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Cuba
Déclaration de M. Malmierca Díaz

Cuba s’associe à la déclaration prononcée par le représentant du Chili au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes.

Il y a 20 ans, un grave accident se produisait à la centrale nucléaire de Tchernobyl. On sait les conséquences qu’il a eues dans les pays les plus touchés. Nous saluons la mémoire des victimes et rendons hommage à ceux qui, après tant de temps, continuent de souffrir des séquelles de la contamination provoquée par les émissions radioactives.

Cuba sait ce que signifie la véritable solidarité humaine. Plusieurs décennies durant, le peuple cubain a bénéficié de l’aide généreuse des nations russe, bélarussienne et ukrainienne. Pour ne citer qu’un exemple, des milliers de nos jeunes ont reçu une formation professionnelle dans les universités et établissements d’enseignement supérieur de ces pays, acquérant ainsi d’importantes connaissances dans toutes les branches du savoir. Il était donc logique que nous coopérions au maximum de nos moyens à l’action engagée après l’accident.

Le 29 mars 1990 démarrait le Programme humanitaire Tarará, conçu à l’intention des victimes de la catastrophe et baptisé du nom de la plage qui abrite le centre d’assistance, à une vingtaine de kilomètres à l’est de La Havane. En l’espace de 16 ans, les installations cubaines ont accueilli plus de 18 000 enfants, accompagnés de 3 400 adultes. Bien que principalement destiné aux enfants ukrainiens, le Programme prend en charge des patients originaires de Russie, du Bélarus, d’Arménie, de Moldova et du Brésil. Les enfants, qui souffrent de différentes maladies – du stress post-traumatique au cancer – sont examinés dès leur arrivée sur notre île afin de recevoir le traitement et les soins adéquats, y compris une greffe de moelle épinière pour les patients atteints de leucémie. L’État et le peuple cubains ne réclament pas un seul centime. Le droit à la vie des enfants de Tchernobyl est sans prix.

Hormis sa dimension humanitaire, sans aucun doute la plus importante, le Programme a d’immenses retombées scientifiques. Il a permis de recueillir des données fondamentales sur la contamination interne des nourrissons nés dans les zones irradiées. Ces informations sont diffusées lors des grandes rencontres scientifiques visant à évaluer les répercussions de la contamination. Elles sont également utilisées par les organismes du système des Nations Unies, comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, dans la réalisation de leurs travaux.

Par ailleurs, en 1998, une maison de santé pour les victimes de la catastrophe a ouvert ses portes dans la ville d’Eupatoria, en Crimée. Depuis lors, une équipe de sept médecins cubains y a offert ses services à plus de 10 000 personnes.

Ce n’est un secret pour personne que les conséquences de l’accident de Tchernobyl ne seront pas éliminées de sitôt. Nous sommes toutefois convaincus qu’un véritable esprit de coopération sera essentiel pour aider les victimes de l’accident. Nous devons tirer les enseignements des erreurs commises, faire en sorte que tous profitent des progrès scientifiques et techniques et mettre fin aux inégalités. À cet égard, il sera utile de renforcer la coopération entre les entités des Nations Unies, notamment l’Organisation mondiale de la santé, l’Agence internationale de l’énergie atomique et le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

Pour sa part, Cuba s’engage une nouvelle fois à poursuivre le Programme humanitaire de Tarará aussi longtemps qu’il le faudra. Telle est notre modeste contribution à la reconstruction des vies bouleversées il y a 20 ans.

Source : A/60/PV.77

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