Kénya : l'innovation pour s’adapter au changement climatique

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Kénya : l'innovation pour s’adapter au changement climatique

UNDP
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Le groupe Ndatani fabrique des isolants pour fourneaux éco énergétiques dans son atelier. Photo: PNUD au Kénya
Photo: PNUD au Kénya
Le groupe Ndatani fabrique des isolants pour fourneaux éco énergétiques dans son atelier. Photo: PNUD au Kénya

Pendant plus de 6 ans, Rose Mueni, restauratrice et propriétaire d'un kiosque populaire de la petite ville de Kyuso au Kenya, a consacré la majorité de ses revenus à l'achat de bois et de charbon pour cuisiner. Bien qu’elle ait une nombreuse clientèle, ces frais menaçaient la survie de son activité.

« Le prix du bois ne cessait d’augmenter », raconte-t-elle. « La plupart des arbres de notre quartier ayant été déjà abattus, nous devions nous rabattre sur le bois des marchands ».

Par ailleurs, la demande en charbon accentue la pression sur un environnement déjà fragilisé par la coupe de bois de chauffe et l'érosion qui rendent la terre stérile et vulnérable aux tempêtes et aux sécheresses.

Alors qu'elle envisageait de fermer boutique, Rose a découvert, avec d'autres membres de son groupe féminin local Ndatani, une technologie culinaire nettement plus économe en bois – des fourneaux écoénergétiques qui conservent mieux la chaleur que les foyers traditionnels à trois pierres et économisent jusqu'à 50% de bois.

Le groupe a découvert les fourneaux grâce à un projet financé par le PNUD pour assister les communautés rurales pauvres confrontées à des sécheresses récurrentes et aux effets à long terme du changement climatique. 

Depuis que Rose a adopté cette technologie, son activité est en plein essor et sa vie s'améliore à différents niveaux – elle a maintenant les moyens de scolariser ses enfants et de subvenir à d'autres besoins quotidiens. Elle envisage de quitter son kiosque de fortune actuel pour une construction moins précaire.

Avec l'installation d'un fourneau chez chaque membre, le groupe Ndatani a eu assez de temps libre pour construire un atelier et un four en vue de fabriquer et vendre des isolants pour fourneau.

Le projet aide aussi les communautés à diversifier leurs sources de revenus afin de renforcer leur capacité d’adaptation aux sécheresses. C'est ainsi queWendo wa syana, un groupe local qui envisageait l'élevage de chèvres, a obtenu un financement de 4 800 dollars US permettant à chacun de ses 20 membres d'acheter des chèvres laitières hybrides (plus résistantes aux sécheresses). Ces chèvres produisent du lait pour la consommation des ménages et la vente tout en servant de reproductrices.

Autre groupement agricole, kanini kaseu a connu des années de mauvaise récolte à cause des sécheresses récurrentes.

« Nous avions renoncé à l'agriculture », confie Roselyn Mutua, membre du groupe. « Les sécheresses prolongées desséchaient nos cultures avant la récolte. Pour beaucoup, c'était le dénuement ».

Avec l'appui du projet, les 20 membres de kanini kaseu ont adopté de nouvelles méthodes agricoles. Elles ont acheté des motopompes pour irriguer leurs champs au goutte-à-goutte à partir d'une rivière saisonnière voisine. De même, elles stockent l'eau dans de grandes citernes en période faste pour la réutiliser en période sèche. Grâce à ces nouvelles méthodes, elles peuvent désormais diversifier leurs cultures – tomates, pois résistants à la sécheresse, choux frisés et épinards – afin d'avoir de la nourriture en permanence, y compris en période de disette.

Au total, quelque 12 000 ménages de 15 sites pilotes ont bénéficié de l’initiative et plus de 80 000 plants d'arbres fruitiers et d'espèces multi-usages ont été plantés afin d'inverser la déforestation et de produire des fruits pour améliorer la nutrition et générer des revenus.

Grâce à ces mesures, l'espoir renaît : les sources de revenus durables gagnent du terrain, et les communautés s'efforcent constamment de découvrir de nouvelles solutions pour atténuer et s’adapter aux effets du changement climatique.

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