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Pour une éducation de meilleure qualité en Afrique
Africa Renewal
Afrique Renouveau: 
Panos / Giacomo Pirozzi
By Kingsley Ighobor
Pour une Afrique prospère au XXIe siècle, ses élèves doivent acquérir les compétences et capacités nécessairesPour une Afrique prospère au XXIe siècle, ses élèves doivent acquérir les compétences et capacités nécessaires.
Photo: Panos / Giacomo Pirozzi

Alors que de nombreux experts recommandent vivement d’accroître la fréquentation scolaire dans le primaire en Afrique, un nouveau rapport incite à mettre davantage l'accent sur la qualité de l’enseignement. L’Africa Progress Panel, un groupe de réflexion en matière de politiques présidé par Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l’ONU, a signalé en septembre que « de nombreux enfants scolarisés reçoivent une éducation d’une qualité si déplorable qu’ils n’apprennent presque rien ». Le rapport du Panel, intitulé Une double crise de l’éducation freine les progrès en Afrique, indique que les enfants quittent l'école

« sans avoir acquis les bases de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique » et sans les « compétences nécessaires au XXIe siècle ». 

Ce rapport explique que si les gouvernements africains ont à juste titre reconnu l'importance de la croissance macroéconomique, une telle croissance ne peut avoir un effet durable que si les populations du continent disposent des compétences et des capacités nécessaires.

Le rapport recommande une solution en trois étapes. Premièrement, les pays africains doivent s’efforcer de réaliser l’objectif du Millénaire pour le développement visant à assurer l’éducation primaire pour tous d’ici à 2015. Deuxièmement, ils doivent accorder davantage d’attention à la qualité de l’éducation. Et troisièmement, ils doivent veiller à ce que le fait d'être pauvre, de vivre dans une région rurale ou touchée par un conflit, ou d'être une fille ne fasse pas obstacle à l'éducation des enfants.

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le pourcentage d'enfants africains inscrits à l'école primaire est passé de 60 %  en 2000 à 76 % en 2009, tandis que le nombre d'enfants non scolarisés a chuté de 42 millions à 30 millions. Le rapport du panel ajoute : « Du Burkina Faso à l’Éthiopie, en passant par le Mozambique, le Sénégal et la Zambie, le taux de scolarisation a connu une progression spectaculaire. »

Pourtant, l'Afrique dans son ensemble risque de ne pas atteindre les OMD en matière d'éducation. « Si la tendance observée entre 2004 et 2009 se poursuit, il y aura encore 17 millions d’enfants non scolarisés en 2025 », peut-on lire dans le rapport.

M. Annan a déclaré : « Étant donné le rôle crucial de l’éducation dans la réduction de la pauvreté et la création d’emplois, nous appelons les gouvernements à tenir leurs engagements, à garantir l’éducation pour tous d’ici à 2015 et à renforcer les dispositifs au service de la réussite scolaire. »

Pas de SMS d'incitation à la violence lors des élections au Kenya  

Afin d’aider à prévenir la violence lors des élections générales de mars 2013 au Kenya, la Commission des communications du pays exige des hommes politiques qu'ils fassent vérifier tous les SMS (messages texte ou textos) devant être envoyés en masse. La Commission demande également aux opérateurs de services mobiles de bloquer tout SMS pouvant inciter à la violence. 

La nouvelle réglementation, considérée par certains comme trop rigoureuse, stipule que les textos préparés, rédigés obligatoirement en kiswahili et en anglais, doivent être soumis aux opérateurs de services mobiles 48 heures avant leur envoi. Ils doivent aussi être autorisés par les partis politiques et accompagnés des copies signées de leur certificat d'enregistrement. 

Le Gouvernement kényan cherche ainsi à éviter ce qui s’est produit lors des élections de 2007-08, lorsque des messages de haine avaient été diffusés massivement par SMS, contribuant ainsi à attiser les violences qui avaient causé la mort d’environ 1 300 personnes, signale IRIN, un service de nouvelles humanitaires de l’ONU. 

Le Kenya n'est pas le seul pays à sévir contre les SMS. Après les violences postélectorales de décembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC), le Gouvernement de ce pays a ordonné aux fournisseurs de services mobiles de bloquer tous les SMS. 

Il est à craindre, cependant, qu'une interdiction générale des SMS paralyse aussi les efforts de prévention de la violence. À la suite de l'interdiction des SMS en RDC, Daniel Solomon, un blogueur, a lancé une pétition en ligne pour revenir sur l'interdiction et a rapidement recueilli des milliers de signatures.  Il a affirmé que les violences postélectorales au Kenya avaient eu moins d'ampleur car les militants pour la paix avaient pu diffuser leurs propres messages à l'aide de SMS.

 « Les méthodes d'externalisation ouverte à base de SMS constituent désormais un outil essentiel pour le contrôle des élections et la prévention des atrocités de masse dans les zones de conflit », soutient M. Solomon. 

Pour l'instant, la nouvelle réglementation au Kenya ne s’applique qu’aux hommes politiques et à leur parti. Cela permettra aux observateurs électoraux et aux organi-
sations de la société civile de continuer à utiliser les SMS pour sensibiliser la population à la violence.

Desmond Tutu honoré pour son franc-parler face aux pouvoirs

Aucun ancien chef d'État africain ne recevra en 2012 le Prix Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique, car « aucun ne satisfaisait aux critères d’attribution de ce prix », a annoncé le comité d'attribution. Ces critères exigent notamment d'avoir fait preuve d'un leadership exceptionnel et de s'être limité à la durée constitutionnelle de son mandat. La fondation Mo Ibrahim a toutefois fait savoir qu'un prix spécial d’un million de dollars serait décerné à l'ancien militant anti-apartheid et archevêque Desmond Tutu, pour « son engagement à dire la vérité aux pouvoirs en place ».

Depuis sa création il y a six ans, le prix est normalement accordé aux anciens dirigeants « qui ont transformé leur pays et la vie de leurs citoyens au cours de leur mandat ». Chaque lauréat reçoit 5 millions de dollars, versés sur une période de dix ans, puis 200 000 dollars à vie les années suivantes, ainsi que 200 000 dollars annuels de plus pour financer ses
« activités d'intérêt public ». 

Jusqu'à présent, le prix a été décerné à trois anciens dirigeants : Joaquim Chissano du Mozambique en 2007, Festus Mogae du Botswana en 2008 et Pedro Verona Pires du Cap-Vert en 2011. Il n'y a pas eu de lauréat en 2009 et 2010. Selon John Githongo, un militant anti-corruption du Kenya, « il n'est pas du tout surprenant » qu'il n'y ait à nouveau aucun lauréat pour l'année 2012.

En décidant d'octroyer un prix spécial exceptionnel à M. Tutu, la fondation a récompensé son long travail de promotion de la paix, des droits de l'homme et de la justice sociale, à la fois dans son Afrique du Sud natale et à travers le monde. Selon la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, qui a remis le prix lors d'une cérémonie à Dakar (Sénégal), M. Tutu « continue de combattre sans relâche les injustices, prêt à faire tanguer la barque si nécessaire et à s'élever contre les dirigeants politiques qui, selon lui, ont manqué à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs citoyens et du reste du monde ».

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