Encore beaucoup trop d’infections

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Encore beaucoup trop d’infections

OMD 6 : Combattre le VIH/Sida, le paludisme, la tuberculose et d’autres maladies
Pavithra Rao
Afrique Renouveau: 
A woman has her blood taken for a test at a clinic in Freetown, Sierra Leone. Photo: Panos/ Giacomo Pirozzi
Photo: Panos/ Giacomo Pirozzi
Prise de sang dans une clinique de Freetown, Sierra Léone. Photo: Panos/ Giacomo Pirozzi

L’Afrique a progressé vers la réalisation de l’Objectif 6 du Millénaire pour le développement (OMD), qui appelle à enrayer et inverser la progression du VIH/sida d’ici à 2015 à réaliser l’accès universel aux traitements contre le VIH/sida, de même qu’à maîtriser le paludisme et la tuberculose et à inverser leur progression d’ici à 2015.

Le Rapport 2015 sur les progrès en Afrique (APR), publié par l’Africa Progress Panel, groupe d’éminentes personnalités qui plaide en faveur du développement durable de l’Afrique, affirme qu’en adoptant les mesures recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé, telles que la promotion de l’utilisation de préservatifs et la mise à disposition générale de médicaments antirétroviraux pour les patients souffrant du VIH/sida, les pays africains ont réussi à maîtriser le taux de transmission de la maladie.   

Les nouveaux cas d’infections  par le VIH ont diminué de 40% sur le continent, passant de 1,8 million à 1,1 entre 2005 et 2013, selon l’APR. Le Rwanda en particulier a réalisé d’impressionnants progrès, le nombre de décès liés au sida y ayant chuté de 76%. La baisse a été également significative en Érythrée et au Kenya, atteignant 67%. En revanche, en Angola et en Ouganda, les progrès n’ont pas été aussi importants que dans les autres pays, selon la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU (CEA).    

Le nombre de nouvelles infections annuelles chez les 15-49 ans a également diminué de plus de moitié en Afrique australe et centrale ainsi qu’en Afrique de l’Ouest. En Afrique de l’Est, cette diminution a été de 46% tandis qu’en Afrique du Nord, le taux est resté le même (0,1%).      

En dépit de ces progrès, c’est en Afrique que l’on trouve une majorité des cas d’infection (71%), l’Afrique du Sud en comptant le plus grand nombre, soit 6,3 millions de personnes, suivie par le Nigéria, qui en compte 3,2 millions, selon l’ONUSIDA. 

En ce qui concerne le paludisme, on constate une réduction de 54% du nombre de décès depuis 2000, d’après un rapport de l’OMS (2013). Les moustiquaires imprégnées d’insecticide et la thérapie antipaludique à base d’artémisinine ont contribué à la diminution du nombre de malades.  

Pourtant c’est toujours en Afrique que se trouvent près de 90% des personnes qui meurent du paludisme dans le monde, indique l’OMS. La moitié des cas mondiaux de paludisme est recensé en Afrique subsaharienne,  34% et 39% des décès se produisant en République démocratique du Congo et au Nigéria respectivement. L’insuffisance des politiques de lutte contre le paludisme et l’impact des conflits sur les populations sont des obstacles à l’éradication de la maladie.    

Les pays d’Afrique du Nord, comme le Maroc et l’Egypte, ont pu éliminer le paludisme avant que les OMD aient été adoptés. Le Cap-Vert et l’Algérie ont respectivement atteint les phases de pré-élimination et d’élimination. Le Botswana, l’Érythrée, la Namibie, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, l’Afrique du Sud et le Swaziland ont réduit leurs taux d’infection de plus de 75%.  

Bien que le nombre de cas de tuberculose ait diminué de 15 à 26% en Afrique subsaharienne dans des pays comme la République centrafricaine, l’Égypte, l’Érythrée et le Ghana grâce à des traitements comme le traitement direct à court terme et sous observation, l’incidence de la maladie a augmenté de 14% au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Lesotho et au Libéria notamment. Selon l’OMS, cette augmentation pourrait être due à des souches de la maladie devenues de plus en plus résistantes aux médicaments.    

Les experts soulignent que les pays faisant face à des menaces sécuritaires risquent d’être moins disposés que les autres à consacrer des ressources financières aux problèmes de santé. 

Il n’en demeure pas moins que tous les pays africains ont adhéré aux Objectifs de développement durable que s’est récemment fixés la communauté internationale, ce qui signifie que la lutte contre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et d’autres maladies infectieuses va se poursuivre .   

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