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UN Programme on Disability   Working for full participation and equality

A/58/61 - E/2003/5
Examen et évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées
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I.   Introduction

1.            Le présent rapport rend compte des résultats du quatrième cycle quinquennal d’examen et d’évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées [A/37/351/Add.1 et Add.1/Corr.1, annexe, sect. VIII, recommandation I (IV)], que l’Assemblée générale a adopté dans sa résolution 37/52 du 3 décembre 1982. Il est présenté conformément aux résolutions 56/115, datée du 19 décembre 2001, et 52/82, datée du 12 décembre 1997, de l’Assemblée, par lesquelles elle a décidé que le prochain cycle d’examen et d’évaluation, prévu en 2002, devrait examiner un certain nombre d’aspects essentiels des politiques sociales et économiques intéressant l’égalisation des chances des handicapés, en particulier : a) les questions d’accessibilité; b) les services sociaux et les filets de sécurité; c) l’emploi et les moyens de subsistance durables.

2.            L’objet du présent rapport est triple : a) rendre compte des progrès accomplis dans l’application de la résolution 56/115 de l’Assemblée générale; b) analyser et mesurer l’évolution des politiques et programmes en ce qui concerne la prise en compte des incapacités depuis le dernier examen; c) présenter des recommandations visant à remplacer l’application des objectifs du Programme d’action mondial : pleine participation des personnes handicapées à la vie sociale et au développement, et égalité. Il soumet à l’Assemblée pour examen un certain nombre de conclusions et de recommandations concernant les mesures à prendre. L’annexe du rapport donne un aperçu des politiques et des activités récentes que mènent les gouvernements, les organisations internationales, le système des Nations Unies et les organisations non gouvernementales pour promouvoir la pleine participation et l’égalité des handicapés.

II.   Progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme d’action mondial

3.            Il ressort des données disponibles que les buts et les objectifs du Programme d’action mondial rencontrent une large adhésion, et que les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés[1] sont globalement suivies afin qu’il soit tenu compte des questions liées à l’incapacité dans la conception des politiques, la planification, les activités d’évaluation et l’élaboration des législations nationales. Il reste encore aux gouvernements, néanmoins, à se prononcer sur le projet de supplément aux Règles pour l’égalisation des chances des handicapés figurant à l’annexe du troisième rapport du Rapporteur spécial de la Commission du développement social sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (voir E/CN.5/2002/4, annexe). Conformément à la résolution 2002/26, datée du 24 juillet 2002, du Conseil économique et social, les points de vue des gouvernements sur le projet de supplément seront examinés en 2004 à la quarante-deuxième session de la Commission du développement social.

4.            Le présent rapport examine les progrès accomplis pour ce qui est des instruments, des structures et des capacités que l’on a mis en place en vue de promouvoir l’égalisation des chances par, pour et avec les personnes handicapées. Une initiative importante pendant la période considérée a été la proposition du Mexique, devant l’Assemblée générale à sa cinquante-sixième session, concernant une convention globale et intégrée sur les droits des handicapés. Si les bases quantitatives de l’évaluation des progrès se sont améliorées au cours de la période considérée du point de vue des méthodes et des données disponibles sur l’invalidité, les différences d’ordre conceptuel et terminologique qui subsistent à propos de l’invalidité empêchent toute comparaison entre pays. Les rapports du Rapporteur spécial sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (voir A/52/56, E/CN.5/2000/3 et E/CN.5/2002/4) ont apporté une contribution jugée importante et utile au dialogue sur les politiques. Le Rapporteur spécial a également fait des propositions visant à établir une meilleure concordance entre le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, qui a lieu normalement tous les trois ans, et l’examen quinquennal des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme d’action.

