Soudan du Sud : beaucoup de gens risquent de mourir de faim, prévient l'ONU

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Soudan du Sud : beaucoup de gens risquent de mourir de faim, prévient l'ONU

UN News
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Des enfants jouent en dehors de leurs tentes dans le site de protection des civils de Bor, la capitale de l’Etat de Jonglei au Soudan du Sud. Photo : UNICEF / Kate Holt
Photo : UNICEF / Kate Holt
Des enfants jouent en dehors de leurs tentes dans le site de protection des civils de Bor, la capitale de l’Etat de Jonglei au Soudan du Sud. Photo : UNICEF / Kate Holt

 Trois agences des Nations Unies ont tiré jeudi la sonnette d'alarme face aux récentes informations faisant état de poches de faim extrême au Soudan du Sud, où, en l'absence d'un accès humanitaire illimité, les populations risquent de mourir en grands nombres.

Dans un communiqué de presse conjoint, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont exhorté les parties au conflit à leur fournir un accès urgent et illimité à l'Etat d'Unity, où au moins 30.000 personnes vivent dans des conditions extrêmes.

Selon une analyse récemment publiée par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire de la FAO (IPC), depuis le déclenchement des hostilités au Soudan du Sud il y a près de deux ans, c'est la première fois qu'une mission constate que des individus sont en situation alimentaire de phase 5 ('catastrophe'), la dernière sur l'échelle de l'IPC.

« C'est le début des récoltes et nous devrions assister à une amélioration sensible de la situation de la sécurité alimentaire dans tout le pays, mais malheureusement, ce n'est pas le cas dans des régions comme le sud de l'Etat d'Unity, où les gens sont au bord d'une catastrophe qui ne peut plus être empêchée », a déclaré la Responsable du PAM dans le pays, Joyce Luma.

Si un accès humanitaire illimité n'est pas accordé d'urgence, les organismes ont annoncé que l'insécurité alimentaire pourrait se transformer en famine dans certaines parties de l'Etat d'Unity, où l'aide humanitaire a été entravée par les violences et l'inaccessibilité ces derniers mois. Certaines familles déplacées racontent qu'elles survivent grâce à un repas par jour constitué de poisson et de nénuphars.

« Les moyens de subsistance ont été gravement amputés par la hausse des taux d'inflation, la désorganisation des marchés, les déplacements engendrés par les conflits et les pertes de production animale et agricole», a dit le Représentant de la FAO au Soudan du Sud, Serge Tissot, pour expliquer cette évolution.

A l'échelle du pays, l'analyse IPC indique que 3,9 millions d'habitants souffrent de grave sous-alimentation. Si le nombre de ménages victimes d'insécurité alimentaire a régressé, comme prévu, durant la saison des récoltes, ce chiffre reste près de 80% supérieur à celui de la même période de l'an dernier.

Le Représentant de l'UNICEF au Soudan du Sud, Jonathan Veitch, a quant à lui souligné l'impact désastreux de la situation sur les enfants depuis le déclenchement des combats il y a près de deux ans.

« Les organismes peuvent apporter leur soutien, mais uniquement à condition d'avoir un accès illimité. Dans le cas contraire, les enfants sont appelés à mourir en grands nombres », a-t-il averti.