Le Soudan dénonce les sanctions unilatérales dont il fait l'objet

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Le Soudan dénonce les sanctions unilatérales dont il fait l'objet

UN News
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Le Ministre des affaires étrangères du Soudan, Ibrahim Ahmed Ghandour, devant l’Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak
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Le Ministre des affaires étrangères du Soudan, Ibrahim Ahmed Ghandour, devant l’Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak

 Le Ministre des affaires étrangères du Soudan, Ibrahim Ahmed Ghandour, a dénoncé vendredi les sanctions unilatérales dont fait l'objet son pays pour des motifs qu'il a qualifiés de purement politiques et sans fondements juridiques.

« À la grande consternation de mon pays, sa récompense pour avoir réalisé la paix et la stabilité, et pour tous les sacrifices qu'il a consentis, n'a été qu'une suite ininterrompue de pressions, de sanctions, de boycotts et de mesures coercitives pour des motifs politiques et sans fondements légaux », a déclaré M. Ghandour, lors du débat général de la 70ème Assemblée générale de l'ONU.

Les accords de paix auxquels le Ministre des affaires étrangèred a fait référence sont l'Accord de paix global signé en 2005, qui avait mis fin au conflit opposant depuis une vingtaine d'années le nord au sud du pays, et le Document de Doha pour la paix au Darfour, signé en 2011.

En dépit de ces accords, le Président soudanais Omar Al-Bachir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2009. Il est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de génocide au Darfour, où les violences, qui ont fait plus de 300.000 morts depuis 2003, se poursuivent. Le Soudan fait également l'objet d'un embargo de la part de plusieurs pays, y compris un embargo commercial imposé depuis 2002 par les Etats-Unis.

Le Ministre des affaires étrangères a noté que, selon une étude réalisée il y a deux ans par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies au Soudan, les sanctions unilatérales affectent en premier les populations, et non les gouvernants.

« Et comme si cela ne suffisait pas, des obstacles ont été créés pour empêcher le Soudan de bénéficier de certaines initiatives constructives, tels que l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), également pour des raisons purement politiques », a dénoncé M. Ghandour.

Le Ministre des affaires étrangères a aussi dénoncé la politisation du droit international, manifestée, selon lui, par les relations étroites entretenues par le Conseil de sécurité de l'ONU et la CPI, un phénomène qu'il a qualifié « d'outil pour cibler les leaders africains en particulier ».

M. Ghandour a également noté que, malgré les conditions défavorables créées par les embargos et boycotts, le Soudan a tenté de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

« Malheureusement, les gains engendrés par l'augmentation du revenu par habitant ont été contrebalancés par les retombées de l'indépendance du Soudan du Sud », a expliqué le Ministre des affaires étrangères.

Suite à un référendum d'autodétermination organisé en janvier 2011, dont les bases avaient été jetées par l'Accord de paix global, le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan le 9 juillet 2011.

M. Ghandour s'est par ailleurs félicité des élections présidentielles et législatives « pacifiques, libres, équitables et transparentes » qui ont eu lieu au Soudan en avril et mai 2015.

Selon la presse, le Président soudanais, Omar Al-Béchir, avait alors été réélu pour cinq ans à 94,5 % des voix, à l'issue d'un scrutin boycotté par l'opposition.