ISO: LUX *************************************************************************** The electronic version of this document has been prepared at the Fourth World Conference on Women by the United Nations Development Programme (UNDP) in collaboration with the United Nations Fourth World Conference on Women Secretariat. *************************************************************************** AS WRITTEN Contribution Luxembourgeoise pour la 4e Conférence Mondiale sur les Femmes organisée par l'ONU à Pékin. Madame la Présidente, Excellences, Mesdames, Messieurs, Le monde actuel connaît des mutations profondes. L'évolution de la démocratie n'affecte pas seulement les structures et le fonctionnement des institutions, mais aussi les relations entre les femmes et les hommes. Les femmes réclament à juste titre l'égalité de droit et de fait aussi bien que leur pleine participation dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale, culturelle et civile. L'évolution vers l'égalité est souvent considérée, à tort, comme un problème de femme. En réalité il implique aussi un changement de comportement et de mentalité des hommes qui doivent abandonner leur rôle traditionnel. Or, l'égalité entre femmes et hommes est une question de société qui concerne les uns et les autres au même titre. Au Luxembourg, où l'aisance matérielle est la règle, I'alphabétisation, la formation et le droit de vote des femmes sont des acquis de longue date, sans avoir abouti à la réalisation de l'égalité de fait. Les fléaux comme la prostitution, la toxicomanie, le Sida ou les sans- abri, n’épargnent pas nos femmes. Des mécanismes pour la promotion de l’égalité s'avèrent indispensables. Ainsi mon gouvernement a institué en janvier 95 un ministère de la promotion féminine dont je suis la responsable. Tout d'abord j'estime qu'une attention toute particulière doit être portée à l'éducation. II faut prévoir dès l'enseignement préscolaire l'apprentissage à l’égalité entre hommes et femmes à travers des activités ludiques d’initiation à la technique et aux tâches domestiques et ceci indépendamment du sexe des enfants. De cette façon les adultes de demain seront conscients de leurs responsabilités partagées dans les divers domaines de la vie de tous les jours. Le principe de l'égalité entre femmes et hommes doit être partie intégrante non seulement des programmes scolaires, mais aussi de la sensibilisation et de la formation des enseignants. II est pour moi très important que les jeunes soient élevés dans l'esprit de l'égalité et reçoivent la formation et qualification professionnelle correspondant à leurs talents et aspirations profondes. Par ailleurs, la formation des agents professionnels, syndicaux et politiques m'importe au même titre. L'Etat luxembourgeois, conscient de son rôle de précurseur, initiera un programme d'actions positives dans la fonction publique. Une politique de promotion de la femme exige l'inscription du principe de l'égalité entre femmes et hommes dans la constitution, voire dans les traités internationaux. Mais je suis bien consciente que la reconnaissance d'un droit risque de rester lettre morte si elle ne va pas de paire avec des mécanismes de contrôle appropriés. Comme le Luxembourg est un pays à population immigrée élevée, il me tient à coeur d'offrir aux femmes immigrées des formations et des mises à niveau, afin de mieux les intégrer au marché du travail, étant entendu que l'indépendance économique est un facteur important de l’égalité de fait. Je voudrais cependant souligner que le travail non rémunéré des femmes devrait être pris en considération à sa juste valeur inestimable. Dans ce contexte il nous reste à résoudre le problème épineux de l'individualisation des droits à la retraite des femmes luxembourgeoises. La lutte contre la violence à l'égard des femmes retient également toute mon attention. La violence domestique est un fléau de société qu’il faut éradiquer, qu'il s'agisse de violence physique, psychique ou sexuelle. Des refuges pour femmes en détresse existent. L'ouverture d'un foyer pour jeunes filles victimes de violence et d'abus sexuels, est prévue pour l'année prochaine. Nous restons cependant à la recherche de mesures plus efficaces de prévention de la violence domestique. Toute suggestion à cet égard sera la bienvenue. Par ailleurs, je voudrais relever que le gouvernement luxembourgeois s'apprête à légiférer en matière de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Mesdames, Messieurs, Regardons aussi au-delà de nos frontières respectives. Nombreuses sont les femmes qui souffrent des conséquences de conflits armés, sont prises en otage, violées, déplacées et déportées. Leurs situations spécifiques devraient nous amener à reconsidérer le statut des réfugiés. En matière de coopération au développement le Luxembourg a la prétention de réaliser l'objectif de 0,7 % du Produit National Brut en l'an 2000. J'insisterai pour que préférence soit accordée au financement de projets privilégiant les droits des femmes et des filles. Les droits des femmes sont des droits de l'homme et en tant que tels inaliénables et indivisibles. II faut partant les respecter indépendamment de toutes considérations culturelles et religieuses. Les violations des droits des femmes sont trop souvent passées sous silence, et je pense aux mutilations génitales, aux avortements sélectifs et à l'infanticide féminin. Contre toutes ces violations nous nous devons de lutter ensemble. Mesdames, Messieurs,En guise de conclusion je lance un appel aux femmes du monde entier: Que notre solidarité nous donne la force pour lutter afin d'atteindre dans tous les coins du monde nos objectifs communs: DEVELOPPEMENT, PAIX, EGALITE