A.    Cadre stratégique

5.            La conclusion que l’on peut tirer globalement du présent cycle d’examen et d’évaluation est que les gouvernements se sont résolument engagés en faveur de l’égalisation des chances des handicapés, et du respect de leurs droits et de leur dignité dans le contexte du développement. Si des différences sont inévitablement constatées dans les priorités et les méthodes, cette dynamique fondamentale est partout présente. Les efforts se poursuivent; cela ne signifie pas pour autant qu’il faille s’en tenir là. Les enjeux de développement font ressortir la nécessité de traiter la question du progrès des handicapés dans le cadre global de la défense des droits de l’homme, sans rechercher la méthode idéale mais en appliquant la solution la plus « directe », les impératifs opérationnels étant action positive et résultats concrets. Le cadre stratégique ci-après énonce un certain nombre de recommandations pour l’action ultérieure :

           a)       La prise en considération des incapacités est un préalable indispensable à la conception et la mise en oeuvre de stratégies durables de développement fondées sur le respect des droits de l’homme. L’augmentation du nombre important de handicapés dans la société amène à considérer la question de l’incapacité comme un élément essentiel dans la conception, l’exécution et le suivi des programmes. Des programmes de développement qui n’envisageraient pas la question de l’accès de tous les membres de la société à ses structures seraient très certainement voués à l’échec. Il n’est de progrès possible dans l’exercice universel des droits de l’homme que si sont pris en considération les besoins et les intérêts de chacun compte tenu de la situation des handicapés et de considérations fonctionnelles.

           b)       La prise en considération des incapacités nécessite d’envisager des politiques et des programmes fondés sur des principes intégrateurs s’inscrivant dans une conception universelle. Une telle conception doit, fondamentalement, embrasser et honorer la diversité. En tenant compte des besoins de tous de telle manière que tous les membres de la société puissent fonctionner correctement, des politiques et des programmes à vocation universelle, outre qu’ils répondent aux besoins fonctionnels des personnes habituellement considérées comme invalides, ont également des avantages pour la société dans son ensemble. Toutefois, la promotion de politiques et de programmes à vocation universelle ne doit pas compromettre les initiatives visant à offrir des solutions palliatives raisonnables lorsqu’il n’est pas réalisable de modifier tel ou tel aspect de la société de telle manière que tous puissent fonctionner correctement. Promouvoir l’universalité ne revient pas non plus à nier l’existence de différences entre les individus : ces différences doivent être reconnues et prises en compte.

           c)       L’adoption d’une démarche soucieuse d’intégration des incapacités nécessite également de reconsidérer la population à desservir pour tenir compte des différents domaines de l’univers des incapacités. La Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF)[2] décrit les phénomènes liés au handicap dans une optique universelle. L’état d’incapacité est envisagé comme une interaction entre des problèmes de santé et d’autres facteurs personnels (âge, sexe, niveau d’éducation) et les facteurs environnementaux (sociaux et physiques). L’usage que l’on fait dorénavant du mot incapacité comme notion générique indique que l’on pense de plus en plus qu’il serait illusoire de chercher à donner de ce vocable une définition recouvrant toutes les formes d’incapacité qui s’appliquerait à toute une population de véritables handicapés. Strictement parlant, la notion nouvelle d’univers des incapacités permet d’inclure dans la population handicapée des personnes atteintes de diverses maladies telles que le VIH/sida ou le syndrome d’hyperactivité avec trouble de l’attention. Prise au sens large, on peut en déduire que les considérations concernant le handicap s’appliquent aussi aux individus marginalisés en raison de leur sexe, de leur race, de leur pauvreté, de leur appartenance à une population autochtone ou de multiples autres facteurs. L’égalisation des chances devient, dès lors, un objectif pour tous.

           d)       La formulation et l’application de politiques et de programmes à vocation universelle s’adressant à tous les individus nécessitent, pour qu’ils réussissent, la prise en considération systématique et spécifique des questions d’accessibilité. De même que la prise en compte des incapacités dans une optique universelle est un préalable au respect des droits de l’homme et au développement, la prise en compte systématique de l’accessibilité est un préalable indispensable à la réussite du Programme d’action mondial et à la réalisation des objectifs énoncés au chapitre des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés intitulé « Secteurs cibles pour la participation dans l’égalité[3] ». Une évaluation systématique de l’accès aux institutions de société suppose un examen attentif des conditions et circonstances dans lesquelles tout individu exerce ses droits fondamentaux. Une telle évaluation serait utile dans l’optique d’un développement économique et social durable et équitable pour tous.

