Centrafrique : Ban Ki-moon appelle la communauté internationale à ne pas relâcher ses efforts financiers

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Centrafrique : Ban Ki-moon appelle la communauté internationale à ne pas relâcher ses efforts financiers

UN News
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Des personnes déplacées internes à Bambari, en République centrafricaine. Photo :ONU / Catianne Tijerina
Photo :ONU / Catianne Tijerina
Des personnes déplacées internes à Bambari, en République centrafricaine. Photo :ONU / Catianne Tijerina

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à ne pas relâcher ses efforts de soutien, notamment financiers, à la République centrafricaine, sous peine de risquer de voir le pays retomber dans les désordres et les violences.

« Les événements survenus récemment à Bangui montrent combien la situation est fragile », a déclaré M. Ban lors d'une réunion de haut niveau sur la République centrafricaine, en marge de la 70ème Assemblée générale de l'ONU.

Se disant vivement préoccupé par l'escalade de la violence, notamment par les attaques perpétrées contre des civils et les affrontements entre communautés, M. Ban a déploré les pertes humaines et demandé à toutes les parties de mettre fin aux combats et de déposer les armes. « Il est évident que les violences intervenues récemment à Bangui visent à déstabiliser le pays et à mettre en péril le processus de transition », a-t-il dit.

Des affrontements entre milices rivales ont éclaté samedi dernier dans la capitale, Bangui, faisant au moins 36 morts, forçant plus de 27.000 personnes à fuir leurs habitations et menaçant de remettre en cause les acquis de plusieurs mois d'efforts pour stabiliser la situation en Centrafrique.

« Nous ne pouvons laisser quiconque remettre en question les résultats obtenus au cours de l'année écoulée et faire fi des aspirations de la vaste majorité des Centrafricains à la paix et à une vie meilleure », a dit M. Ban.

Il a rappelé qu'en 2014, la communauté internationale avait encouragé un large dialogue appuyé par des partenaires régionaux et internationaux. Les consultations menées au niveau local ont abouti au Forum de Bangui sur la réconciliation nationale. Les Centrafricains étaient alors convenus de la nécessité de mener une réforme du secteur de la sécurité, de traduire en justice les personnes responsables d'infractions graves et de reconstruire leur État pour favoriser le relèvement social et économique.

« Au plan politique, nous avons constaté des progrès, notamment les préparatifs en cours pour les élections qui auront lieu avant la fin de l'année. Alors que nous appuyons la fin de la transition, les Centrafricains – y compris ceux qui ont trouvé refuge à l'étranger – auront enfin la possibilité de voter », a encore rappelé M. Ban.

Il a invité les participants à la réunion à exprimer leur ferme soutien à une fin pacifique de la Transition, mais aussi leur désir « de voir plus loin et de mettre l'accent sur des actions prioritaires identifiées lors du Forum de Bangui et qui peuvent être accomplies d'ici à 18 mois ».

En même temps, a-t-il affirmé, il est urgent de combler le manque de fonds nécessaires pour mener à bien le processus électoral, ainsi que plusieurs programmes qui restent sous-financés. « Sans les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins en matière de sécurité et de stabilisation et pour assurer le respect des droits de l'homme pour tous, le pays risque de replonger dans le conflit et les souffrances », a averti le Secrétaire général.

Il a appelé les participants à « mobiliser le soutien financier nécessaire à la mise en œuvre rapide des décisions du Forum de Bangui, à la réussite de la dernière phase de la Transition, et à l'édification de la paix et du développement à long terme que le peuple de la République centrafricaine réclame et mérite ».

Mercredi, le Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Samuel Rangba, avait demandé au Conseil de sécurité de renforcer le mandat de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA) « afin de mieux combattre les ennemis de la paix » qui sont responsables des nouvelles violences.