TOKYO INTERNATIONAL CONFERENCE ON AFRICAN DEVELOPMENT 5-6 OCTOBER 1993 DECLARATION DE TOKYO SUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE "Vers le XXIe sie`cle" Nous, les participants a` la Confe'rence internationale de Tokyo sur le de'veloppement de l'Afrique (TICAD), qui a re'uni les pays africains et les partenaires du de'veloppement de l'Afrique, de'clarons unanimement notre attachement ine'branlable a` la cause du de'veloppement de l'Afrique afin que s'ouvre pour le continent une e`re nouvelle de prospe'rite'. Nous adoptons donc solennellement la pre'sente De'claration, fermement convaincus qu'elle servira a` renforcer le nouveau partenariat qui s'e'bauche entre nous pour un de'veloppement durable de l'Afrique, partenariat fonde' sur la prise en mains par les pays africains de leur propre destin et le soutien de leurs partenaires. Contexte ge'ne'ral 1. Les crises e'conomiques et sociales qui ont secoue' l'Afrique dans les anne'es 80 ont mis en lumie`re les de'fis que doit relever le continent pour progresser dans la voie du de'veloppement. Pour y faire face, de nombreux pays d'Afrique ont entrepris de profondes re'formes e'conomiques et politiques. Nous, les participants a` la Confe'rence, sommes encourage's de voir se manifester depuis quelques anne'es, a` la suite de ces re'formes, des signes de redressement macroe'conomique et d'e'volution politique positive. Nous reconnaissons toutefois que les structures politiques et e'conomiques de l'Afrique restent fragiles et vulne'rables et qu'il existe encore des situations qui ne permettent pas la re'alisation d'un de'veloppement durable. La Confe'rence veut donner une nouvelle impulsion a` ces re'formes, en tenant compte du Nouveau programme d'action des Nations Unies pour le de'veloppement de l'Afrique dans les anne'es 90. 2. Avec la fin de la guerre froide s'offre a` nous, pays africains et communaute' internationale, l'opportunite' d'une meilleure perception commune de la ne'cessite' d'une coope'ration dynamique en faveur du de'veloppement. Le de'veloppement du continent apparai^t en effet comme un impe'ratif dans notre que^te d'un avenir meilleur. - 2 - 3. Tout en pre^tant une attention particulie`re aux obstacles auxquels l'Afrique est confronte'e, nous sommes re'solus a` renforcer notre action commune pour le de'veloppement du continent. Tel est l'esprit qui a pre'side' a` nos de'bats sur les questions qui conditionnent le de'veloppement durable de l'Afrique. 4. Parmi ces questions figurent le processus simultane' de re'formes e'conomiques et politiques actuellement en cours, la ne'cessite' d'accorder au secteur prive' une plus large place dans les e'conomies nationales, la promotion de la coope'ration et de l'inte'gration re'gionales, et les effets ne'fastes des situations d'urgence humanitaire sur le de'veloppement socio- e'conomique de l'Afrique. Nous notons que l'expe'rience de l'Asie en matie`re de de'veloppement e'conomique et l'action catalytique de la coope'ration internationale sont porteurs d'espoir en ce qu'ils permettent de penser que le pari de la transformation e'conomique de l'Afrique peut e^tre gagne'. Re'formes e'conomiques et politiques 5. Convaincus qu'une e`re nouvelle s'ouvre pour la communaute' des nations, nous, les participants africains, re'affirmons notre volonte' de poursuivre et de consolider les re'formes politiques et e'conomiques entreprises, notamment en ce qui concerne la de'mocratisation, le respect des droits de l'homme, les re`gles de bonne gestion, la valorisation des ressources humaines et le progre`s social ainsi que la diversification et la libe'ralisation de l'e'conomie. Pour re'aliser l'objectif d'une croissance e'conomique durable et largement partage'e, nous, les participants a` la Confe'rence, estimons qu'il faut des re'gimes politiques plus transparents, plus comptables de leur gestion et plus ouverts a` la participation, et ou` la socie'te' civile ait un ro^le plus