ISO: CAF *************************************************************************** The electronic version of this document has been prepared at the Fourth World Conference on Women by the United Nations Development Programme (UNDP) in collaboration with the United Nations Fourth World Conference on Women Secretariat. *************************************************************************** AS WRITTEN CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES, BEIJING DU 4 AU 15 SEPTEMBRE 1995 DECLARATION DE Madame Le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Solidarité Nationale Thème: L’EGALITE, LE DEVELOPPEMENT ET LA PAIX La délégation de la République Centrafricaine présente ses félicitations au Bureau de la Conférence dont la clairvoyance nous permettra d'aboutir á un consensus mondial qui doit mettre irreversiblement en place une politique d’égalité des deux sexes, de développement et de paix. Ces félicitations s'adressent également á l'Organisation des Nations- Unies et plus particulièrement au Secrétariat Général de la conférence qui n'a ménage aucun effort pour la réussite de cette conférence. Nous saluons enfin le sens d’hospitalité de la Population de la République de la Chine Populaire pour toute l'attention qu'elle a accorde á la délégation de la République Centrafricaine depuis son arrivée en terre Chinoise. La Quatrième Conférence Mondiale sur les femmes qui a pour thème : Lutte pour l'Egalité, é le Développement et la Paix se tient aujourd'hui á une époque ou tous les pays du monde entier connaissent de grandes mutations tant sur le plan économique, social que politique. Malgré ces mutations, les problèmes des femmes sont souvent les mêmes à de nombreux égards, “qu'il s'agisse d'un pays industrialise ou d'un pays en développement, d'un pays du Nord ou du Sud". En dépit des grandes conférences sur les femmes qui ont eu lieu sous l’égide des Nations Unies dont la première á Mexico en (1975), la deuxième á Copenhague en (1980) et la troisième á Nairobi en (1985), ainsi que plusieurs conférences régionales, sous-regionales et nationales pour renforcer les mécanismes de promotion de la femme et susciter une vaste prise de conscience á tous les niveaux de la société des questions intéressant la spécificité de chaque sexe et leur incidence sur tous les aspects de la société. Il demeure encore beaucoup de contraintes qui freinent le plein épanouissement des femmes pour un développement meilleur et durable. En République Centrafricaine le problème de la promotion de la femme a toujours été au centre des préoccupations. Le Président Ange-Félix PATASSE élu démocratiquement en Octobre 1993 8' est engage, á travers sa Profession de foi pour un véritable Changement, á : “assurer la promotion de la femme pour son intégration complète dans la vie politique et socio-professionnelle". La nouvelle constitution de la République Centrafricaine promulguée le 14 Janvier 1995, au titre I des bases fondamentales de la société á son article 5, stipule : “La loi garantit á l'homme et á la femme des droits égaux dans tous les domaines". En plus, la ratification de la convention éliminant toutes formes de discriminations á l’égard de la femme n'a rencontre aucune réticence ni retard en République Centrafricaine. En dépit de ces bases juridiques fondement d'une société juste et équitable, il existe encore des contraintes pour une intégration effective et efficace de la femme aux programmes de développement. A - Sur le plan de l’éducation Quoique l’éducation est la deuxième priorité du gouvernement, l’écart entre les taux de scolarisation respectif des filles et des garçons (24%) est de loin supérieur aux 10 % préconisés par la Déclaration de Ouagadougou. Les filles sont plus touchées par les déperditions scolaires. Le taux d’analphabétisme du sexe féminin est de 76 % alors qu'il représente 49 % pour le sexe masculin. Les filles handicapées et marginalisées ne sont pas assez prises en compte de manière spécifique dans les projets et programmes d’éducation et de formation. La scolarisation de la jeune fille étant une condition nécessaire pour la participation effective de la femme au développement durable, la République Centrafricaine réaffirme sa position quant á l’importance á accorder á l’éducation de la jeune fille telle que contenue dans sa déclaration au Sommet Mondial sur le Développement Social á Copenhague. Par ailleurs elle salue l'initiative de la création d'un fonds de soutien