ISO: CIV *************************************************************************** The electronic version of this document has been prepared at the Fourth World Conference on Women by the United Nations Development Programme (UNDP) in collaboration with the United Nations Fourth World Conference on Women Secretariat. *************************************************************************** AS WRITTEN 4ème Conférence Mondiale sur les Femmes Allocution prononcée par S. E. Madame Albertine GHANAZAN-HEPIE, Ministre de la Famille et de la promotion de la Femme, République de Côte d'Ivoire. Beijing le 7 Septembre 1995 Nous voici enfin réunis à Beijing pour l'évènement le plus important de l'année: la quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes. Cette Conférence offre une tribune exceptionnelle aux Femmes du Monde entier pour attirer l’a attention de la Communauté Internationale sur la lutte qu'elles mènent pour une participation égalitaire au développement harmonieux de l'Humanité. Madame la Présidente. Je voudrais ,en cet instant solennel, et avec votre permission, adresser au peuple et au Gouvernement Chinois, au nom du Gouvernement Ivoirien, mes sincères remerciements pour la qualité de l'accueil dont nous avons fait l'objet, la Délégation qui m'accompagne et moi-même, depuis notre arrivée dans la belle cité qu'est Beijing. Je saisis également cette occasion pour Vous adresser, à Vous-même et aux membres du Bureau, mes vives félicitations pour votre élection à la Présidence de la quatrième Conférence Mondiale. Je suis convaincue que sous votre direction compétente, notre Conférence connaîtra un brillant succès et constituera un tournant décisif dans la lutte pour l'émancipation de la Femme. Je voudrais rendre un hommage mérité à Madame Gertrude MONGELLA et à toute son équipe pour leur dévouement et leur contribution efficace au succès de cette Conférence. Madame la Présidente, Honorables Déléguées, la question de l'égalité de fait et de droit de la Femme et de l'Homme a été au centre de toutes nos réflexions sur les politiques de promotion de la paix et du développement dans le monde. La Communauté Internationale a, depuis la création de l'Organisation des Nations Unies reconnu que pour réaliser la paix et le développement, l'égalité des droits est indispensable. Elle a reconnu également que l'une de ses priorités majeures devait être la promotion de l'égalité entre les sexes. Les différentes Conférences qui ont jalonné la voie vers Beijing ont reconnu le rôle central de la Femme dans tous les domaines et la nécessité de mettre en place les plans d'action et les stratégies visant à accélérer sa promotion. En outre, il a été reconnu à la Femme, le droit de jouer un rôle primordial dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies du développement. A l'heure actuelle, on constate que des progrès ont été accomplis dans le domaine de l'intégration économique et sociale des Femmes. Et leurs conditions de vie se sont sensiblement améliorées sous le double effet des progrès de l'éducation et de la santé, même si l'on peut regrèter que celà ne se soit pas toujours accompli dans la même proportion que les Hommes. Cependant, dans la plupart des cas, notamment en Afrique, les Femmes ont vu leurs conditions de vie se dégrader davantage, suite à la conjoncture économique défavorable et aux problèmes politiques. Dans les conflits armés qui secouent actuellement notre Continent, les Femmes constituent malheureusement le plus gros lot des réfugiés et des personnes déplacées. Ecrasées par la misère et la famine, brimées par le poids des traditions, par l'extrémisme religieux, épuisées par des grossesses repétées, les Femmes du Continent Africain, dans leur grande majorité, aspirent à plus de paix, de sécurité, de justice, d’égalité et de progrès social. Madame la Présidente, Honorables Déléguées, les Femmes du monde entier ont les yeux tournés vers nous. Nous sommes sensées traduire leurs préoccupations dans les Instances compétentes en vue de répondre à leur attente. II y a donc lieu de s'interroger. Nous contenterons nous de faire le diagnostic de la misère des Femmes, de proposer des potions magiques, sans résoudre la question épineuse des moyens pour atteindre les objectifs concrêts favorisant leur intégration dans le développement et la jouissance de tous leurs droits? Madame la Présidente, Honorables Déléguées, pour mon Pays, la Côte d'Ivoire, les conclusions de Nairobi