           e)       Pour garantir l’accessibilité au milieu physique, les institutions, les services et les activités de développement doivent tenir compte du lieu d’habitation. Dans bien des pays, la population vit encore majoritairement dans des régions rurales souvent mal équipées en services publics. Une partie importante de la population rurale se compose de personnes âgées, dont bon nombre de veuves vivant seules. Il est décisif pour les personnes handicapées que l’on accorde la place voulue aux problèmes ruraux. Les liens entre pauvreté et incapacité sont un problème particulièrement important, qui doit être abordé dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire. On est de plus amené à constater qu’il est plus efficace, du point de vue du temps nécessaire à la conception et à la mise en oeuvre des programmes et des services publics, de prendre en considération les questions d’accessibilité, qui doivent, dès l’abord et non après-coup, occuper une place centrale dans le processus de planification. Les solutions faites d’expédients en matière de prestation de services sont rarement viables ou rentables, et ne favorisent guère un développement national équilibré. Promouvoir efficacement des modes de subsistance durable pour les handicapés suppose leur pleine et effective participation et un plus large accès aux chances sociales et économiques.

           f)        Nécessité d’envisager dans une optique intégrée incapacité, droits de l’homme et dignité humaine, progrès technique et initiatives de développement. Certaines de ces composantes s’inspirent des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, qui visent à permettre aux handicapés de passer de l’accessibilité (règle 5) à l’éducation (règle 6) et à l’emploi (règle 7) grâce à des politiques et des programmes à vocation universelle. Améliorer les chances de chacun devant l’éducation et l’emploi en garantissant l’accès au milieu physique permet de créer les bases d’un développement social et économique durable et équitable. C’est cette logique qui préside à l’idée que l’incapacité n’est pas un état isolé mais une expérience que chacun peut connaître dans le cours normal de son existence. Il s’agit là d’un déplacement important du paradigme de l’incapacité. La technique a un rôle important à jouer dans le processus du développement social et économique. En particulier, les techniques associées au progrès génétique et biomédical posent un certain nombre de questions sur les plans des politiques, de la législation et de l’éthique. Divers avis ont été exprimés sur la nécessité de suivre les progrès de la génétique et de la biomédecine pour veiller à ce que les avancées scientifiques et techniques ne portent pas atteinte aux droits fondamentaux de l’individu. De manière générale, un suivi à l’échelle mondiale des politiques et des programmes qui portent sur des mesures visant à améliorer la situation des handicapés et sont axés sur la participation, le fonctionnement et l’accessibilité permettraient de mieux cibler les ressources en vue de promouvoir les objectifs de pleine participation et d’égalité énoncés dans le Programme d’action mondial.

B.    Recommandations

6.            L’Assemblée générale ayant, dans sa résolution 48/96 du 20 décembre 1993, adopté les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, celles-ci devenaient le cadre de référence initial des politiques et des programmes. À mesure que le paradigme invalidité évoluait, on s’est intéressé à la contribution que les Règles pouvaient apporter en vue de l’égalisation des chances de tous les individus, sur la base du principe de l’universalité. On s’accorde de plus en plus à reconnaître que le renforcement de la participation des handicapés est indispensable à la réalisation des objectifs de pleine participation et d’égalité énoncés dans le Programme d’action mondial. Cette participation effective nécessite que les handicapés ne soient plus simplement représentés dans des organes consultatifs et des comités, mais soient en mesure d’exercer un contrôle sur les décisions qui concernent leur existence et de contribuer au dialogue public par les politiques et programmes sur lesquels ces décisions ont une incidence. L’égalisation des chances par les handicapés implique que ces derniers aient accès aux autorités chargées de fixer et d’appliquer les politiques en leur faveur, et puissent eux-mêmes accéder aux postes de responsabilité. L’égalisation des chances avec les handicapés implique qu’ils soient reconnus comme des partenaires de l’élaboration et de l’application de politiques et de programmes de développement s’inscrivant dans le cadre global de la protection des droits de l’homme. Ces aspirations à l’égalisation des chances, partagées par tous, se reflètent dans la présente série de recommandations à cet effet.

7.            Diverses recommandations sont proposées ci-après concernant des initiatives menées dans le cadre des politiques visant à promouvoir les droits des handicapés dans le contexte du développement; les aspects techniques des principales stratégies en matière d’égalisation des chances; et le renforcement de la coordination des activités du système des Nations Unies.

                   1.     Progrès accomplis dans l’élaboration d’un instrument international global et intégré sur les droits des handicapés dans le contexte du développement

8.            L’initiative du Mexique concernant l’élaboration d’une convention globale et intégrée sur les droits des handicapés, approuvée par l’Assemblée générale dans sa résolution 56/168 du 19 décembre 2001, a été présentée dans le contexte de l’action mondiale en faveur du développement en vue de garantir à tous les citoyens la possibilité de prendre part à la création et à la répartition du développement.

