire résistance du peuple marron ». Il a ajouté « qu’elle avait joué un rôle moteur bien avant que les concepts d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes ne s’esquissent et ne deviennent un sujet à la mode ».
La projection du film a été suivie d’un débat animé par Mme Cristina Gallach, Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information. Parmi les experts invités figuraient : M. Roy T. Anderson, réalisateur, producteur et scénariste du film; M. Harcourt Fuller, producteur et historien de l’Afrique et de la diaspora africaine à l’Université d’État de Géorgie; Mme Gloria Simms, actrice principale du film, et Mme Gaynel Curry, Conseillère sur l’égalité des sexes et les droits des femmes auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le programme éducatif En mémoire de l’esclavage, qui est géré par le Département de l’information, a été établi par l’Assemblée générale en 2007 afin d’honorer la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Pour obtenir de plus amples informations sur la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, veuillez consulter le site Web : www.un.org/fr/events/africandescentdecade/.