important a` jouer. Nous reconnaissons qu'il appartient aux pays africains eux-me^mes d'initier et de mettre en oeuvre les re'formes politiques, e'conomiques et sociales ne'cessaires, formule'es en fonction de leur vision des choses, de leurs valeurs et des re'alite's socio-e'conomiques propres a` chacun. Les partenaires de l'Afrique devraient donc e'pauler les initiatives africaines dans ce sens. 6. Nous, les participants a` la Confe'rence, reconnaissons que, si la mise en oeuvre simultane'e des re'formes e'conomiques et politiques peut favoriser le de'veloppement, cela n'ira pas sans impliquer, dans bien des cas, des transitions douloureuses. L'interaction entre les re'formes politiques et e'conomiques, qui devraient se renforcer mutuellement avec le temps, est un processus complexe qu'il faut soutenir si l'on veut qu'il aboutisse. Nous, les partenaires de l'Afrique, re'affirmons notre volonte' d'aider en priorite' les pays qui entreprennent - 3 - d'authentiques et efficaces re'formes politiques et e'conomiques. Nous, les participants a` la Confe'rence, re'affirmons e'galement notre volonte' de renforcer notre dialogue constructif en vue de faciliter le processus re'formateur. 7. Nous, les participants africains, re'affirmons notre volonte' d'ame'liorer la qualite' de la gestion, et en particulier la transparence et le sens des responsabilite's, dans nos administrations. Nous reconnaissons que l'affectation des ressources de l'Etat doit re'pondre au souci de promouvoir le de'veloppement socio-e'conomique en ge'ne'ral et de re'duire les de'penses improductives. Pour atteindre ces divers objectifs, il est essentiel de renforcer les capacite's humaines et institutionnelles dont de'pend la re'alisation d'un de'veloppement durable. Nous nous engageons a` prendre les dispositions ne'cessaires pour assurer la formation des ressources humaines, pour les retenir et les utiliser de fac'on efficace et pour renforcer les structures institutionnelles. Nous, les partenaires de l'Afrique, nous emploierons davantage a` aider au renforcement des capacite's africaines, y compris en ame'liorant notre assistance technique. 8. Nous, les participants a` la Confe'rence, re'affirmons que les programmes d'ajustement structurel doivent davantage prendre en conside'ration la situation particulie`re et les besoins de chaque pays. Nous re'pe'tons que la ve'ritable finalite' des re'formes politiques et e'conomiques est de combattre la pauvrete' et d'ame'liorer le bien-e^tre de tous. Pour cela, il faut que les programmes d'ajustement structurel comprennent davantage de mesures destine'es a` offrir aux pauvres de plus grandes possibilite's d'emplois re'mune'rateurs et a` leur ouvrir un acce`s plus large a` des services sociaux efficaces, tout en veillant a` les prote'ger dans toute la mesure du possible des effets ne'gatifs que peuvent avoir ces programmes sur le plan social. Il faudrait donner une plus grande priorite' aux investissements en capital humain sous forme de programmes de nutrition, de sante' et d'e'ducation, afin notamment d'ame'liorer la condition des femmes et des enfants. Notant par ailleurs que le de'veloppement e'conomique ge'ne'ral de l'Afrique n'a pas progresse' au me^me rythme que sa population, nous reconnaissons l'importance d'une politique approprie'e en matie`re de population et nous invitons les gouvernements africains et la communaute' internationale a` s'attaquer a` ce proble`me dans le cadre du processus de de'veloppement socio-e'conomique. Pour un de'veloppement e'conomique par le secteur prive' 9. Le secteur prive' joue un ro^le vital en tant que moteur d'un de'veloppement durable. Nous, les participants a` la Confe'rence, reconnaissons que, si l'aide e'trange`re influe sur le de'veloppement, elle n'a ne'anmoins qu'un ro^le d'appoint et de - 4 - catalyseur. Nous reconnaissons qu'une coope'ration viable et pragmatique entre l'Etat et le secteur prive' est un facteur cle' du de'veloppement. Il faut instaurer un climat de confiance entre ces deux partenaires et promouvoir leur interaction. Nous savons que la stabilite' politique et e'conomique conditionne les de'cisions d'investissement a` long terme. 