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Africa Renewal
Afrique Renouveau: 
Afrique, Forum Social Mondial, NEPAD, Afrique Australe

FORUM SOCIAL MONDIAL
Un sommet de la société civile en Afrique?

Les délégués qui ont participé au quatrième Forum social mondial (FSM) qui s'est tenu à Mumbai (Inde) en janvier, sont convenus de se réunir au Brésil la prochaine fois, mais nombreux sont ceux qui pensent qu'en 2006 le forum se tiendra en Afrique. Bien que la demande n'en ait pas été faite officiellement, cette idée fait de plus en plus d'adeptes parmi les organisations de la société civile en Afrique et ailleurs et devrait être abordée lors du prochain Forum social africain (FSA), que le continent consacre au même thème.

"Les Amériques l'ont organisé, l'Asie l'a organisé", a indiqué M. Demba Diop, secrétaire général adjoint de l'Organisation de l'unité syndicale africaine. "Nous pensons que notre tour est venu." Le FSM est une réunion annuelle des groupes de la société civile, créée pour faire contrepoids au Forum économique mondial qui réunit chefs d'entreprise et dirigeants politiques dans la ville de Davos (Suisse). C'était la première fois que la réunion se tenait en dehors du Brésil depuis sa création dans la ville de Porto Alegre, au sud du pays, en 2001.

Cette année, le FSM a attiré plus de 80 000 participants venus de plus de 100 pays. L'Afrique, avec plus de 400 représentants, a enregistré son plus grand nombre de délégués au forum depuis que ce dernier a débuté. "Il y avait vraiment là suffisamment de représentants pour mettre les problèmes du continent bien en évidence", a noté Afrodad, groupe d'opposition à la dette. Malheureusement, les Africains qui étaient présents manquaient de préparation et d'organisation, a fait valoir Afrodad, le secrétariat du FSA n'ayant pu organiser une consultation des représentants africains avant la réunion de Mumbai.

Les délégués ont de nouveau appelé à annuler la dette, à mettre fin aux conditions imposées par l'ajustement structurel et à revenir sur les privatisations qui, selon eux, ont mis les services sociaux hors de portée des pauvres. Certains groupes de la société civile africaine estiment que la tenue d'un forum social mondial en Afrique mettra en évidence les problèmes urgents de développement, tels le VIH/sida, que connaît la région la plus pauvre du monde. Mais d'aucuns, plus prudents, se demandent si le continent dispose des moyens organisationnels et d'un mouvement de masse à même d'assurer les taux de participation obtenus au Brésil et en Inde.

 

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AFRIQUE AUSTRALE
Encore une année de famine

Selon les prédictions du Programme alimentaire mondial (PAM), la récolte de l'Afrique australe a été ravagée par une troisième année consécutive de sécheresse et des millions de personnes seront menacées par la faim l'an prochain. Deux des six pays les plus touchés, le Lesotho et le Swaziland, ont déjà proclamé l'état d'urgence alors même que, selon les estimations, le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire dépasse 7,5 millions rien qu'au Zimbabwe -- près de 60 % de la population totale de ce pays. Le Mozambique, la Zambie et le Malawi auront sans doute aussi besoin d'une aide alimentaire.

Les causes de la pénurie alimentaire -- sécheresse, pluies saisonnières tardives et grave insuffisance de semences, d'engrais et autres intrants -- ont été aggravées par la pandémie du VIH/sida. Cette maladie a décimé la main-d'oeuvre agricole, affaibli les structures locales et rendu des dizaines de milliers de familles trop pauvres pour acheter des vivres. Les chiffres exacts des récoltes ne seront disponibles qu'en mai, toutefois, les autorités swazies indiquent que la surface totale plantée ne représente que 40 % de la superficie de l'an dernier et qu'une grande partie de la récolte s'abîme à cause des températures élevées et de la sécheresse.

Le PAM indique que, depuis juillet 2003, il a distribué 290 000 tonnes de vivres à près de 5 millions de personnes dans la région. Mais les rations fournies au Zimbabwe ont été réduites de moitié à la fin de l'année dernière car les donations ont été de 95 millions de dollars inférieures aux besoins. L'Afrique du Sud, grenier agricole de la région, ayant été durement touchée par la sécheresse, la récolte y a été moindre. Ceci devrait aggraver la pénurie de fonds en provoquant la hausse du prix du maïs, denrée de base, et en obligeant le PAM à avoir recours à des importations coûteuses.

 

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LE NEPAD
Développement des réseaux régionaux d'électricité

Les gouvernements kenyan, zambien et tanzanien ont mis en chantier un projet de 300 millions de dollars devant relier leurs réseaux électriques nationaux. La nouvelle a été annoncée le 26 février à Lusaka et c'est en 2007 que devrait commencer la première phase du projet, avec la construction d'un réseau d'électricité de 650 kilomètres reliant la centrale de Pensulo (Zambie) à Mbeya (Tanzanie). Ce projet permettra au Kenya de capter quelque 800 mégawatts supplémentaires par an d'énergie hydroélectrique zambienne par l'intermédiaire du réseau tanzanien, renforçant ainsi le commerce et l'intégration économique dans la région.

Ce projet s'inscrit dans le prolongement du programme de la Southern African Power Pool (SAPP) entrepris en 1995 par la Communauté de développement de l'Afrique australe et incorporé par la suite à l'initiative Pan-African Transmission Grid du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le programme de développement économique du continent. La Banque mondiale a déjà avancé quelque 200 millions de dollars à la SAPP pour qu'elle développe et rationalise le marché régional de l'énergie. La Banque s'est, par ailleurs, déclarée intéressée par l'expansion du réseau entre le Kenya et la Zambie. A long terme, le NEPAD envisage de relier la SAPP à son équivalent en Afrique de l'Ouest puis à l'Egypte, créant ainsi un réseau électrique qui s'étendra à une grande partie de l'Afrique subsaharienne.

 

NOMINATIONS

 

Le Secrétaire général de l'ONU a nommé l'ancien Ministre des affaires étrangères du Canada Lloyd Axworthy au poste d'envoyé spécial chargé de faciliter le règlement du litige frontalier qui oppose l'Ethiopie à l'Erythrée. La carrière politique de M. Axworthy s'étend sur 27 ans. A la suite du rôle prépondérant qu'il a joué pour faire voter le Traité d'Ottawa, traité mondial historique interdisant les mines terrestres antipersonnel, sa candidature a été proposée pour le prix Nobel de la paix. En 2001 il a dirigé une mission humanitaire d'Oxfam au Pakistan afin d'évaluer les besoins des réfugiés afghans et, l'année suivante, il a dirigé une équipe d'observation des élections du Commonwealth en Sierra Leone. Il est aussi le président du Comité consultatif de la Commission internationale de l'intervention et de la souveraineté des Etats.