*************************************************************************** The electronic version of this document has been prepared at the Fourth World Conference on Women by the United Nations Development Programme (UNDP) in collaboration with the United Nations Fourth World Conference on Women Secretariat. *************************************************************************** AS WRITTEN 4eme Conférence Mondiale des Femmes intervention de Sylvie Jan, Présidente de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes. APRES NAIROBI, NOUS ETIONS HEUREUSES. APRES PEKIN, NOUS SERONS VIGILANTES. La Fédération Démocratique Internationale des Femmes est née de la résistance des femmes contre lefascisme, il y a 50 ans. Aujourd'hui, nous sommes des millions des cinq continents, unies pour défendre nos droits, nos libertés, lapaix. Je veux vous dire nos grandes inquiétudes, à la mesure de nos attentes. Fortes de l'expérience desprécédentes conférences, celle-ci doit se traduire par des progrès concrets, vérifiables. II ne faudra passeulement en déclarer les intentions, mais en préciser les moyens et le calendrier de mise en oeuvre. Après Nairobi, nous étions heureuses d'être enfin reconnues dans nos droits. Après Pékin, sachez que nousserons vigilantes. En ce qui concerne la plate-forme d'action, nous n'acceptons pas que nos droits soient mis entre crochets,c'est à dire menacés. Le texte est particulièrement faible sur la dénonciation des causes. Nos souffrances ont des responsables etnous les accusons. Nous accusons tous les profiteurs, les exploiteurs, tous ceux qui ne pensent qu'à s'enrichir sur les dos despeuples et singulièrement des femmes. Nous accusons le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale qui freinent, voire étouffent ledéveloppement social dans les pays du Sud, mais aussi du Nord. Nous accusons ceux qui imposent leursmodèles économiques et politiques. Je pense au blocus américain dont souffrent les femmes cubaines. Nous accusons les Etats qui développent le commerce des armes et ceux qui profitent du commerce de ladrogue. Nous accusons ceux qui parlent de paix et font la guerre, déclenchent les essais nucléaires. Nous accusons ceux qui proclament la démocratie et maintiennent des milliers de femmes dans les prisons.Je pense aux prisonnières palestiniennes d'Hasharon en Israel, aux prisonnières kurdes en Turquie, à LeylaZana, à toutes celles dont les identités culturelles et politiques sont niées, réprimées. Je pense aux femmesindigènes d'Amerique Latine, à Rigoberta Menchu. Citer les unes ne veut pas dire oublier les autres. Atoutes, nous exprimons notre solidarité. Nous voulons attirer l'attention de la Communauté Internationale, sur les menaces graves que font peser surnos droits les intégristes islamiques et catholiques. Nous avons été scandalisées par leur présence au forumdes ONG. L'intégrisme n'est pas une opinion, c'est un danger, trop souvent mortel. Je pense auxAlgeriennes, aux Soudanaises, aux Iraniennes. Je pense à Taslima Nasreen. Concernant le recours systématique et massif au viol comme arme de guerre, nous nous adressons auxreprésentants des gouvernements, à Monsieur le Secrétaire Général de l'ONU pour qu'enfin des mesuresconcrètes soient prises. Comme le souligne l'important rapport de l'UNESCO, ces monstrueuses violencesvisent à détruire l'ensemble des communautés concernées. Le corps des femmes n'est pas un champ debataille. L'aide internationale doit porter assistance aux femmes violées et aux enfants nés des viols . Parmi cesfemmes et ces enfants, en Afrique beaucoup sont atteints du SIDA. Il faut agir. Les Etats doivent consacrerune part de leur budget à créer des structures de soin, d'accueil et de soutien. Dans cette lutte contre les violences, les ONG doivent bénéficier davantage de moyens. Nous demandonsaussi qu'elles puissent se porter partie civile devant les tribunaux internationaux. Ce forum des ONG nous donne plus d'énergie. La lutte des unes encourage la lutte des autres. Quel que soit le résultat de cette Conférence, la résistance des femmes devient une donnée incontournable.C'est notre espoir. Pékin, le 7 Septembre 1995.