10. Nous, les participants africains, sommes re'solus a` poursuivre des politiques de nature a` accroi^tre le ro^le du secteur prive' et a` encourager l'esprit d'entreprise. Tout en acce'le'rant le rythme des de're'glementations, nous mettrons en place et nous entretiendrons, avec l'aide de nos partenaires, les infrastructures physiques ne'cessaires ainsi que des institutions administratives, juridiques et financie`res viables. Nous estimons que le secteur informel est un e'le'ment dynamique des e'conomies africaines et qu'il faut le soutenir si l'on veut stimuler l'initiative prive'e, cre'er des emplois et faciliter l'inte'gration de ces activite's dans le secteur formel. 11. Nous, les participants a` la Confe'rence, sommes convaincus qu'il faut ame'liorer encore les syste`mes financiers et les pratiques financie`res pour stimuler l'e'pargne et l'investissement internes ainsi que pour pre'venir et, le cas e'che'ant, inverser la fuite des capitaux. 12. Pour appuyer ces efforts, nous, les partenaires de l'Afrique, continuerons d'aider a` la mise en place d'un environnement plus favorable, ce qui exige de re'former l'e'conomie et de privatiser, de se doter de ressources humaines et de structures institutionnelles et de de'velopper l'interme'diation financie`re. Nous reconnaissons l'importance de syste`mes d'assurances et de garanties approprie's pour prote'ger contre les risques politiques et e'conomiques les entreprises prive'es qui investissent en Afrique. 13. Nous, les participants africains, affirmons que le commerce international est d'une importance capitale pour notre de'veloppement futur. Nous, les partenaires de l'Afrique, nous efforcerons de faciliter l'acce`s des produits africains aux marche's mondiaux, et nous aiderons les pays africains a` valoriser et diversifier leurs exportations. Nous, les participants a` la Confe'rence, soutenons, pour leur ro^le vital, des associations prive'es telles que la Table ronde des hommes d'affaires africains et nous confirmons l'utilite' des initiatives destine'es a` promouvoir les investissements et les e'changes au sein du continent ainsi qu'entre l'Afrique et le reste du monde. - 5 - Coope'ration et inte'gration re'gionales 14. Nous, les participants africains, re'affirmons notre profond de'sir de re'aliser l'objectif ultime d'inte'gration et de coope'ration re'gionales, tel qu'il est formule' dans le Traite' d'Abuja portant cre'ation de la Communaute' e'conomique africaine. Nous, les participants a` la Confe'rence, n'ignorons pas que, depuis les premiers temps de l'inde'pendance, cet objectif a toujours figure' dans la logique de de'veloppement des pays africains, dont les marche's inte'rieurs sont souvent e'troits; mais nous savons qu'il faut de'sormais faire davantage d'efforts pour promouvoir les e'changes et les investissements intrare'gionaux. 15. Nous, les participants africains, veillerons a` ce que cette volonte' d'inte'gration re'gionale fasse partie de nos plans, de nos politiques et de nos programmes nationaux de de'veloppement. 16. Nous, les partenaires de l'Afrique, accueillons avec satisfaction et soutenons l'attachement renouvele' que les pays africains ont re'cemment manifeste' en faveur de la coope'ration et de l'inte'gration re'gionales. Ces accords re'gionaux devraient rester compatibles avec l'existence d'un syste`me d'e'changes multilate'raux ouvert et contribuer au de'veloppement du commerce international. Nous continuerons a` soutenir les efforts des pays africains pour lever les obstacles a` l'inte'gration par des mesures comme l'abaissement des barrie`res au commerce et a` l'investissement et l'harmonisation des politiques. Nous continuerons aussi a` soutenir les initiatives