2010–2020 : Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification

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Pourquoi agir maintenant?

Conséquences de la dégradation des sols

110 pays sont menacés par la dégradation des sols. 12 millions d'hectares de terre, une surface équivalente à la superficie du Bénin, sont perdus chaque année. Les terres perdues annuellement pourraient produire 20 millions de tonnes de céréales. 42 milliards $US de revenus sont perdus chaque année en raison de la désertification et de la dégradation des terres.

Enfants sur terre desséchéeSuperficie des zones sèches – elles s'étendent sur une grande partie de nos terres

Les zones sèches occupent 41,3% de la surface terrestre, ce qui représente une proportion importante de nos terres (Voir la carte sur les zones arides EN PDF) qu'il ne faut pas considérer comme inutilisée car les zones sèches sont habitées; à l'inverse certaines zones inhospitalières comme des montagnes par exemple ne sont pas situées dans des zones sèches.

Les zones sèches sont divisées en sous-catégories : subhumides sèches, semi-arides et arides, présentant un niveau croissant d’aridité et de déficit en eau. Lorsque l'on parle de zones sèches dans le contexte du développement durable, les déserts ne sont en général pas inclus.

Nom commun Superficie (millions de km2) Pourcentage
Désert Hyper-aride 9.8 6.6
Semi-désert Aride 15.7 10.6
prairie Semi-aride 22.6 15.2
pâturage Subhumide sec 12.8 8.7
Total   60.9 41.3

Sécurité alimentaire – Le grenier du monde en péril

Jusqu'à 44% des systèmes cultivés du monde sont situés dans des zones arides. Les espèces végétales endémiques aux zones arides représentent 30% des plantes cultivées actuellement. Leurs ancêtres et cousins sauvages y poussent encore. Traditionnellement, les terres arides sont largement utilisées pour le bétail, mais elles sont de plus en plus converties en terres cultivées. Les pâturages font vivre 50% du cheptel mondial, et servent d’habitat à la faune sauvage. L’élevage est la production dominante des zones les plus arides. Les terres cultivées dominent dans les zones sub-humides sèches.

Pauvreté – Une vie faite de peu de confort

Les moyens de subsistance de plus de 1 milliard de personnes vivant dans quelque 100 pays sont menacés par la désertification. Ce sont les populations les plus pauvres et les plus marginalisées, vivant dans les zones les plus vulnérables, qui pourraient être les plus gravement touchées par la désertification. L’évaluation pour le Millénaire 6 a constaté qu’en général le bien-être des habitants des zones arides est inférieur à celui des habitants des autres systèmes écologiques. Par exemple, comparé à d’autres écosystèmes, les taux de mortalité infantile sont plus élevés dans les zones arides, et le produit national brut (PNB) par habitant est plus faible. Cela signifie que les zones arides abritent une population ayant un niveau de bien-être comparativement faible.

Démographie – Une part importante de la population mondiale

La population totale des zones arides s’élève à 2,1 milliards d’habitants, ce qui représente aujourd’hui une personne sur trois dans le monde. Selon l’ONU-Habitat, le taux de croissance démographique des zones arides, 18,5%, a été plus rapide que celui de toute autre zone écologique. La densité de la population augmente à mesure que l’aridité diminue. Elle varie de 10 habitants au kilomètre carré dans les déserts, à 71 habitants dans les régions sub-humides sèches (pâturages).

Écosystème Population totale Part de la population mondiale
Désertique 101,336 1.7%
Semi-désertique 242,780 4.1%
Prairies 855,333 14.4%
Pâturages 909,972 15.3%
Total 2,109,421 35.5%

Lorsque la dégradation des terres touche les zones arides, on parle alors de désertification. Il est généralement admis que la désertification est davantage susceptible de se produire dans les régions situées à mi-chemin entre les zones à forte et à faible densité de population. Une étude menée en 2009 par l’International Food Policy Research Institute a mis en lumière la restauration forestière à grande échelle à l’œuvre dans les régions densément peuplées du Burkina Faso et du Niger grâce à des activités de restauration à faible coût gérées par les agriculteurs.

Eau – La pénurie d'eau en augmentation

L’aridité est liée à la disponibilité ou à la pénurie d'eau. Elle influe sur le bien-être des  hommes et sur les deux fonctions clé assurées par la terre, à savoir la production primaire et le recyclage des nutriments. La pénurie d’eau, soit l’écart entre l’offre et la demande en eau, est plus grande dans les zones arides. La pénurie d’eau augmente à mesure que l’aridité augmente. Pour assurer son bien-être de base, chaque individu a besoin d’un minimum de 2.000 mètres cubes d’eau par an. Les habitants des zones arides n’ont accès qu’à 1.300 mètres cubes, et la disponibilité en eau devrait diminuer. Actuellement, la pénurie d’eau touche de 1 à 2 milliards de personnes, vivant pour la plupart dans les zones arides. Selon le scénario du changement climatique, en 2030, près de la moitié de la population mondiale vivra dans des régions à déficiance hydrique élevée. Dans certaines régions arides et semi-arides, cela entraînera le déplacement de 24 à 700 millions de personnes.

Biodiversité – La grande inconnue

Le statut des espèces peuplant les zones arides reste inconnu car il n’existe à ce jour aucune évaluation. Environ 8% des zones arides sont protégées, ce qui est comparable à une moyenne d’environ 10% dans d’autres écosystèmes. L’évaluation pour le Millénaire précise que 8 des 25 points chauds du monde sont situés dans les zones arides. Il s’agit des régions où 0,5% des espèces végétales sont endémiques mais où la perte d’habitat dépasse 70%.

Changement climatique – D’insatiables absorbeurs de carbone

Les zones arides jouent un rôle vital dans la régulation climatique au niveau local mais aussi mondial. Les changements dans l’utilisation des terres entraînent un rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, tandis que l’amélioration des sols relève essentiellement du processus inverse. Il y a absorption dans le sol du carbone atmosphérique en excès. Les zones arides stockent environ 46% du carbone mondial. Leurs sols contiennent 53% du carbone des sols mondiaux et leurs végétaux 14% du carbone biotique mondial. Les pratiques de réhabilitation des sols comme le paillage, le compostage, l’épandage, la polyculture et le reboisement, augmentant les stocks de carbone dans le sol, contribuent directement à la séquestration du carbone dans le sol. Ces techniques font partie de la boîte à outil technologique connue sous l’expression de « gestion durable des terres ».

Sources

1 Rapport du Groupe consultatif pour la science et la technologie à la quatrième assemblée du FEM (Fond mondial pour l'Environnement) PDF

2 2009 IFPRI (institut international de recherche sur les politiques alimentaires), Document de travail 00914, C. Reij, et autres, Transformations agraires et environnementales dans le Sahel EN PDF

3 2009 IFAD (Fonds international pour le développement de l'agriculture) Fiche technique EN PDF

4 2009 : 3ème rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau : "L'eau dans un monde qui change"

5 2006 UNCCD Down to Earth EN PDF