á l’éducation des jeunes filles annoncée par les Etats-Unis d’Amérique á Copenhague Sur le plan national des mesures seront prises pour que : - le comité de suivi des-recommandations des états généraux de l’éducation et de la formation mette l'accent sur les problèmes spécifiques aux filles - les textes juridiques ayant trait á la protection des filles scolarisées soient mises en application - soient mises en chantier les recommandations des diverses études réalisées sur l’éducation, la formation et l’emploi des filles - une collaboration étroite soit établie entre les ONG, les Agences de Coopération et le Gouvernement pour l’alphabétisation fonctionnelle de femmes et les enfants non scolarises. B - Sur le plan de la Santé La santé est la première priorité du Gouvernement. Ayant adhère a la stratégie des soins de santé primaires recommandées par l’“Initiative de Bamako”, la politique sanitaire en République Centrafricaine préconise la participation communautaire á moindre coût permettant ainsi á l'Etat la pérennisation des services de santé. Le Programme de Santé Maternelle et Infantile/Planification Familiale (SMI/PF) occupe la première place dans le plan national de développement sanitaire, suivi des programmes sur les Maladies Sexuellement Transmissibles et le SIDA, et enfin la santé des jeunes. Nous notons une insuffisance d'action au niveau de la santé des femmes ménopausées et des femmes dérangées mentales victimes de la drogue. Pour soutenir tous ces programmes deux importants projets sont en cours dont : - la création d'un centre de collecte de données pour l’orientation et la spécification des programmes - la construction de structures de soins spécialisées. Dans le domaine de la santé préventive, les ministères techniques et les ONG ont pris des mesures qui appellent un soutien pour son exécution et sa vulgarisation. Il s'agit de : - l'extension du programme d planification familiale dans tout le pays ; - l'institution d’examen pré-nuptiaux obligatoires ; - la redynamisation du comité interministériel de lutte contre la drogue et le trafic illicite des stupéfiants. - le renforcement des structures des personnes vivant avec le VIE pour une sensibilisation efficace sur la prévention. C - Sur le plan économique La République Centrafricaine a traversé depuis de nombreuses années une crise économique sévère qui a eu un impact évident sur le revenu des individus et plus spécialement celui des femmes. Celles-ci constituent la majorité¿ de la population active en milieu rural (55 %), mais elles interviennent surtout dans les secteurs qui génèrent les valeurs ajoutées les moins élevées. En outre, on ne dispose pas d’informations suffisantes concernant les activités rémunérées ou non, réalisées par les femmes. Pour ne pas s’éterniser sur les constats de routine, la délégation de la République Centrafricaine a porte son attention sur deux points spécifiques : - l'ajustement structurel et les reformes macro-économiques - l'impact de la conjoncture internationale Sur le plan de l'ajustement structurel et les reformes macro-économiques Compte tenu des déséquilibres macro-économiques persistants et malgré les piètres résultats des précédents Programmes d'Ajustement Structurel, la mise en oeuvre d'un nouveau programme d’ajustement structurel adapte et prenant en compte á sa juste valeur la dimension sociale reste une nécessité. Dans cette perspective la République Centrafricaine est en phase d’élaboration et de mise en oeuvre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté, partant des conclusions du Sommet Mondial de Copenhague et des conclusions et recommandations de nombreuses études faits dans le cadre du programme des dimensions sociales de l’ajustement structurel ¡ en accordant une attention particulière sur l'allocation des dépenses publiques visant á préserver les dépenses sociales prioritaires (santé et éducation). Le choix des alternatives proposées par la délégation Centrafricaine se présente ainsi qu’il suit : - appliquer des politiques sectorielles et macro-économiques judicieuses, dont la conception et le suivi font appel á la pleine participation des femmes pour une croissance économiques soutenue et largement repartie axée sur l’être humain; - venir en aide aux pays en développement et consacrer des ressources nouvelles ou additionnelles à l’élimination de la pauvreté et surtout auprès des femmes ; - annuler la charge de la dette extérieure et convertir le service