re'gionales viables, en particulier dans le domaine du de'veloppement des infrastructures et du renforcement des capacite's. Nous, les participants a` la Confe'rence, sommes convaincus que l'on doit e'galement promouvoir l'inte'gration re'gionale en encourageant les initiatives du secteur prive' et en adoptant une approche me'thodique et progressive pour de'velopper les e'changes et rationaliser les dispositifs en place. Secours d'urgence et de'veloppement 17. Nous, les participants a` la Confe'rence, notons avec une profonde pre'occupation qu'au cours des deux dernie`res de'cennies, et plus particulie`rement ces dernie`res anne'es, beaucoup de pays africains ont souffert et continuent de souffrir de catastrophes cause'es par la nature ou par l'homme. La communaute' internationale a re'pondu avec ge'ne'rosite' de`s que des situations de crise sont apparues, dans les anne'es 70. 18. Ces catastrophes ont entrave' le de'veloppement de nombreux pays africains, de'truit les bases me^mes de la croissance, grossi le flot des re'fugie's et absorbe' des ressources humaines et financie`res qui auraient pu servir les objectifs du de'veloppement. - 6 - 19. Nous, les participants a` la Confe'rence, n'ignorons pas que les catastrophes cause'es par l'homme re'sultent d'interactions complexes entre des facteurs politiques, e'conomiques et sociaux. A cet e'gard, les causes profondes de ces catastrophes tiennent notamment a` l'absence de de'mocratie et au non-respect des droits de l'homme et des droits des minorite's. 20. Nous, les participants a` la Confe'rence, reconnaissons que c'est d'abord aux Africains qu'il appartient de pre'venir et de ge'rer les catastrophes. C'est pourquoi, nous, les participants africains, sommes re'solus a` de'ployer des efforts pour nous attaquer aux causes profondes de ces calamite's. Nous confirmons e'galement que la coope'ration re'gionale, ainsi qu'on l'a vu dans le passe', reve^t une importance vitale. Nous, les participants a` la Confe'rence, soulignons la ne'cessite' de cre'er des me'camismes efficaces pour pre'venir les catastrophes naturelles et celles qui sont le fait de l'homme, mettre en place les moyens d'action ne'cessaires pour ge'rer les crises et de'gager des solutions, et en particulier pour renforcer les syste`mes de se'curite' alimentaire. C'est pourquoi nous nous fe'licitons de la de'cision prise par l'Organisation de l'unite' africaine de cre'er un me'canisme de pre'vention, de gestion et de re'solution des conflits, et nous nous engageons a` apporter notre soutien aux mesures prises pour assurer le bon fonctionnement de ce me'canisme. Nous re'affirmons e'galement notre volonte' d'aider les victimes des catastrophes naturelles et nous lanc'ons un appel pour que soient leve's tous les obstacles qui empe^chent la distribution efficace des secours d'urgence. 21. Nous, les partenaires de l'Afrique, conscients des liens e'troits qui existent entre les secours d'urgence et le de'veloppement, veillerons a` ce que les populations sinistre'es continuent de be'ne'ficier d'une aide humanitaire aux fins de re'installation, de re'habilitation et de reconstruction. L'expe'rience de l'Asie et le de'veloppement de l'Afrique 22. Au cours des trente dernie`res anne'es, contrairement a` ce qui s'est passe' en Afrique, le revenu par habitant a fortement augmente' dans les pays de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Nous, les participants a` la Confe'rence, n'ignorons pas que la diversite' des conditions internationales et inte'rieures fait qu'aucun mode`le de de'veloppement ne saurait e^tre transpose' tel quel d'une re'gion a` l'autre. Cela dit, nous reconnaissons que l'expe'rience asiatique n'est pas sans contenir quelques enseignements pour le de'veloppement de l'Afrique. La diversite' me^me des pays d'Asie qui ont re'ussi permet d'espe'rer que d'utiles lec'ons pourront en e^tre tire'es pour le de'veloppement de l'Afrique. - 7 - 23. Nous, les participants a` la Confe'rence, avons note' que, comme le montre le succe`s de l'Asie, la re'ussite du de'veloppement suppose re'unis un certain nombre de facteurs qui sont : une aspiration profonde des dirigeants et de la population a` la prospe'rite' e'conomique, l'adoption d'une strate'gie approprie'e de de'veloppement a` long terme et l'existence d'une administration publique capable d'appliquer cette strate'gie de fac'on me'thodique. 