Bassin du lac Tchad : la Vice-Secrétaire générale plaide pour un rôle clef des femmes dans la lutte contre Boko Haram

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Bassin du lac Tchad : la Vice-Secrétaire générale plaide pour un rôle clef des femmes dans la lutte contre Boko Haram

UN News
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La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, parle avec des délégués avant une réunion du Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias
Photo ONU/Manuel Elias
La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, parle avec des délégués avant une réunion du Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias

9 mars 2017 – Intervenant devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina J. Mohammed, a plaidé jeudi pour faire jouer aux femmes de la région du bassin du lac Tchad un rôle clef dans la lutte contre le groupe Boko Haram et dans les efforts de consolidation de la paix.

« Les femmes doivent jouer un rôle clef dans la réponse à apporter, qu'il s'agisse de les solliciter pour distribuer les vivres et administrer les camps, ou de les associer aux efforts de lutte contre l'extrémisme violent, de rétablissement de l'autorité de l'État et de consolidation de la paix », a dit Mme Mohammed, devant les membres du Conseil, lors d'une réunion consacrée à la récente mission du Conseil de sécurité dans quatre pays de cette région (Cameroun, Tchad, Niger et Nigéria) du 1er au 7 mars.

La Vice-Secrétaire générale a indiqué que le Secrétariat de l'ONU encourageait la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) à convoquer un sommet conjoint sur Boko Haram.

« J'ai vu la souffrance dans les yeux d'un garçon de 15 ans dont le village a été brûlé par Boko Haram et la plupart des amis tués », a déclaré le représentant du Royaume-Uni, en dénonçant la barbarie et la cruauté « sans limites » des tactiques employées par ce groupe terroriste.

 

Il s'est toutefois réjoui, comme son collègue du Japon, du niveau d'engagement et d'appropriation des efforts dont font preuve les pays limitrophes du lac Tchad qui ont mis sur pied la Force multinationale mixte, laquelle peut s'enorgueillir d'avoir libéré 20.000 otages jusqu'à présent. Cette Force exige toutefois, a prévenu le représentant du Sénégal, un appui financier, logistique et technique et des équipements suffisants.

Le représentant de la France s'est félicité que la mission du Conseil de sécurité permette de sensibiliser l'opinion publique au sort d'une région longtemps « négligée, voire oubliée », selon les mots de son homologue sénégalais. Il a attiré l'attention sur trois enjeux principaux, à savoir « l'urgence humanitaire, la protection des populations affectées, et les difficultés en matière de financement de l'aide ».

La Vice-Secrétaire générale a demandé instamment aux États membres de financer intégralement l'appel humanitaire pour la région du lac Tchad, d'un montant de 1,5 milliard de dollars, et a exhorté les gouvernements touchés à garantir un accès total, sûr et sans entraves à toutes les zones et populations touchées.

Le représentant français a indiqué qu'au printemps 2017, se tiendrait à Paris une conférence de bailleurs de fonds, sous l'égide de la Banque mondiale. En dépit des considérables promesses de contributions faites lors de la Conférence des bailleurs de fonds organisée par l'ONU le 24 février dernier à Oslo, « les besoins excèdent les ressources », s'est alarmée la Vice-Secrétaire générale.

Le représentant du Sénégal a estimé qu'il est temps de mettre à contribution les sociétés et fondations privées, « voire des mécènes ». Car une reprise durable, a précisé la Vice-Secrétaire générale, suppose aussi un appui à la reconstruction des écoles, des centres de santé et la relance des infrastructures essentielles, comme l'agriculture et l'approvisionnement en eau, sur lesquels reposent les moyens de subsistance.

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