« Nous ne pouvons plus continuer à provoquer la planète comme nous le faisons aujourd'hui » – Amina J. Mohammed

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« Nous ne pouvons plus continuer à provoquer la planète comme nous le faisons aujourd'hui » – Amina J. Mohammed

La Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la planification du développement après 2015, Amina J. Mohammed.
Photo: ONU/Mark Garten
La Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la planification du développement après 2015, Amina J. Mohammed. Photo ONU/Mark Garten

Il est impératif que les pays entreprennent les investissements nécessaires à la réalisation du nouveau programme de développement durable qui sera formellement adopté le mois prochain à New York, a déclaré la Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la planification du développement après 2015, Amina J. Mohammed, lors d'un entretien avec le Centre d'actualité de l'ONU.

« Pour la première fois, nous n'essayons pas de mettre un pansement sur le problème. Nous sommes à la recherche de ses causes profondes. Car à moins de faire l'effort de rechercher ses causes profondes, nous continuerons à avoir des conflits qui dégénèrent, nous continuerons à pâtir des dégâts environnementaux et de plus en plus de gens seront exclus », a estimé Mme Mohammed.

La Conseillère spéciale a souligné que les ressources nécessaires pour investir dans ce nouveau programme existent déjà, et qu'il s'agit désormais de les débloquer.

« Nous pouvons trouver les outils et les instruments dont nous avons besoin pour utiliser ses fonds à court et à long terme en faveur de l'humanité », a ajouté Mme Mohammed.

Le 2 août 2015, 193 Etats membres de l'ONU se sont mis d'accord sur le contenu d'un programme de développement ambitieux comportant 17 nouveaux Objectifs de développement durable afin d'éradiquer la pauvreté et de promouvoir la prospérité et le bien-être de la population, tout en protégeant l'environnement d'ici 2030. Cet accord est venu conclure un processus de négociation qui a duré plus de deux ans et a été marqué par une participation sans précédent de la société civile.

Les Objectifs de développement durable, que les dirigeants mondiaux adopteront formellement lors d'un sommet extraordinaire du 25 au 27 septembre à New York, remplaceront les huit objectifs de lutte contre la pauvreté connus sous le nom d'Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui arriveront à leur terme à la fin 2015.

« Contrairement aux Objectifs du Millénaire pour le développement, ce processus [de définition des Objectifs de développement durable] a été le plus transparent, ouvert, large et profond que l'ONU aie jamais connu », a noté Mme Mohammed.

« Souvent, les gens me disent: 'Ne pensez-vous pas que ces objectifs sont trop nombreux ? Ne pouvons-nous pas nous contenter d'un ensemble ordonné de 8 ou 10 objectifs ? Pourquoi en avons-nous besoin de 17 ?' La vérité est que le monde n'est pas suffisamment en ordre pour que l'on puisse le refléter au sein d'un ensemble d'objectifs ordonnés. Il est même complètement en désordre et c'est bien ce à quoi ces objectifs tentent de remédier, d'une manière beaucoup plus profonde », a expliqué la Conseillère spéciale.

Les 17 Objectifs de développement durable et 169 cibles qu'ils renferment visent à lutter contre les obstacles structurels majeurs au développement durable, tels que l'inégalité, la consommation et les modes de production non durables, l'insuffisance des infrastructures et le manque d'emplois décents.

« C'est une question de comportement. C'est une question de moyens de subsistance. C'est une question de modes de vie. C'est la façon dont nous consommons et nous produisons, car de toute évidence, nous ne pouvons plus continuer à provoquer la planète comme nous le faisons aujourd'hui », a affirmé Mme Mohammed, tout en soulignant que si la planète peut très bien exister sans les hommes, l'humanité ne peut exister sans elle.