Le Centre africain pour le développement des ressources minérales : ou comment mieux gérer les revenus issus des l’industries extractives

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Le Centre africain pour le développement des ressources minérales : ou comment mieux gérer les revenus issus des l’industries extractives

UNDP
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© PNUD
Les industries extractives sont un puissant catalyseur pour le développment. ©PNUD
Le Programme des Nations Unies pour le développement et ses partenaires ont lancé un nouveau centre qui aidera les pays à utiliser au mieux les revenus du secteur minier pour favoriser un développement durable.
 
Le Centre africain pour le développement des ressources minérales (AMDC), qui a son siège actuel à Addis Abeba, a été inauguré  par Esperanza Biaz, ministre des Mines du Mozambique. Il traduira de façon concrète la Vision pour le secteur minier de l’Afrique pour faire en sorte que les industries extractives stimulent le développement économique et social sur tout le continent.
 
Le centre a pour co-parrains la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement (BAD).
 
Il mettra en œuvre une vision pour le secteur minier de l’Afrique qui veut voir les ressources minérales du Continent appuyer la croissance économique et le développement. Pour ce faire, il proposera des solutions concrètes afin d’atténuer la pauvreté et d’impliquer les populations dans le développement.
 
Des experts et des chercheurs seront mis à la disposition des pays pour les aider concrétiser cette vision. Ils conseilleront les pouvoirs publics, les entreprises et la société civile sur des sujets comme l’attribution de licences, les systèmes d’informations géologiques et minières, les mines artisanales ou de petite dimension ou comment investir dans la diversification.
 
En Afrique, les secteurs des ressources minières, du pétrole et du gaz sont en pleine expansion, en raison du prix élevé des matières premières et parce que les technologies exploratoires se sont améliorées, ce qui a mené à des découvertes importantes. Dix-neuf des 46 pays d’Afrique subsaharienne ont d’énormes réserves d’hydrocarbures, de gaz, de charbon et de minéraux et 13 d’entre eux sont en train d’explorer des réserves supplémentaires.
 
Le secteur des industries extractives devrait jouer un rôle majeur dans le développement de nombreux pays africains, stimuler la croissance dans des industries ou des secteurs économiques nouveaux et dynamiques, ainsi que les investissements dans l’emploi, les infrastructures et les services sociaux de base.
 
« Ce secteur présente de très grandes opportunités pour le développement durable et la réduction de la pauvreté s’il est géré correctement et qu’on met en place les politiques d’orientation et les systèmes de contrôle et d’exécution voulus », affirme Lebogang Motlana, directeur du Centre régional pour l’Afrique du PNUD, situé à Addis Abeba.
 
Les pays possédant une abondance de ressources minérales doivent relever un certain nombre de défis, tels que la participation limitée de groupes marginalisés comme les femmes, les minorités et les jeunes dans le secteur de l’extraction minière, les conflits à propos des terres et des ressources, la dégradation de l’environnement et la création d’économies de capital qui ne sont pas créatrices d’emplois et ne bénéficient pas aux communautés locales.
 
Pour que les populations africaines tirent un réel profit des ressources minérales, les pays devraient chercher à mieux gérer les recettes que celles-ci génèrent, selon les participants de Maputo. Cela présuppose un sens prononcé des responsabilités fiscales et une bonne planification macro-économique, ainsi que des politiques qui maximalisent la participation populaire, atténuent les inégalités et garantissent une exploitation écologique des ressources naturelles.
 
« Le vrai défi, c’est de donner davantage de choix aux gens en améliorant leurs capacités et en élargissant leur champ d’opportunités et de le faire d’une manière durable d’un point de vue économique, social et environnemental », ajoute M. Motlana.
 
Le PNUD fournira un appui technique et financier au nouveau centre, engagera du personnel et mobilisera son réseau mondial de développement pour accroître les capacités et les connaissances des partenaires concernés.
 
Le PNUD propose un ensemble complet de services pour la gestion des industries extractives : il conseille les pays et les institutions régionales en matière de législation, de politiques d’orientation et de planification, ainsi que sur des sujets comme les manières de procéder à l’exploration et l’extraction en tenant compte des populations, d’améliorer la collecte et la gestion des recettes, et d’investir dans le développement humain et les transformations structurelles.
 
L’organisation aide les pays de toute la région, notamment le Lesotho, le Liberia, le Mozambique, la Sierra Leone et la Tanzanie, à améliorer leurs capacités à négocier et réglementer les contrats d’investissement et à élaborer des politiques qui lient les ressources minérales au développement.
 
Un bureau géré par le PNUD offrira un appui direct et rapide aux pays pour les questions de développement liées au secteur minier. Lors du lancement, la Représentante résidente du PNUD à Maputo a annoncé que le Mozambique serait le premier pays à bénéficier de ces installations.
 
« Nous serons heureux de contribuer de manière considérable aux efforts en cours pour arriver à un développement durable à long terme dans le contexte du boom des industries extractives », a-t-elle déclaré.