9.            Le projet de convention globale et intégrée diffère d’autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme du fait de cette corrélation avec le développement mondial. L’un des enjeux majeurs de l’élaboration d’une convention sur les droits des personnes handicapées devrait consister à intégrer les préoccupations des handicapés dans des instruments internationaux de développement, tels que les objectifs du Millénaire en matière de développement, qui ne traitent pas expressément de leur situation, de façon à mettre en place un cadre normatif pour le progrès des générations actuelles et futures de handicapés dans le contexte du développement.

10.         L’incapacité pouvant frapper tous les individus et bon nombre de variables liées au milieu physique pouvant influer sur l’état d’incapacité; une convention globale et intégrée devrait viser à offrir un ensemble d’options pour le traitement des incapacités et de leurs conséquences, et proposer des mesures de promotion et de protection des droits des personnes atteintes. Rien n’est prévu à cet égard, de manière globale et intégrée dans les instruments internationaux existants. L’élaboration d’une convention devrait avoir pour cadre de référence la philosophie et les principes du développement international, tels qu’énoncés par exemple dans le Préambule de la Charte des Nations Unies : « (...) favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ». Le processus d’élaboration de la Convention devrait également comporter l’établissement d’une définition appropriée de l’incapacité qui inclurait tout l’univers des incapacités, de manière à promouvoir et à protéger les droits de toutes les personnes atteintes.

                   2.     Priorités pour l’action concernant l’égalisation des chances dans le contexte
du développement

11.         Au paragraphe 4 de sa résolution 52/82 du 12 décembre 1997, adoptée à sa cinquante-deuxième session, l’Assemblée générale a recensé trois priorités pour l’action à mener en vue de l’égalisation des chances : les questions d’accessibilité, les services sociaux et les filets de sécurité, et l’emploi et les modes de subsistance durables. Il ressort des données disponibles que ces priorités conservent leur pertinence. Le Comité spécial créé par la résolution 56/168 de l’Assemblée jugera peut-être bon d’inclure dans ses travaux l’examen desdites priorités.

           a)       Accessibilité. La première session du Comité spécial a mis particulièrement l’accent sur l’accessibilité, en demandant que des aménagements soient prévus pour permettre aux handicapés d’accéder plus facilement aux lieux de réunion et à la documentation des organes des Nations Unies. Le Comité spécial pourrait tenir compte de la question de l’accès au milieu physique dans ses travaux. L’évolution rapide des techniques fait de l’accès au milieu physique une question complexe, et les analyses qui sont faites dans ce domaine peuvent amener à soulever des problèmes techniques à l’égard desquels ni les politiques, ni la législation ni l’éthique n’indiquent véritablement la voie à suivre. Le Comité spécial pourrait inviter les parties intéressées et les experts nationaux à fournir les contributions nécessaires.

           b)       Services sociaux et filets de sécurité. L’égalisation des chances des handicapés par le développement des services sociaux et des filets de sécurité doit être rattachée à plusieurs des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, parmi lesquels l’objectif prioritaire de l’élimination de la pauvreté; l’ouverture à tous de l’accès à l’éducation primaire; la réduction de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle; et la lutte contre le VIH/sida, qui rentre dans l’univers des incapacités. Le Comité spécial pourrait envisager d’explorer les moyens qui permettraient aux handicapés de bénéficier des diverses mesures de soutien recensées en vue de la mise en oeuvre des objectifs du Millénaire en matière de développement d’ici à 2015 dans des conditions d’égalité avec les personnes valides.