sont toujours d'actualité. Beijing est le lieu de rechercher les voies et moyens d'accélérer la mise en œuvre des stratégies prospectives adoptées il y a dix ans à Nairobi. L'intérêt de la présente rencontre réside donc dans le fait que la Conférence va se pencher sur la question de la mobilisation des ressources au profit du financement des programmes sociaux, y compris ceux concernant l'intégration économique de la Femme. Pour ce faire, il y a lieu d'envisager, entre autres solutions, l'annulation ou la reconversion de la dette extérieure, afin de permettre aux Pays lourdement endettés de dégager des moyens supplémentaires pour le financement de ces programmes. Si la plate forme d'action que nous allons adopter ne donne pas une réponse à ces préoccupations, elle risque une fois de plus, de n'avoir aucun impact sur la promotion des Femmes des Pays pauvres et de rester ainsi lettre morte. La Côte d'Ivoire compte y puiser les orientations pour renforcer sa politique en matière de promotion de la Femme. Le Gouvernement Ivoirien, conscient du rôle primordial que joue la Femme dans le processus du développement, a pris des mesures visant à assurer son épanouissement par son autonomie fiancière. Le Président de la République de Côte d'Ivoire, Son Excellence Monsieur Henri Konan Bédié, par l'intermédiaire du Ministère de la Famille et de la Promotion de la Femme, a mis en place un fonds spécial dénommé « Fonds Femmes et Développement » pour financer des projets de Femmes, dans les domaines de l'agriculture, du commerce, de l'élévage et de l'artisanat, et pour assurer leur formation à la gestion des projets. Le Président de la République a également pris des dispositions visant à accroître l'accès des Femmes à des postes de haut niveau dans l'Administration publique, et dans le secteur privé, et à leur faciliter l'accès au crédit. A cet effet, une Banque Ivoirienne pour les Femmes est en train d'être mise en place, et je saisis cette occasion pour adresser mes remerciements à toutes les Institutions Internationales qui ont toujours su être à nos côtés, chaque fois que nous avons eu besoin d'Elles, et leur dire combien nous apprécions leur précieux concours. Nous osons espérer qu'Elles sauront nous venir en aide pour la mise en place de cette Banque. Malgré la conjoncture économique difficile, mon Pays, la Côte d'Ivoire déploie des efforts remarquables pour permettre à la Femme Ivoirienne de se préparer à relever les défits du siècle à venir. Aussi, fait-elle de la scolarisation de la petite Fille, une de ses priorités. A cet égard, des mesures concrètes ont été prises notamment, la distribution gratuite des ouvrages scolaires aux Filles, la réduction de leurs frais de scolarité pour atteindre l'objectif de 100% de Filles scolarisées en l'an 2000. I1 nous parait donc important de souhaiter que la Conférence accorde une attention particulière à l'éducation, à la formation et à la santé de la petite Fille et de la Femme. Mon Pays, la Côte d'Ivoire, qui a prôné inlassablement la paix par le dialogue, continue d'œuvrer avec persévérance à l'instauration de la paix sur le Continent Africain. II est convaincu que la paix est un préalable au développement, qui est lui-même la condition sine qua non pour la promotion de la Femme. Les Femmes de mon Pays sont solidaires de toutes leurs sœurs du monde pour demander que les Femmes soient associées à tous les règlements des conflits. Qu'Elles soient présentes dans les processus décisionnels, et que les dépenses consacrées à l'armement soient réaffectées au financement en faveur du développement social dont la Femme est le moteur. Comme nous l'avons déjà affirmé à Dakar lors de notre Conférence régionale, les Femmes doivent démontrer leur solidarité. II nous faut faire preuve de plus d'engagement pour la cause de la Femme partout où ses droits sont bafoués. Madame la Présidente, Honorables Déléguées, Je voudrais pour terminer, lancer un appel à la Conférence pour qu'elle ait une vision de la Femme dans un monde de paix durable, de solidarité vraie et de prospérité générale. Gardons à l'esprit cette vision et œuvrons ensemble pour sa réalisation. Abandonnons pour le temps de cette Conférence, nos égoïsmes nationaux et travaillons ensemble à l'avènement d'un monde meilleur, un monde plus juste et plus équitable où la Femme jouerait un rôle égalitaire et complémentaire avec l'Homme et occuperait la place qui lui revient dans la société. Je Vous remercie.