24. Nous avons note' aussi que, parmi les facteurs qui expliquent la remarquable performance de l'Asie de l'Est et du Sud-Est figuraient : 1) l'application rationnelle des politiques macroe'conomiques et le maintien de la stabilite' politique; 2) la promotion, par la recherche et l'innovation technologique, de la production agricole, base solide du de'veloppement social et e'conomique; 3) l'investissement a` long terme dans l'e'ducation et la valorisation des ressources humaines en tant que priorite' d'une strate'gie du de'veloppement; 4) l'adoption de politiques d'adhe'sion au marche' et de priorite' a` l'exportation afin de moderniser et d'adapter les modes de production et d'accroi^tre ainsi les possibilite's d'e'changes et de croissance e'conomique; 5) des mesures destine'es a` favoriser l'e'pargne et la formation du capital sur le marche' inte'rieur en de'veloppant l'interme'diation financie`re et les services bancaires au niveau des communaute's; 6) l'adoption d'une politique tendant a` faire du secteur prive' le moteur de la croissance et du de'veloppement; 7) la mise en oeuvre sans retard des re'formes agraires. 25. Nous, les participants a` la Confe'rence, reconnaissons que les re'alisations de l'Asie de l'Est et du Sud-Est dans le domaine du de'veloppement augmentent les possibilite's de coope'ration Sud-Sud avec l'Afrique. Nous nous fe'licitons de l'inte're^t porte' par certains pays d'Asie et d'Afrique au de'veloppement de cette coope'ration. Coope'ration internationale 26. Nous, les participants a` la Confe'rence, sommes parvenus a` la conclusion que la situation actuelle de l'Afrique nous oblige a` nous montrer plus solidaires les uns des autres afin d'agir, face a` cette situation, dans l'esprit d'un ve'ritable partenariat. Ce nouveau partenariat sera fonde', d'une part, sur l'objectif de prise en mains du destin de l'Afrique par les Africains eux-me^mes et, d'autre part, sur l'apport d'un soutien approprie' par les partenaires de l'Afrique. 27. Nous, les participants a` la Confe'rence, reconnaissons qu'il ne saurait y avoir de de'veloppement durable en l'absence de stabilite' et de se'curite', et qu'il est essentiel de bien utiliser les rares ressources disponibles et de re'duire au minimum les budgets militaires et autres de'penses improductives. - 8 - 28. Nous, les participants a` la Confe'rence, n'ignorons pas que le de'veloppement exige l'entie`re participation des populations a` tous les niveaux et que, pour avancer dans la voie du progre`s, il faut galvaniser toutes les e'nergies. A cet e'gard, nous reconnaissons le ro^le dynamique et multiple des femmes africaines dans divers secteurs de l'e'conomie et nous recommandons que des mesures spe'ciales soient prises pour promouvoir leurs droits et renforcer leur ro^le afin de parvenir a` une plus grande e'galite' des sexes et de lever tous les obstacles - juridiques, sociaux et culturels - a` l'avancement de la femme. Nous reconnaissons aussi qu'il est ne'cessaire de renforcer la coope'ration avec les ONG locales et d'autres institutions de la socie'te' civile qui jouent un ro^le constructif dans le de'veloppement de l'Afrique. 29. Nous, les partenaires de l'Afrique, mettrons tout en oeuvre pour accroi^tre l'aide au de'veloppement de l'Afrique malgre' les difficulte's que connai^t actuellement l'e'conomie mondiale. De plus en plus, cette assistance tiendra compte des priorite's de'finies par les pays africains. Dans le cadre de la coope'ration que nous nous engageons a` poursuivre et a` renforcer, nous nous conformerons au de'sir exprime' par nos populations de voir les ressources aller la` ou` elles seront utilise'es de la fac'on la plus efficace afin d'avoir le maximum d'impact sur le de'veloppement. 