Centrafrique : l''ONU exhorte les belligérants à se servir de la visite du Pape pour faire progresser la paix

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Centrafrique : l''ONU exhorte les belligérants à se servir de la visite du Pape pour faire progresser la paix

Une distribution de nourriture du PAM à Bangui, en République centrafricaine.
Photo : OCHA/Phil Moore
Une distribution de nourriture du PAM à Bangui, en République centrafricaine. Photo : OCHA/Phil Moore

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (<a href="http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/news" style="color: rgb(0, 86, 137) text-decoration: none line-height: inherit">HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l''enfance (<a href="http://www.unicef.org/french/index.php" style="color: rgb(0, 86, 137) text-decoration: none line-height: inherit">UNICEF) ont exhorté vendredi les groupes en conflit en République centrafricaine à saisir l''occasion de la visite du Pape François à Bangui ce week-end pour relancer le processus de réconciliation nationale après une vague de violence qui a provoqué une nouvelle vague de déplacement dans le pays depuis septembre.

« Bien que la situation à Bangui soit actuellement calme mais tendue, nous sommes préoccupés par les explosions de violence dans le pays, qui pèsent sur les fragiles efforts pour rétablir une paix durable et menacent l''organisation des élections fin décembre », a dit un porte-parole du HCR, Leo Dobbs, lors d''un point de presse à Genève.

« Les combats intra-communautaires, qui ont éclaté en septembre et recommencé fin octobre et en novembre, ont fait des dizaines de morts, détruit des centaines de maisons et forcé plus de 70.000 personnes à fuir, inversant la tendance au retour des déplacés observée dans le pays au cours des neuf premiers mois de l''année. Des centaines de personnes ont également fui vers la République démocratique du Congo depuis septembre », a-t-il ajouté.

Les combats ont causé le report des élections présidentielles et législatives, qui étaient initialement prévues le 18 octobre et qui vont avoir lieu le 27 décembre.

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l''enfance (UNICEF) a souligné vendredi que près de trois ans après le début des violences, 1,2 million d''enfants ont un besoin urgent d''assistance humanitaire en République centrafricaine.

Au moment où le pays s''apprête à accueillir le Pape François dimanche, pour une visite de deux jours dont l''un des objectifs est de promouvoir la réconciliation, l''UNICEF appelle toutes les parties au conflit à permettre un accès inconditionnel aux organisations humanitaires qui cherchent à atteindre les populations affectées par la crise.

« La violence qui a affecté ce pays a eu un effet dévastateur sur les conditions de vie des enfants », a déclaré le Représentant de l''UNICEF en République centrafricaine, Mohamed Fall. « Les besoins humanitaires sont immenses, nous avons besoin de pouvoir accéder aux populations et de bénéficier d''un soutien accru de la communauté internationale ».

Selon les estimations de l''UNICEF, plus de deux millions d''enfants ont été affectés par la violence qui a commencé en décembre 2012, et qui a atteint des niveaux de crise en décembre 2013, à la suite de combats qui ont conduit au déplacement de centaines de milliers de personnes dans la capitale, Bangui.

Une chanson pour la paix, écrite et chantée par des enfants, est diffusée par les radios en prélude à la visite du Pape. Les paroles de la chanson, qui appellent à l''unité nationale et à la fin des violences, ont été écrites par trois adolescents dans le cadre d''un concours organisé par l''UNICEF en partenariat avec l''une des principales radios du pays, la radio Ndeke Luka. Trois autres enfants interprètent la chanson.

« Nous espérons que la voix de ces enfants sera entendue, et que la visite du Pape en République centrafricaine aidera à promouvoir la réconciliation, dans un pays qui a désespérément besoin de paix », a déclaré Mohamed Fall.