           c)       Emploi et modes de subsistance durables.L’emploi est une composante essentielle du Programme d’action mondial et des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés. Les politiques et les programmes en matière d’emploi devaient être favorables aux handicapés et promouvoir l’égalisation des chances à partir des critères suivants : situation des personnes valides; formation professionnelle; services techniques et de formation complémentaire; information sur les marchés; aides au développement et marchés de capitaux. Il existe de plus un lien de complémentarité entre les progrès de l’égalisation des chances en matière de services sociaux, et d’éducation en particulier, et les modes de subsistance durables. Un rôle primordial devra donc être accordé au suivi de l’application des dispositions visant à garantir une égale protection dans ces domaines. Le Comité spécial pourrait inviter les parties intéressées et les experts à présenter des contributions au sujet des progrès accomplis dans l’élaboration d’accords internationaux relatifs à l’emploi et d’indicateurs sur les modes de subsistance, concernant notamment la proportion de handicapés dans la population active et le taux de chômage pour cette catégorie de population. Les données employées pour ces travaux proviendraient du suivi de la mise en oeuvre de la Convention No 159 de l’Organisation internationale du Travail concernant la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées ainsi que du suivi des progrès accomplis dans la mise en oeuvre d’instruments internationaux relatifs au développement tels que le Consensus de Monterrey, adopté à l’issue de la Conférence internationale sur le financement du développement, et le Programme de Doha pour le développement. Le Comité spécial pourrait également obtenir des contributions sur les progrès accomplis par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture dans l’application de la Déclaration de Salamanque et du Cadre d’action pour les besoins éducatifs spéciaux, ainsi que du Cadre d’action de Dakar, et sur les travaux techniques qu’elle consacre aux indicateurs relatifs à l’éducation (taux de scolarisation, niveau d’études et taux d’alphabétisation atteints respectivement par les handicapés et les personnes valides, notamment). Des renseignements sur les nouvelles orientations prises en matière de programmes d’aide au passage de l’école à la vie active seraient également utiles.

                   3.     Progrès accomplis dans la prise en considération de l’incapacité dans les activités de coopération technique

12.         Le renforcement des capacités nationales est l’un des principaux objectifs des activités de coopération technique pour le développement menées par le système des Nations Unies. Le rôle de ces activités du système des Nations Unies, institutions de Bretton Woods y comprises, dans le renforcement des capacités dont disposent les pays pour promouvoir l’égalisation des chances, a souvent été mentionné dans les résolutions de l’Assemblée générale concernant les handicapés, dont la plus récente est la résolution 56/115. La prise en compte des problèmes liés à l’incapacité dans les activités de coopération technique du système des Nations Unies fait cependant toujours figure d’exception. Pour renforcer la cohérence, l’efficacité et la viabilité des activités du système des Nations Unies ayant pour objet le renforcement des capacités nationales, l’Assemblée générale jugera peut-être bon d’envisager de définir des orientations et des objectifs dont les fonds et programmes des Nations Unies pourraient s’inspirer pour intégrer les préoccupations des handicapés dans leurs activités et rendre compte à ce sujet au Comité spécial.

                   4.     Progrès accomplis en matière de données et de statistiques sur l’incapacité dans le contexte général du développement

13.         Des progrès considérables ont été enregistrés dans l’élaboration des notions et des méthodes utilisées en statistique pour aborder l’invalidité ainsi que dans la collecte des données sur l’invalidité, au sens que donnent de cette notion les instituts nationaux de statistiques ou organismes analogues. Pourtant, après 20 années de coopération internationale visant à promouvoir les buts et objectifs du Programme d’action mondial, on n’est toujours pas en mesure de présenter des données comparatives et des statistiques sur la prévalence des incapacités dans le monde entier, ni sur la situation économique et sociale des handicapés par rapport à celles des personnes valides. Cela tient à ce que les « filtres » utilisés pour recueillir et organiser les données sur les incapacités varient d’un pays à l’autre, selon les différents organismes nationaux chargés de les collecter. Pour répondre à l’impératif d’une plus grande comparabilité des données nationales, la Division de statistique du Secrétariat de l’ONU a établi des directives concernant la collecte des données sur l’incapacité, cette question étant recommandée parmi les nouveaux sujets à traiter lors des recensements de la population et de l’habitat effectués en 2000[4]. Dans ses recommandations, la Division de statistique relève que, faute de place dans un questionnaire de recensement, on se limite à une seule des trois catégories de handicap proposées dans la Classification internationale des handicaps : déficiences, incapacités et désavantages de l’Organisation mondiale de la santé[5] – celle des incapacités, les deux autres catégories (déficiences et désavantages) pouvant être étudiées par enquêtes sur les ménages. La Division de statistique a récemment publié un ensemble de directives et de principes pour l’établissement des statistiques sur l’incapacité[6], centrés sur les aspects techniques de la collecte, de l’établissement et de la diffusion de ces statistiques. L’Assemblée mondiale de la santé ayant adopté la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé en 2001, les recommandations concernant la prochaine série de recensements de la population et de l’habitat, qui doit débuter en 2005, s’appuieront sur des bases théoriques et techniques élargies. L’Assemblée générale pourrait se prononcer sur la nécessité de prendre d’urgence des dispositions en vue d’améliorer les données et les statistiques sur l’incapacité, de façon qu’elles puissent être comparées au plan international aux fins de l’élaboration, de la planification et de l’évaluation de politiques prenant en considération la question de l’incapacité. Elle pourrait prendre note à cet égard des contributions importantes du Groupe de Washington de la Commission de statistique sur la mesure des incapacités (voir E/CN.3/2002/7). Elle pourrait aussi formuler des propositions concernant les moyens d’intégrer parmi les principales activités de coopération technique du système des Nations Unies, au titre du renforcement des capacités nationales, des activités visant à améliorer les données sur l’invalidité présentées dans les enquêtes nationales sur la population et les ménages. En ce qui concerne l’égalisation des chances et la promotion des droits des personnes handicapées dans le contexte du développement, elle pourrait également envisager de déterminer des objectifs prioritaires concernant les statistiques et les indicateurs et, en premier lieu, les indicateurs sur l’éducation et l’emploi.