30. Comme les pays africains en sont a` diffe'rents stades du de'veloppement et qu'ils diffe`rent par la culture et par l'histoire, nous, les partenaires de l'Afrique, pourrons e^tre amene's a` adopter des approches diffe'rencie'es dans la planification et la mise en oeuvre de notre coope'ration au de'veloppement, en tenant du^ment compte des proble`mes de coordination de l'aide. 31. Nous, les partenaires de l'Afrique, appliquerons une strate'gie globale en ce qui concerne l'aide, le commerce, la strate'gie de la dette et les investissements. Nous, les participants a` la Confe'rence, re'affirmons que la dette et son service continuent a` poser de graves difficulte's a` de nombreux pays africains. Nous tenons a` souligner que le proble`me doit e^tre traite' d'urgence dans le contexte ge'ne'ral de l'alle'gement de la dette et de l'apport de nouvelles ressources financie`res en faveur du de'veloppement. Nous confirmons la validite' de la strate'gie internationale de la dette et nous invitons le Club de Paris a` continuer a` examiner la question de l'alle'gement de la dette pour les plus pauvres des pays lourdement endette's, notamment en ce qui concerne la possibilite' de proce'der plus to^t, cas par cas, a` des re'ductions dans l'encours de la dette. Nous invitons instamment les pays cre'anciers a` tenir compte des difficulte's auxquelles se heurtent actuellement les pays d'Afrique lourdement endette's. - 9 - 32. Nous, les participants a` la Confe'rence, re'affirmons l'importance d'une heureuse conclusion des ne'gociations de l'Uruguay Round engage'es sous les auspices du GATT. Nous mettrons tout en oeuvre pour supprimer les obstacles au commerce et autres pratiques qui empe^chent l'expansion des exportations africaines, y compris des exportations vers d'autres pays africains. Nous soulignons l'importance des produits de base comme source de recettes d'exportation pour beaucoup de pays d'Afrique et l'instabilite' de ces recettes. 33. Nous, les participants a` la Confe'rence, confirmons que les accords de la Confe'rence des Nations Unies sur l'environement et le de'veloppement devraient e^tre rigoureusement applique's, notamment pour ce qui concerne les e'quilibres a` re'aliser entre politique de l'agriculture, politique de la population et politique de l'environnement, compte tenu, en particulier, des proble`mes pose's par la se'cheresse et la de'sertification. 34. Nous reconnaissons e'galement que, dans de nombreux domaines, les progre`s re'alise's par l'Afrique risquent d'e^tre remis en question par la pande'mie de VIH/SIDA et de maladies apparente'es qui atteignent de'ja` des proportions catastrophiques dans certains pays. l'Afrique et ses partenaires doivent prendre des mesures beaucoup plus e'nergiques pour pre'venir et enrayer ces maladies, soigner les personnes infecte'es et pourvoir aux conse'quences qui en re'sultent sur le plan social et e'conomique. Suivi de la Confe'rence 35. Nous, les participants a` la Confe'rence, nous engageons a` prendre, dans nos sphe`res respectives de compe'tence, des mesures visant a` concre'tiser l'esprit de la pre'sente De'claration par une action efficace. Nous avons charge' les trois co-organisateurs de la Confe'rence d'examiner et d'e'valuer les progre`s accomplis dans la mise en oeuvre de la pre'sente De'claration. Enfin, nous projetons d'organiser, d'ici a` l'an 2000 au plus tard, une confe'rence de me^me importance que celle-ci. ***** Du fait de nos de'libe'rations, des orientations qui ont e'te' trace'es et du consensus auquel nous sommes parvenus, nous pouvons penser que les chances de de'veloppement durable ont e'te' conside'rablement ame'liore'es pour l'Afrique.
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