de la dette des pays en développement en particulier les pays á faible revenu lourdement endettes, pour les aider á financer des programmes et projets axes sur le développement et notamment la promotion de la femme á parvenir a une croissance économique soutenue et un développement durable sans provoquer une nouvelle crise ; - les organisations internationales devraient fournir des » yens de financement adéquats pour les programmes et les projets visant l’amélioration des revenus des femmes ; - créer des fonds d'investissement et des services d'appui non discriminatoires á l'intention des entreprises diriges par des femmes et élaborer des programmes de promotion du commerce axés sur les femmes. Concernant l'impact de la conjoncture internationale Pour la délégation Centrafricaine, une conjoncture internationale stable, un monde en paix est un facteur de développement. I1 est indispensable que les termes de l’échange s’améliorent afin de permettre aux pays en développement de tirer un juste prix de leurs exportations. On constate que l'aide a tendance á se réduire, á être soumise á des conditionnalités de plus en plus nombreuses et profite moins aux pays d'Afrique au Sud du Sahara. Face à cette situation, dans le cadre de la solidarité internationale nous invitons tous les partenaires á porter l’attention au financement des programmes de développement dans ces régions par une réduction des dépenses militaires et d'armements. D - Sur le plan du droit En République Centrafricaine la nouvelle constitution du 14 Janvier a établi le principe de séparation et de l’indépendance des pouvoirs de l’état a savoir: l’exécutif, le législatif et le judiciaire. En dehors des institutions judiciaires de l’état ils existent plusieurs institution nationales qui participent á la promotion des droits. I1 s’agit de : La ligue Centrafricaine des Droits de l'’Homme. La Commission Nationale des Droits de l'’Homme. La Commission Episcopale “Justice et Paix”. L'Association des Femmes Juristes de Centrafrique. La ligue centrafricaine des droits de l'homme a procédé á la traduction en langue nationale " de la déclaration des droits de l’homme” et á sa vulgarisation dans tout le pays. Un travail pareil est en train d'être entame par la commission nationale de suivi de la convention sur “les droits de l'enfant". Tout concourt á une sensibilisation de la société en vue d’améliorer la compréhension et la nécessité d'assurer l’égalité entre l’homme et la femmes des le bas âge. Profitant de ce cadre propice, les femmes centrafricaines essaient de se mobiliser pour accéder à cette échelle de valeur. Elles ont recommande au Gouvernement: - la mise á jour de la liste des conventions ratifiées par notre pays, la diffusion et la mise en application des dispositions contenues dans ces conventions ; - la mise en place d'un comité de suivi et de contrôle de l'application des conventions ; - l'introduction de éducation civique et de l'enseignement des instrument internationaux dans les programmes d'enseignements scolaires et universitaires ; - la création d'un centre de la femme charge de suivre la carrière des femmes dans tous les domaines; Dans les années soixante la République Centrafricaine comptait déjà une femme á l’Assemblées. En 1975 une femme était Premier Ministre. En 1993 une femme était candidate aux élections présidentielles. Au delà de ce tableau la grande majorité des femmes ne se retrouvent pas encore à la place qu'elles méritent. Les femmes devront se mobiliser pour s'attaquer á ce problème á travers un dialogue et des négociations sans trop se préoccuper de savoir qui tirera gloire. Avant de terminer sa déclaration la République Centrafricaine lance un appel á la communauté internationale pour le respect des engagements souscrits lors de la Conférence Mondial sur la Population (Caire Septembre 1994) du Sommet Mondial sur le Développement Social (Copenhague Mars 1995). Elle soutient fermement la Déclaration de “Ouagadougou” (Juillet), sur la création d'un réseau de femmes Ministres et Parlementaires pour le suivi des recommandations de toutes les conférences sur les femmes et la déclaration de “Bangui” sur l’engagement des femmes des pays membres de la sous-région de l’Afrique Centrale á promouvoir la Concertation et la Solidarité entre les femmes tant au niveau national que sous-régional et á coordonner leurs actions en sue d'une promotion effective du statut socio-économique de la femme. Je vous remercie.