                   5.     Progrès accomplis dans l’amélioration de la planification et de la coordination des activités du système des Nations Unies visant à promouvoir l’égalisation des chances

14.         Le Rapporteur spécial de la Commission du développement social sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés a souligné la nécessité d’échanges systématiques de données d’expérience et d’idées entre les organismes des Nations Unies exécutant des programmes concernant les handicapés. Dans chacun de ses rapports (voir A/52/56, E/CN.5/2000/3 et E/CN.5/2002/4), il a recommandé que le Programme sur les incapacités relevant du Département des affaires économiques et sociales assure la coordination pour les questions liées à l’incapacité au sein du Secrétariat des Nations Unies, en utilisant les techniques de l’Internet – domaine dans lequel le Programme sur les incapacités a déjà mené bon nombre d’activités pilotes dans divers pays –, et crée un mécanisme de consultation virtuelle interinstitutions. Comme suite à cette recommandation, la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales a créé une page d’accueil sur le système des Nations Unies et les personnes handicapées (« United Nations system and persons with disabilities », <http://www.un.org/esa/socdev/enable/unandpwd.htm>) proposant dans un format accessible un certain nombre de liens vers différentes ressources de l’ONU concernant les politiques et programmes mondiaux en faveur des handicapés, ainsi qu’un guide des ressources sur la capacité proposées par diverses entités du système des Nations Unies (« United Nations resources on disability available on-line » <http://www.un.org/esa/socdev/enable/rights/unpwdresources.htm#UNOtherResources>). Sur le plan technique, pour renforcer encore la planification et la coordination des activités du système des Nations Unies visant à promouvoir l’égalisation des chances, on pourrait s’engager à créer à titre expérimental un portail destiné à promouvoir un large dialogue entre les entités concernées du système des Nations Unies et au sein de la société civile. L’Assemblée pourrait exprimer ses vues à propos des options et des priorités présentées concernant le renforcement des activités communes de planification et d’évaluation des résultats des activités du système visant à améliorer la condition des personnes handicapées dans le contexte du développement.


Notes

[1] Résolution 48/96, annexe.

[2] Genève, Organisation mondiale de la santé, 2001.

[3] Les règles 5 à 12 traitent, respectivement, de l’accessibilité, de l’éducation, de l’emploi, du maintien des revenus et de la sécurité sociale, de la vie familiale et de la plénitude de la vie personnelle, de la culture, des loisirs et des sports et de la religion.

[4] Secrétariat des Nations Unies, Principes et recommandations concernant les recensements de la population et de l’habitat (ST/ESA/SER.M/67/Rev.1), par. 2.258 à 2.277.

[5] Genève, Organisation mondiale de la santé, 1980; classification utilisée avant l’adoption en 2001 par l’Assemblée mondiale de la santé de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé.

[6] Guidelines and Principles for the Development of Disability Statistics (ST/ESA/STAT/SER.Y/10), publication des Nations Unies, numéro de vente : E.01.XVII.15.

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